Alors qu’Isis se trouvait seule dans ses pensées, une voix douce et rassurante s’éleva soudainement dans les airs, brisant définitivement le silence angoissant qui enivrait la tente…  

“Dans un tourbillon de sables, au loin vers l'horizon,
Une silhouette se distingue malgré les illusions.  
Une ombre, dont les contours incertains inspirent la peur,
Une forme, dont les cris lointains ne seraient qu'horreur.

Mais le temps s'écoule et rien ne se passe,
Tranquillement la fantôme se fait  une place
Jusqu'à faire tomber entièrement le mystère
En dévoilant à tous la vérité toute entière.

Loin d'une bête, c'est une jeune fille qui apparaît enfin
Laissant sans voix ceux qui avaient pensé au Malin.
Elle s’avance lentement de façon soucieuse
D'une beauté étrange aux allures mystérieuses

D’un âge assez jeune, elle danse dans la fleur de l’âge
Ses formes féminines en sont un parfait témoignage
Les jambes longues foulant le sol d’une certaine manière
laissent entrevoir une musculature digne d’une aventurière

Sa peau, au teint hâlé, renvoie au couleur de l'été,
Ses yeux, quant à eux scintillent d'un ambre doré.
Et sa chevelure nacrée lâchée de façon pratique.
Ne fait que renforcer son aura d’égyptienne antique.

Ainsi, plantée au milieu des ruines toujours silencieuse,
La jeune fille lève la tête vers sa famille de façon anxieuse .
Son visage marqué par la fatigue ne reflétant aucune sympathie,
Elle espère rejoindre une tente pour un peu plus de répit

Dévisageant alors sans aucune gêne la belle assemblée,
Qui lui fait face depuis sa récente  arrivée.
Elle emboîte finalement le pas de façon contrôlée,
En alliant habillement détermination et légèreté.

Ce n’est qu’une fois posée dans son coin de paradis
Que la jeune fille caresse son tatouage et frémit
En forme de cube celui ci semble la tourmenter
Positionné sur son poignet il ne cesse de la narguer

Maudite comme les autres elle subit le châtiment
imposé par les magiciens venus d’un autre temps
Mais il est compliqué pour elle de contrôler
Ces moments de panique qui viennent la déboussoler

Pour une fille d’archéologues rêvant d’aventure
La peur d’être enfermée est une vraie torture
Alors à chaque crise pointant le bout de son nez
la demoiselle part au creux du désert pour s’isoler “


A présent assise non loin de sa fille qui continuait de caresser son poignet machinalement , Myresis Meskhenet souriait non sans cacher les craintes qui venait figer son faciès.

“Je n’ai pas une aura d’égyptienne antique d’abord..”  lança Isis avec sarcasme
“ Tu es ma fille, alors je dis ce que je veux “ répondit sa mère en attrapant sa main avec affection.  

Les deux femmes se ressemblaient beaucoup, à tel point qu’il était difficile de les distinguer une fois de dos. Avoisinant toutes deux le mètre soixante, et même si Isis n’avait que quinze ans, il y avait de quoi les confondre… Cependant, la mère arrivait à contrôler sa peur… contrairement à sa fille.  Ainsi, elle avait toujours eu pour habitude de percer sa carapace après une crise à l’aide des mots et des rimes…

“Pourquoi il faut toujours que ça arrive quand on explore des ruines hein… ?" souffla la demoiselle  
"Tel est le prix à payer pour vivre ses rêves dirons nous
Même si cela n’arrêtera jamais les plus fous “ termina Myresis en adressant un clin d’oeil à sa petite dernière qui se mit enfin à sourire