Alors… Mon histoire, écoutez, elle n’est pas très passionnante. Je peux commencer par vous compter l’origine de ma famille peut-être. Vous avez vu mon nom de famille ? Templier. Rumeur, réalité ? Je n’en sais rien, mais beaucoup pensent que nous sommes les descendants des Templiers. Etrange concept que voilà. En réalité, notre famille a accueilli beaucoup de musiciens. Vous comprenez donc d’où vient mon prénom. Depuis toute petite, mes parents espèrent que je vais me mettre à la musique, comme mes ancêtres, et reprendre le flambeau pour leur donner un plus grand prestige. Au début, comme toute enfant, j’ai écouté mes parents et m’y suis mise. Au final, les histoires de mon grand-père sur les contes et légendes m’ont toujours plus attirées. Cette part de mystère, ce côté irréel qu’il a toujours donné à l’histoire… Quelle a été ma surprise quand je les ai croisées la première fois ! J’étais sur un petit nuage, au bout de mes rêves, quelque part où j’aurais voulu rester, où j’aimerai retourner tellement c’était beau.

Enfin, il s’est passé d’autres choses entre temps. Parce que plus j’en apprenais sur ces créatures, plus l’envie de les rencontrer se faisait, et plus la frustration était présente, omniprésente même. Je ne pensais qu’à ça, je les imaginais dans mes rêves, j’imaginais notre rencontre. Et à cause de ça, une barrière s’est mise entre les autres enfants et moi. Mes parents l’ont bien remarquée, parce que parfois il m’arrivait même de les ignorer, de les oublier. Et ils n’ont rien pu y faire… J’ai continué mon bonhomme de chemin. Les études ne m’ont jamais vraiment intéressée, sauf quand ce domaine si particulier qui semble faire part de l’irréel apparaissait.

J’ai donc commencé à ne plus aller en cours, oubliant la sonnerie, ou alors parce que la bibliothèque est plus intéressante, tout simplement. On a commencé à sévèrement me gronder aussi… Oh que oui. Des remontages de bretelles, j’ai fini par en avoir presque tous les jours au collège. « Il faut que tu te mettes au travail, arrête de penser qu’à toi, tu vas rien faire de ta vie si tu continues, puis tu vas reprendre notre travail chez les Sinclair si tu arrives pas à trouver mieux… ». Parce que leur vie actuelle ne leur plait pas ? Ce sont pourtant eux qui ont décidé de les servir, de partir en Angleterre pour ça et de me laisser seule en France à Sainte-Catherine, avec le « fils de leurs servants » avec qui je n’ai jamais pris la peine de discuter en plus… ! Je ne me souviens même pas si je l’ai déjà croisé, en fait.

Enfin, voilà. Dans cet institut pour à l'origine uniquement pour Magiciens (paraît que ça a changé, il y aura donc des sorciers ?). Dans tous les cas, leurs différents ne me regardent pas, mais le plus important, c'est que j’ai reçu un familier comme ils appellent ça. Et devinez quoi ! C’est une petite licorne toute blanche, toute adorable ! Je l'ai direct appelée Lili, ça sonnait bien, puis Licorne, Lili... Ça a été une super surprise ! Mais c’est un signe, oh oui, un signe ! On le voit à des kilomètres celui-là ! Autant vous dire que cette première année a été trèèès fructueuse sur du papier. Beaucoup trop même aux yeux de mes parents… En fait, j’ai dessiné cette petite pouliche sous tous les angles ! Et avoir de l’attention semble apparemment lui plaire, grandement lui plaire d’ailleurs. Elle semble adorer être mon centre d’attention. Mais voilà, les retombées arrivent toujours au bout d’un moment…

Quand j’ai revu mes parents entre l’année Faune et Pégase, ce ne sont pas des câlins ou des bisous que j’ai reçus (loin de là), mais je me suis bien fait crier dessus ce jour-là, avec interdiction de sorties et compagnies. Il m’a été impossible de sortir pendant quelques jours… Et, juste avant que je ne reparte pour commencer la nouvelle année, j’ai eu le droit à un ultimatum. Un bon gros comme on les déteste.

« Si tu trouves pas quelqu’un avant la fin de ton cursus, on te trouvera un fiancé ! »

C’est comme ça qu’on s’est quittés. Ils partaient peut-être d’une bonne intention, mais je ne le vois pas comme tel. En tout cas, ils ont réussi sur un point : je passe plus de temps en cours, j’arrive rarement en retard mais… Cette situation, cette obligation qu’ils me donnent (qu’elle soit vraie ou fausse d’ailleurs, puisque je n’en sais rien) me stresse au plus haut point quand je me trouve en face de la gente masculine. Et puis, d’abord, c’est quoi l’amour… ? Quelle idée… !