} Don't feed the bad wolf [Pv Billie]
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Don't feed the bad wolf [Pv Billie]
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MessageSujet: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyJeu 12 Oct - 1:23
Don't feed the bad wolf

Samedi.

La matinée s’était déroulée sans encombre. Liselotte s’était levée du bon pied et avait pris son déjeuner avec tout le monde dans la grande salle. Toutefois, elle n’avait rejoint personne en particulier pour partager son déjeuner. A vrai dire, elle commençait seulement à s’habituer à cette nouvelle école, à ce nouvel environnement. Elle n’avait pas encore pris le temps de tisser des liens avec qui que ce soit, encore trop occupée à prendre ses marques. Seule à sa table, elle se contentait de manger tranquillement, tout en jetant parfois des coups d’œil envieux à une table adjacente où la bonne humeur régnait entre amis. Un léger pincement au cœur s’était fait sentir mais elle ne le releva pas et termina son déjeuner avant de retourner dans sa chambre. Là-bas, elle s’était préparée pour son cours de sport. Ayant tressé ses cheveux pour qu’ils ne la gênent pas pendant ses activités, elle s’était ensuite empressée de rejoindre tout le monde pour le cours d’éducation sportive.

Pour ce cours, Liselotte avait participé à un sport tout à fait normal : la course à pied. Il fallait dire que la petite blondinette n’aimait guère le sport. C’était bien ce qu’elle détestait le plus, malheureusement. Elle n’avait pas beaucoup d’endurance, elle était frêle et puis, elle n’aimait pas ça, tout simplement. Le pire, c’était sans doute le sport en équipe. Elle craignait sans cesse d’être celle qui ferait perdre son équipe, si bien que le cours était un véritable enfer pour elle. Toutefois, elle n’avait pas eu à se plaindre ce matin. La course à pied restait correcte. Cependant, une fois le cours achevé, c’est avec un plaisir non dissimulé qu’elle avait filé au dortoir pour se changer et enfilé une tenue de son choix. Dorénavant, le reste de la journée était libre pour elle. Or, elle avait un plan bien en tête. Sortir et découvrir la ville. Elle n’avait pas encore eu l’occasion d’aller au centre-commercial, si bien qu’elle s’était décidée à y aller aujourd’hui.

Le problème étant qu’elle devait y aller seule. Sans compter la peur de se perdre, elle n’avait personne à ses côtés, mise à part Lena. Une chance que la créature la suive en tout temps. Elle parvenait à ainsi à se raisonner en se répétant qu’elle n’était plus seule, qu’elle ne le serait plus jamais. Jusqu’à maintenant et elle touchait du bois, elle s’était débrouillée pour être toujours en présence d’au moins un individu, même si celui-ci ne la connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. L’essentiel était qu’elle ne soit jamais seule. Jamais.

Son courage pris à deux mains, elle avait quitté l’école pour se rendre en ville. Malnans semblait être très agréable à vivre. Ces lieux offraient d’innombrables possibilités et des opportunités que Liselotte n’avait pas eues dans son école précédente. Il y avait tant de choses à faire ici qu’elle était persuadée que l’on ne pouvait pas s’y ennuyer. La jeune fille s’était aventurée dans les alentours de la ville, jusqu’au centre-commercial. Mais, avant cela, elle avait pris soin d’acheter de quoi se restaurer sur place. Sur le trajet, elle avait dégoté une sorte de sandwicherie plutôt attrayante. Elle y avait commandé un sandwich au poulet et crudités, souhaitant aller au plus simple. Puis, la voilà qui était arrivée, avec Lena toujours à ses côtés, au centre-commercial. Le loup jetait des coups d’œil furtif tout autour de lui, un peu inquiet en ce lieu qu’il ne connaissait pas. Lise’ avait remarqué son attitude et avait tenté de le rassurer :

« - Ne t’inquiète pas, tout va bien ! Ça a plutôt l’air sympa ici ! »

Toutefois, elle n’en menait pas large non plus. Le bâtiment était gigantesque et s’étendait sur quatre étages qui paraissaient infiniment hauts. Liselotte regrettait presque d’être venue ici, seule. Elle se sentait presque happée par l’immensité des lieux. Ayant remarqué un banc inoccupé, elle prit la décision de s’installer pour manger. Avant toute chose, il lui fallait se remplir le ventre avant d’entreprendre de faire les boutiques. Lena la suivi de près, toujours à l’affût de ce qui l’entourait. Lise’ prit place sur le banc et développa son sandwich de l’emballage sous les yeux maintenant intéressée du loup blanc. Son regard se faisait presque implorant. Lise’ mordit dans le sandwich à pleine dent avant d’attraper entre son pouce et son index un petit morceau de poulet. Elle l’offrit à Lena, avec un air faussement fâché.

« - Tiens, voilà pour toi mais cesse de me faire les yeux doux ! J’ai faim moi aussi ! »

Le canidé attrapa le morceau du bout des dents et le fit disparaitre très rapidement au fond de sa gorge. Il se lécha les babines tout en guettant une nouvelle offrande de la part de la petite blonde. Liselotte, quant à elle, veillait régulièrement à ce qu'une personne reste toujours dans les alentours pour ne pas sombrer dans l'obscurité.

Pv Billie
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyJeu 12 Oct - 21:20
ft. Lise, un loup, une loutre
I ♥️ CACAHUETES

- … Alors la p'tite loutre bien roulée, elle me regarde et elle me fait : « Vous avez de la pastèque entre les dents ». Trop la honte ! Je m'enlève le morceau de pastèque, et quand il se retrouve dans ma main en fait, c'est la gonzesse qui est à la place. Elle est toute petite et parle avec une voix trop aiguë. Un peu comme toi quand tu t'énerves. Et là, elle commence à se démultiplier et à se jeter sur moi pour m'attaquer. Parce qu'en fait, c'que j'ai pas dit, c'est que la loutre qui était en face de moi entre temps, elle s'était transformée en une poule bleue gigantesque avec les ailes roses et des pattes robotiques. Et elle rigolait de manière machiavélique devant un ciel orageux, car elle préparait depuis longtemps cette vengeance. Parce que je lui avais volé son pyjama préféré. Alors à ce moment-là, attend la meilleure, c'est l'instant héroïque...
- La ferme, putain ! La ferme !!!  

Des regards surpris et inquiets se posèrent sur moi. Puis quelques froncements de sourcils. On s'interrogeait. Il est vrai que, pour tous ceux qui m'entouraient, je venais de crier toute seule à ma table. Venir au bar avec mon familier n'était peut-être pas si une merveilleuse idée. Je pensais passer un bon moment, mais voilà dix minutes qu'il parlait sans cesse. C'était à se demander s'il avait même besoin de respirer. Heureusement, j'avais mon casque sur les oreilles et les yeux rivés sur mon téléphone portable. Dans toute ma mauvaise foi et l'ignorance des visages braqués sur moi, cela me servait d'excuse à ma démonstration de folie.

Le problème, avec Arthur, c'était qu'il ne se laissait que trop rarement perturber. On pouvait l'insulter, le rabrouer, lui fiche la honte ou l'engueuler ouvertement, il ne comprenait pas le message sous-entendu par ces humeurs... qui se résumait bien souvent aux quelques mots que je venais de lui brailler. Alors il me regardait avec ses petits yeux noirs adorables, l'air vaguement surpris. Non pas par la cruauté dont je venais de faire preuve, mais pour m'être emportée sans crier garde. Il était couché sur la table, imperturbable.

- Mais non mais enfin, ça va pas de crier comme ça ?

Je soupirai suffisamment fort pour qu'il l'entende et en tire les conclusions nécessaires. Ce qui, il fallait bien l'avouer, avait autant de chance de réussir que de gagner à la loterie. J'ôtai mon casque, finis mon verre, plaçai mes lunettes de soleil orange sur le nez et déguerpis sans un sourire au serveur.

- Eh, attend ! T'as embarqué le reste de cacahuètes grillées ?

Je refusai catégoriquement.

Dix minutes plus tard, je parcourais le même chemin, la poche de ma veste de cuir jaune pleine de cacahuètes. Et Arthur, à côté, chantonnait d'un air satisfait quelque chose de son invention, au sujet de la saveur de ces petites merveilles salées pour lesquelles il tuerait même son propre sorcier. J'essayais de ne pas le laisser plus me distraire pour cette après-midi.

La journée était belle, l'air pas trop frais. Les cours de la semaine étaient enfin terminés et je commençais déjà à sentir les courbatures de la course à pied du matin alourdir mes jambes. Pour me féliciter de mes prouesses sportives, j'avais décidé de m'offrir quelques vêtements. Et quelques livres. Et peut-être un ordinateur portable, parce que Netflix sur un écran de téléphone ce n'était plus possible. C'était la première fois que je venais à Malnans. Les choses à m'offrir s'étaient donc accumulées depuis la rentrée. Car oui, j'aimais m'offrir des choses pour me récompenser. J'en avais les moyens, donc je ne m'en privais pas. Une robe pour avoir couru quinze minutes. Une paire de bottes pour une bonne note, ou pour une mauvaise en guise de consolation. Un nouveau casque audio pour avoir parlé à plus de trois personnes en une journée. Bien que cela puisse paraître stupide, c'était un choix que j'avais fait pour m'encourager à toujours avancer, et à rester positive.

La ville était très sympathique. Pas trop grande, pas trop petite. Il y avait du monde mais les rues n'étaient pas noires de monde. Le fast-food avait le vrai goût du fast-food et la terrasse du bar que j'avais squatté avait une très belle vue sur le centre-ville et, à l'horizon, les paysages montagnards. J'aimais le cadre, l'air et l'ambiance qui régnait ici. Plus tard, je pourrais y trouver une maison et m'y installer. Je pourrais devenir prof à l'école et faire ma vie ici. Avec un homme, ou une femme, et des enfants. Ou des chats.

Le centre commercial, immense, faisait tourner la tête par sa seule taille. En m'y engouffrant, je sentis une légère angoisse me faire frémir la nuque. Et si les rues étaient plutôt calmes parce que tout le monde s'était donné rendez-vous ici ?

Tous les magasins semblaient être représentés ici. Il y avait de tout. Beaucoup de n'importe quoi. Les magasins de n'importe quoi étaient mes préférés. J'appelais ainsi ceux qui vendaient des produits en vrac, qui nous laissaient fouiller dans de grandes caisses pour essayer de dénicher la perle rare qui n'avait rien à faire là.

- Tiens, il est là l'école lui. Et lui aussi là-bas. Et ces deux poulettes dans c'magasin aussi. Bordel, non mais regarde la tête de c'type ! C'est pas permis de sortir avec un tel museau. Je m'achèterais bien une pastèque.

Je ne comprenais pas vraiment le cheminement de son esprit mais évitais de trop y penser. Quiconque s'y oserait pourrait, j'en étais désormais convaincue, en devenir fou.

La dernière élève de l'école que je remarquai marchait devant moi quand une crampe me prit au mollet. Trop heureuse de trouver non loin un banc esseulé, je m'y dirigeai. Mais ma camarade fut plus rapide et s'y installa. Je m'arrêtai en une fraction de seconde, bloquée par une force mentale puissante : l'envie d'avoir un banc pour moi toute seule.

- J'les dégage, si tu veux, me proposa gentiment Arthur.
- Non c'est bon, si je continue mon chemin personne aura remarqué comment je viens de passer pour une andouille.
- Tu parles toute seule, t'as les cheveux bleus, une veste jaune et une robe rouge. Tout le monde t'a déjà remarquée et tout le monde te prend déjà pour une... andouille.
- Ouais t'as raison... et puis merde.

La colère que pouvait faire naître Arthur en moi me donnait souvent cet élan de courage. Il était un peu mon Jiminy Cricket. Enfin plutôt un anti-Jiminy Cricket. Il me disait des choses négatives et je n'en tirais que du positif. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je m'étais vue attribuer ce familier en particulier...

- Non. J'ai juste un fort caractère. Je vous trouve tous idiots et dégoûtants.

Bon... ou pas.

Je m'assis tout de même sur le banc, dos à la jeune fille. Un vague « 'scuse-moi » que je ronchonnai, puis de me mettre au massage de mon mollet. La douleur passait lentement. Ce qui ne m'empêchait pas de grincer des dents.


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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptySam 14 Oct - 15:58
Don't feed the bad wolf

Liselotte ne tarda pas à remarquer une silhouette s’approcher d’elle. Lena dressa les oreilles en direction de l’inconnue, à l’affût du moindre signe d’agression. Le loup semblait toujours être sur la défensive : en réalité, Lise était comme un membre à part entière de sa meute, son alpha même. Il était prêt à devenir une boule de férocité s’il s’agissait de la protéger de tout danger. Autant dire qu’avec lui à ses côtés, la jeune sorcière ne craignait rien. Cette dernière finissait de mâchouiller la bouchée de sandwich qu’elle avait prise auparavant, scrutant la personne qui s’était approchée. Sa démarche semblait douloureuse, comme si l’une de ses jambes était blessée. Liselotte arqua un sourcil et se contentait de la regarder s’assoir à côté d’elle.

« - C’est rien. »

Une masse sombre se mouvait aux côtés de la jeune fille à la tignasse bleue. Liselotte baissa les yeux et découvrit une loutre. Un familier, sans aucun doute. Alors, il s’agissait d’une élève ? La jeune sorcière posait son sandwich sur ses genoux et essayait comme d’analyser ce visage. Il ne lui semblait pas l’avoir déjà vu auparavant. Ou peut-être de loin, seulement. A dire vrai, il y avait tellement de visages à l’école Sainte Catherine qu’il était difficile de tous les mémoriser. Quoi qu’il en soit, Liselotte était poussée par la curiosité à s’informer de l’état de sa camarade qui semblait être en difficulté. A première vue, son problème provenait de son mollet qu’elle massait avec insistance.

« - Tu as un problème au mollet ? » dit-elle, avec un léger accent allemand.

La question n’en était pas vraiment une. Il s’agissait plus pour Liselotte d’engager la conversation par une question de rhétorique. C’était l’occasion de faire connaissance avec une nouvelle camarade. Liselotte la scrutait un peu mieux pour s’assurer qu’il s’agissait bien d’une jeune fille : elle craignait de faire erreur et de vexer ladite personne. Finalement, elle quitta sa place, son sandwich en main et s’arrêta en face de la jeune fille en souriant.

« - Je peux peut-être aller te chercher quelque chose pour te soulager ? »

Ses yeux eurent le réflexe de se baisser sur Lena qui s’était également approché pour humer son congénère familier. Le loup blanc semblait rester sur ses gardes. Quant à la jolie blonde, ses yeux semblaient être sous le charme de la loutre qui se tenait aux côtés de l’élève.

« - C’est bien ton familier ? Il est tellement mignon ! »

Opération séduction. Liselotte serait plus que ravie de se faire une amie aujourd’hui.

Pv Billie
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyDim 15 Oct - 10:56
ft. Lise, un loup, une loutre
I ♥️ CACAHUETES

- Tu as un problème au mollet ?

Non non, je révisais mes cours de kinésithérapie ! Je lançai un regard en coin à Arthur. Et tout aussi perplexe que moi face à la question, il se contenta de hausser les épaules. Je ne répondis pas, bien occupée par les crampes qui me tiraillaient. Mais je pense que la demoiselle bien avenante n'attendait en fait aucune réponse. Je sentais son regard sur moi et cela commençait à me mettre mal à l'aise. Enfin, surtout à m'agacer. J'étais d'une humeur plutôt susceptible aujourd'hui, il me fallait l'avouer.

Ma camarade inconnue se leva. Je priai une seconde pour qu'elle s'en aille. Pourquoi se lever si ce n'était pas pour partir, hein ? Eh bien pour mieux braquer ses yeux sur moi ! Elle campa juste devant moi. J'ai même cru qu'elle allait s'accroupir pour me masser elle-même la jambe. Mais ce n'était pas son but, non. Elle voulait simplement me mater. Je gardai un peu les yeux baissés puis, voyant qu'elle n'avait aucune intention de bouger, levai les yeux vers elle en haussant les sourcils.

- Je peux peut-être aller te chercher quelque chose pour te soulager ?
- Quoi ? Euh bah, je... euh... non.

Pour qui elle se prenait, celle-là ?

Elle baissa les yeux sur son familier et je fis de même. Le loup s'approchait d'Arthur pour le renifler. Ce dernier se frottait les mains. Lui non plus n'était pas d'une excellente humeur aujourd'hui. Mais c'était comme ça tous les jours. Il préparait un sale coup, je le voyais à son museau légèrement retroussé. C'était un peu sa façon à lui de rire de manière fourbe.

- C'est ça approche, mon gros ! Continue à renifler comme ça et la seule chose que j'vais t'mettre dans l'nez ce s'ra mon trou d'b...
- C'est bien ton familier ? Il est tellement mignon !

J'ouvris grands les yeux et dévisageai ce petit bout de blonde à la voix fluette et à l'accent germanique. Elle avait un très joli visage, mais tout ça sentait l'entourloupe. On en pouvait pas être avenant comme ça sans attendre quelque chose en retour. Je m’esclaffai à sa remarque . Et d'une seule voix, de s'exclamer :

- Lui, mignon ?
- Moi, mignon ?

Non vraiment. Les gens devraient apprendre à ne pas juger avant de connaître. Comme ce que je faisais. Ou ce que j'essayais de faire, parce que c'était parfois très compliqué face à une personne comme cela. Je l'imaginais déjà s'extasier devant la moindre fleur croisée en ville, et me disais qu'elle avait du mettre un sacré moment pour arriver jusqu'au centre commercial si tel était le cas. Je me mis à rire nerveusement. Et Arthur aussi. Bien qu'une loutre ne rit pas, il lançait ces petits sons aigus qu'une loutre peut faire. Ils avaient le don de m'horripiler et de m'attendrir à la fois. Mais à cet instant, j'étais trop occupée à tenter de calmer le fou rire qui menaçait. Je ne voulais pas qu'elle pense que je me fichais d'elle. Même si c'était un peu le cas. Mais pas vraiment en fait. Les gens étaient tellement drôles de trouver Arthur mignon, voire même adorable dans certains cas.

Je secouai un peu ma jambe, dont la douleur s'estompait maintenant assez rapidement, et m'éclaircis un peu la gorge une fois les rires étouffés.

- Ouais, non. On n'a pas tous un gentil toutou serviable et câlin en guise de familier. Et même celle qui se promène avec son araignée géante a plus de chance que moi.
- Tu l'as dit, ma sœur !

Je tendis mon poing à Arthur sans quitter des yeux ma camarade. Il y écrasa lui-même son poing – si l'on pouvait nommer ça un poing – pour faire ce fameux brofist qu'on travaillait depuis des jours.

- Mais c'est gentil d'essayer. Et de m'avoir proposé ton aide. Au moins tu me regardes pas comme peuvent me regarder tous ces débiles.

Je tournai la tête de côté. Deux enfants juste à côté restaient pantois face à mes cheveux. A croire qu'ils venaient de croiser Dark Vador.

- Ouais, c'est de vous dont je parle, les mômes. Barrez-vous sinon ces cheveux-là vont finir par vous bouffer !

Ils s'exécutèrent la tête basse.

- Dis donc, t'es remontée toi aujourd'hui ! J'aime ça !
- Ouais, je sais pas si c'est le sport ou tous ces gens mais j'me sens énervée, tu vois le genre ?

Et je me souvins que je n'étais pas seule. Je reportai mon attention vers cette jeune femme à la taille ridicule.

- Désolée, j'ai trop l'habitude de parler avec Arthur. Et lui de ne pas communiquer avec les autres. Le résultat est un peu surprenant, je te l'accorde.

Et sinon, tu comptais rester debout prostrée devant moi ou tu finirais par bouger ?

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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyDim 15 Oct - 23:46
Don't feed the bad wolf

Visiblement, sa camarade n’avait pas besoin d’aide. Soit. Cependant, Liselotte ne put s’empêcher d’avoir un petit sursaut lorsque l’inconnue réagit à sa remarque sur son familier. Pendant un instant, elle l’observa avec des yeux de merlan frit. Pourquoi avait-elle l’air si amusée en l’entendant vanter son familier ? En tout cas, dans la bouche de Lise’, c’était un compliment mais la propriétaire de la loutre n’avait pas l’air de partager son opinion. La petite créature se mit d’ailleurs à pousser des cris que la blondinette qualifierait d’adorables mais, cela ressemblait à … un fou rire ? Lena avait reculé d’un bond, tout aussi surpris par la réaction du mustélidé que son acolyte. Le duo blonde/canin échangea un regard perplexe avant que Liselotte ne se concentre à nouveau sur son interlocutrice qui semblait avoir repris du poil de la bête.

Toutou serviable et câlin ? Araignée géante ? De qui parlait-elle ? Minute. Le toutou … C’était Lena ? Ce dernier semblait avoir compris plus rapidement que Lise : sitôt qu’il avait entendu « toutou », son poil s’était légèrement hérissé sur le dos tandis que ses babines dévoilaient des crocs acérés. L’ego du loup en avait pris un coup. Elle l’aurait traité de cabot ou de sac à puces que sa réaction aurait été la même. Liselotte s’accroupit vers Lena, un peu paniquée. Elle tenta de le rassurer.

« - M... Mais, calme toi, Lena, c’était un compliment, non ? Après tout, c’est vrai que tu es gentil ! »

Lena se ravisa, l’air désespéré concernant Liselotte. Toutefois, il semblait disposé à ne pas la mettre dans une position délicate et retrouva son calme habituel. Néanmoins, ses yeux ne cessaient de foudroyer la loutre qui semblait lui avoir fait mauvaise impression. Dans son regard, on pouvait y lire "Toi, je te boufferais quand elle ne le verra pas". La petite blonde se redressa et s’aperçut que des enfants étaient effectivement en pleine observation de la scène. Pourtant, Lise avait déjà vu pire que des cheveux bleus dans sa vie. A cette pensée, elle eut un petit frisson désagréable dans le dos.

Soudain, la jeune fille se met à parler. Seule. Enfin, du moins, elle semblait s’adresser au petit mammifère à ses pieds, comme s’il lui avait parlé. Pourtant, Liselotte n’avait rien entendu. Puis, l’explication arrive. Ah, d’accord. Visiblement, Lena jugeait bon de s’éloigner de ces individus et fit mine de tourner les talons –ou plutôt, les pattes- avant de jeter un coup d’œil à Liselotte. Cette dernière fronce les sourcils, comme pour lui intimer de rester. Le loup s’assied à un mètre de là, peu enclin à rester avec ce duo pour le moins étonnant. Toutefois, l’élève en classe pégase n’était pas décidée à laisser passer cette occasion d’avoir enfin une amie : elle allait s’accrocher !

« - Ah, hum, d’accord. »

Toutefois, elle se sentait toute intimidée, ne sachant plus comment réagir face à l’inconnue. Ses mains trituraient nerveusement ce qui lui restait de sandwich tandis qu’elle cherchait une diversion. Ah oui, tiens ! Son visage semblait s’illuminer soudainement, une idée ayant jaillie dans son esprit.

« - Ah, il s’appelle Arthur alors ? Et… et toi ? »

Elle avait hésité à lui poser la question et s’empressa de décliner son identité, comme pour instaurer un semblant de confiance.

« - Je suis Liselotte et lui, c’est Lena ! » dit-elle en désignant le loup qui avait toujours l’air bougon.

Voilà, les présentations étaient presque faites. Mais, avant même que son interlocutrice ne lui réponde, Liselotte crût bon de donner une raison à cet abord soudain.

« - Euh, je… tu... si tu as prévu de faire les magasins ici, tu crois qu’on pourrait y aller ensemble ? »

La bombe avait été posée. Liselotte attendait sa réaction, l’air candide. Pourvu qu’elle ne refuse pas, la petite sorcière se sentirait rassurée d’avoir quelqu’un avec qui échanger et passer ENFIN du temps. Lena, quant à lui, avait expiré de sorte que l'on pouvait assimiler cela à un soupir. Un soupir agacé.


Pv Billie
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyLun 16 Oct - 18:04
ft. Lise, un loup, une loutre
I ♥️ CACAHUETES

- M... Mais, calme toi, Lena, c’était un compliment, non ? Après tout, c’est vrai que tu es gentil !

J'avais lancé un regard interloqué à Arthur. Peu après la rentrée des classes, j'aurais eu peur de ce loup qui montrait ses crocs avec colère. Mais aujourd'hui, je savais parfaitement qu'un familier était inoffensif et qu'il n'attaquerait pas pour une insulte. Le mien aurait une file d'attente longue comme mon bras de gnons à distribuer si c'était le cas. Et je ne l'avais même pas insulté ! Tous les familiers étaient des toutous. Même la loutre la plus caractérielle au monde s'était faite à cette idée. J'avais dit le contraire à ma camarade, mais c'était pour sauver les apparences. L'orgueil d'Arthur n'avait d'égal que sa susceptibilité. J'essayais de le préserver un peu d'une grosse colère, parce que c'était fatiguant pour tout le monde.

La gentille jeune fille calmait donc les grognements de son chien avec des mots doux. Et même lui semblait désespéré par cette étrange naïveté. Elle s'était relevée au moment où je demandais aux enfants de quitter mon espace vital le plus rapidement possible. Puis elle s'était remise en position fort gênante : debout face à moi à me fixer, alors que je restais assise et que je n'avais aucune envie de bouger. Contrairement au loup, qui manifestait clairement tout le mépris qu'il ressentait pour le duo posé sur le banc. Et sa propriétaire ne voyait rien du tout. Pourtant, ça ne m'aurait pas dérangée qu'elle s'en aille.

M'enfin, elle n'était pas insupportable non plus...

- Ah, il s’appelle Arthur alors ? Et… et toi ?

… mais il y avait quelque chose chez elle qui me dérangeait tout de même. J'étais mal à l'aise. En fait, c'était peut-être à cause de sa présence que je me sentais énervée. Elle avait ce drôle de pouvoir sur moi. Celui qui me donnait envie de lui en mettre plein la tronche. Mais je me retenais, parce que j'étais sympa et que je ne voulais pas la juger sans vraiment la connaître. Après tout, il faut être sacrément désespéré pour s'accrocher à une conversation avec moi.

Ou alors c'était un pari ?

- Moi c'...
- Je suis Liselotte et lui, c’est Lena !

Je regardai discrètement le loup et lui fis un sourire narquois. Son prénom avait une consonance féminine, et j'espérais qu'il en avait conscience. Et qu'il le vivait très mal. A côté, Arthur avait volé un plan du centre commercial qui dépassait du sac d'une petite vieille à côté et regardait les magasins qu'il avait envie de visiter, nous ignorant tous copieusement.

- Bah moi c'...
- Euh, je… tu... si tu as prévu de faire les magasins ici, tu crois qu’on pourrait y aller ensemble ?

Bordel mais elle allait arrêter de m'interrompre ou j'allais devoir lui en coller deux pour placer un mot ? Je lui souris nerveusement. De ces sourires qu'on affiche sans montrer les dents. Une forme de sarcasme que j'appréciais particulièrement. Je n'avais pas très envie de faire les magasins avec elle. En fait, je n'avais plus très envie de faire les magasins du tout. Mais à côté, Arthur me faisait la liste que je ne vous transmets pas des lieux où il voulait absolument aller. Je me souvins de la manière dont il m'avait convaincu de retourner chercher les cacahuètes du bar, et ne voulais pas vivre ça une seconde fois. Alors autant accepter. Que la dénommée Liselotte soit présente ou non, ça ne changerait rien. Et puis qui sait ? Peut-être qu'elle va au contraire réussir à me remotiver, ou à me faire passer une bonne après-midi ! Ne partons pas trop pessimiste.

- Ça me ferait plaisir que tu m'accompagnes, finis-je par répondre sans me faire couper la parole et en affichant un sourire plus sincère et amical.
- Quoi ?! Mais j'viens de te dire de lui dire non !
- Mais je ne t'écoutais pas.
- Le clébard m'prépare un mauvais coup, j'le sens. Et ne me dis pas d'être gentil avec, même toi tu t'es foutu de lui !
- Maiiiis... Ignore et puis c'est tout, merde ! lui dis-je en voulant murmurer. Mais me laissant emporter, je sifflais ces mots si forts que ma camarade avait facilement pu les entendre.

Je lui souris et me levai d'un bond. Puis d'un geste sec, j'arrachai la carte des pattes d'Arthur qui grogna d'un air adorable, pour la tendre à Liselotte. Que je décidai à partir de ce moment d'appeler Lisou pour plus de facilité.

- Choisis ! J'ai pas d'envie particulière, j'te suis ! Et moi c'est Billie, pouvais-je enfin lui dire.

Si avec ça je n'étais pas une fille vraiment sympa !

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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyMar 17 Oct - 13:01
Don't feed the bad wolf



Liselotte guettait le visage de la jeune fille avec appréhension. Accepterait-elle ? Ou pas ? La petite blonde aperçoit un sourire qui lui semble être timide. Il est vrai que tout le monde n’était pas aussi avenant que l’allemande : elle avait toujours pris l’habitude d’aller aux devants des autres, si bien qu’elle avait du mal à s’imaginer que sa façon de faire pouvait intimider ou inquiéter. Par le passé, elle avait bien entendu essuyé des échecs cuisants du type « Euh, désolée, je suis pressée ! Salut ! » et la personne se contentait de s’installer ailleurs. Le problème étant que Liselotte ignorait comment aborder les gens autrement qu’avec un sourire et deux ou trois répliques qui témoignaient de son intérêt sans avoir l’air suspecte. Elle avait beau avoir épluché les livres de développement personnel, être naturelle ne semblait pas fonctionner pour elle.

Sans qu’elle s’y attende, la réponse tomba. Accompagnée d’un sourire, qui plus est ! Sa camarade ne semblait pas s’être embarrassée du reste et acceptait de l’accompagner pour faire les boutiques. Dans l’esprit de Liselotte se déroulaient de véritables feux d’artifice. Son regard fut tout à coup pétillant, comme celui d’un chiot à qui l’on présenterait une balle qu’il irait chercher et ramener avec plaisir à son maitre. Lise’ en écrabouilla son sandwich entre ses mains, ce qui eut pour effet de faire tomber un petit morceau de poulet à terre que Lena s’empressa d’aller chercher. Lorsque la blondinette s’en aperçut, elle reprit en quelque sorte ses esprits sans prêter attention à l’échange qui se déroulait devant elle entre la jeune fille et la loutre. Il lui fallait finir son sandwich si elle voulait pouvoir y aller, si bien qu’elle prit une grosse bouchée. Les joues rondes comme celles d’un hamster, elle mâchouillait tout en haussant un sourcil lorsque sa potentielle nouvelle amie lui tendit un papier sous le nez.

Lise’ continuait de mâcher tout en se saisissant du papier d’une main. Elle manqua d’avaler de travers lorsqu’elle entendit le prénom de Billie. " Billy " ? Mais … C’était un garçon ?! La jeune sorcière la zieute de haut en bas, essayant d’analyser au mieux pour ne pas porter de mauvais jugement. Robe, coiffure plutôt féminine, silhouette féminine : à première vue, il n’y avait pas de doute possible, il s’agissait bien d’une fille. " Billy " donc ? Liselotte reporte son attention sur la carte, tout en continuant de croquer dans son sandwich. A vrai dire, elle n’aimait pas imposer ses choix : " Billy " la plaçait donc dans un embarras certain.

Qui plus est, l’immensité du bâtiment n’arrangeait rien à son problème. Certaines boutiques ne lui parlaient pas du tout, si bien qu’il était difficile de faire un choix. Oh, tiens ? Des produits culturels ? Il y aurait donc livres, DVD et tout le reste ? L’intérêt de Liselotte fut tout à coup éveillé. Elle aimerait beaucoup jeter un coup d’œil à leur rayon « livre » pour dégoter une nouvelle lecture. Et puis, il y en avait pour tous les goûts, cela plairait certainement à Billy aussi, non ? Son visage étant maintenant en face du sien, elle regarde la jeune fille d’un œil interrogateur, quelque peu inquiète :

« - Est-ce que … tu aimes les livres ? »

La voix un peu hésitante, elle approche le plan sous son nez pour lui montrer la destination qu’elle souhaiterait rejoindre avec son index.

« - J’aimerais beaucoup aller là-bas. Il me semble qu’il y a des DVD, des jeux vidéo aussi. Hum, si ça te tente. »

Liselotte n’avait vraiment pas l’habitude de proposer ses propres idées, si bien qu’elle se sentait un peu mal à l’aise et presque égoïste de choisir seule les boutiques qu’elles allaient visiter ensemble. Elle ajouta sans tarder, comme pour lui signifier qu’elle avait le dernier mot :

« - Ne te sens pas obligée ! Et puis, on peut faire des boutiques de vêtements aussi, de bijoux et tout ce que tu veux ! »

Liselotte reprit une bouchée de son sandwich à s’en faire exploser les joues. Puis, elle présenta le reste à Lena qui n’en fit qu’une bouchée aussi avant de se lécher les babines pour retirer toutes traces de nourriture de son museau. Le loup arctique semblait s’être radouci mais zieutait régulièrement en direction de la loutre d’un regard entendu. " Toi et moi, on va devoir coopérer. Mais, j’le fais pas pour toi, c’est pour elle. Si tu la cherches, j’te pince. " Lena ne semblait pas douter que le message soit bien passé auprès du dénommé Arthur. Il vint aussi quémander une caresse auprès de Liselotte qui lui tapota la tête avec bienveillance avant de balancer avec dextérité la boulette de papier de son sandwich. Celle-ci atterrit dans une poubelle à l’autre bout du banc. Un petit « Gut gemacht! » traversa ses lèvres pour se féliciter elle-même de ce lancé. Elle était prête à partir avec sa nouvelle camarade d’aventure, " Billy " !


Pv Billie
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyJeu 19 Oct - 16:09
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Se faire des amis avait certains avantages. Tout d'abord, ne plus être forcée de converser avec un animal. Ensuite, ne plus être forcée de converser avec un animal caractériel. Enfin, ne plus être forcée de converser avec un animal caractériel que j'étais la seule à entendre. Parfois – rarement – je me demandais si j'avais fait le bon choix. Celui de la solitude. Parce que la solitude en compagnie d'Arthur, ce n'était ni reposant ni ressourçant. Et il avait le don pour mettre en évidence tous les défauts humains qu'il repérait. Ceux que justement je m'efforçais d'éviter en choisissant de m'isoler. Donc je pouvais regretter parce qu'Arthur avait l'impact d'une dizaine de personnes sur moi. Et je ne pouvais que m'en féliciter parce qu'Arthur me rappelait sans cesse que les êtres humains ne sont que trop rarement cool. En fait le secret c'était peut-être de me débarrasser d'Arthur ? Non, je ne crois pas que ce soit autorisé. Et puis je m'y étais faite, à cette bestiole.

Je pensais beaucoup, oui. Car la jeune fille à la taille ridiculement réduite mettait un temps fou à choisir une destination. Je ne supportais pas les gens qui ne savaient pas prendre de décision. C'était mon rôle, ça ! Et puis je parlais de se faire des amis, mais n'allons pas trop vite en besogne. Il ne s'agissait pour le moment que d'une compagnie provisoire, symbole de ma bonté et de ma sociabilité. Si l'on pouvait croiser un ou deux professeurs pour les faire taire quant à ma personnalité réservée et marginale, ce ne serait que du bonus !

- Est-ce que … tu aimes les livres ?

Elle demandait cela avec tant d'hésitation que je me surpris à chercher un sous-entendu quelconque à la question. Mais il semblait que non. Ou alors il était trop alambiqué pour moi. Comme j'avais retenu la leçon et en ressentais encore les effets sur mes nerfs, je ne répondis pas tout de suite. Si je me faisais interrompre une fois de plus, le sang finirait par couler. Et ce ne fut pas dommage, car en effet elle n'avait pas terminé. Après m'avoir mis sous le nez le plan que la petite vieille à côté commençait à chercher dans son sac, elle m'indiqua le magasin culturel qui l'intéressait.

Pourquoi pas.

- Al...
- Ne te sens pas obligée ! Et puis, on peut faire des boutiques de vêtements aussi, de bijoux et tout ce que tu veux !

Très bien. Cette fille ne serait jamais mon amie. Le manque de confiance et la peur de s'imposer, je ne pouvais pas le côtoyer. Et la peur de me vexer, de m'énerver ou de me contrarier, c'était pire que tout. C'était précisément en faisant attention qu'on finissait pas me vexer, m'énerver ou me contrarier. Surtout quand je suis déjà d'une humeur suspendue par un fil tendu au-dessus d'un torrent violent plein de haine et de mépris. Et je n'en connaissais même pas la source ! C'était simplement là. Comme se lever du mauvais pied... mais en pleine après-midi.

J'inspirai doucement. J'allais passer un bon moment et elle n'allait pas me couper la parole. Elle était trop occupée à fourrer le plus possible son déjeuner dans sa bouche bien trop petite. Je la regardais un sourcil relevé – car je fais partie de ces personnes formidables qui ne savent relever qu'un de leurs sourcils, oui – en attendant de voir si elle allait s'étouffer ou simplement tout recracher sur mes pompes. Ca avait finalement l'air d'aller. Je souris, pour faire une nouvelle fois cette tête d'emoji chapeau-chapeau.

- Allons-y ! J'aime beaucoup les livres. Même si je ne lis pas énormément...

Je préférais écrire, en fait. Sans prétention évidemment. Tiens, je pouvais le lui avouer après tout...

- Je préfère écrire, en fait. Sans prétention évidemment.

Je passais tant de temps à contempler le ciel et les étoiles, à m'imaginer des mondes et des histoires, qu'il me fallait coucher certains et certaines sur papier. Pour ne jamais les perdre. Sans chercher de style, et parfois même sous simple listing ou avec des croquis. L'objectif était simplement d'en retranscrire l'idée. Pas d'en faire la plus grande fresque fantastique de l'histoire littéraire. Même si, je devais bien l'avouer, quelques unes avaient un sacré potentiel.

Je fis les premiers pas mais la laissai finalement me guider, puisqu'elle avait le plan, que je ne connaissais que très mal l'endroit, et que je n'avais pas vraiment pris la peine de regarder le plan quand elle me l'avait mis sous le nez.

- Mais être entourée de livres, c'est agréable. Des centaines de portes vers d'autres univers. Enfin sans compter les recettes de cuisine, on s'y ferait bien chier comme univers. Oh, et les essais philosophiques. T'imagines ?

Je me mis un peu à rire toute seule face aux images qui me traversaient la tête, sans penser une minute que personne d'autre ne pouvait imaginer ce que j'étais capable d'imaginer. Parce que j'avais une imagination particulière.

- J'suis sûr qu'elle va réussir à nous perdre, me lança Arthur d'un ton désabusé.

Je l'ignorai copieusement.

- J'suis plutôt musique. Enfin j'en joue pas. Je l'écoute. Pour m'évader. J'me fais mes petites sessions, tu vois. 'fin... voilà quoi... bref...

Je la regardais et me rendis compte que peut-être n'étais-je pas très intéressante. Ce qui sortait de ma bouche n'était pas intéressant, tout du moins.

- Tu sais que personne est dans ton délire. C'qui s'passe dans ta tête devrait y rester, parce que là ça commence à être la honte. File-moi une cacahuète.

Je soupire, fourrai la main dans la poche de ma veste et jetai discrètement quelques cacahuètes par terre, qu'Arthur goba dès qu'il passa devant.

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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptySam 21 Oct - 17:53
Don't feed the bad wolf


La bonne humeur de Liselotte redoubla d’intensité. Son sourire semblait avoir pour objectif de se fendre jusqu’à ses oreilles. La jeune sorcière était heureuse de voir que Billie approuvait sa suggestion. De plus, cette dernière aimait aussi les livres et semblait « livrer » des bribes de sa personne. Liselotte prit un air admiratif. De nature curieuse, c’est avec un véritable intérêt qu’elle aimerait avoir un aperçu des écrits de sa compagne d’aventure. Néanmoins, elle ne l’interrompit pas, avide d’en savoir plus sur elle.

Lise’, toujours le plan en main, emboita le pas de Billie avant de finir par prendre les devants. Sa nouvelle amie, tout au moins « connaissance », semblait être aussi peu avertie de la structure des lieux. Lena suivait docilement sa sorcière bien-aimée à la trace, tout en jetant des coups d’œil furtifs à la loutre. La blonde fronçait les sourcils en scrutant le plan. Bon, elles devaient prendre à gauche là et se rendre à l’étage supérieur. Ah non, on ne pouvait pas passer par la droite ? Liselotte portait une oreille à moitié attentive sur ce que lui racontait Billie. Toutefois, elle releva que cette dernière aimait les livres à part ceux de cuisine et les essais philosophiques. Liselotte se contenta d’acquiescer en souriant.

A vrai dire, les essais philosophiques, ce n’était pas vraiment ce qu’elle préférait non plus. Toutefois, elle n’osait pas reconnaitre devant la jeune fille fraichement rencontrée qu’elle s’intéressait aux livres de recettes. L’idée était d’améliorer ses talents culinaires proches du néant. Et puis, cela pourrait toujours lui servir en club de cuisine. Qui sait, peut-être qu’un jour elle pourrait faire goûter ses plats à Billie et la faire changer d’avis sur les livres de cuisine ? C’était décidé ! Si Billie l’acceptait en tant qu’amie, elle lui ferait goûter sa prochaine préparation ! Liselotte s’arrêta un instant pour regarder autour d’elle. Les boutiques qu’elle pouvait apercevoir étaient les mêmes que sur le plan. C’était donc le bon chemin !

Plus sûre de ce qu’elle faisait, Liselotte écoutait la jeune fille de manière beaucoup plus attentive. Alors comme ça, elle aimait la musique ? Lise aussi l'appréciait beaucoup. Il est vrai qu’à sa façon, la musique permettait également de poser les bases d’un univers que l’on était seule à imaginer. Liselotte scruta son interlocutrice qui fit une pause avant de soupirer. Elle déprimait ? Liselotte allait parler avant d’être arrêtée par le geste de sa compagne de route. Elle délaissait des cacahuètes sur son passage, un peu à la façon du Petit Poucet. Toutefois, son familier ne tardait pas à les récupérer, une à une, pour s’en rassasier. Lena avait également aperçu le petit manège et un éclair de malice traversa son regard ambré. Lorsqu’il aperçut une nouvelle cacahuète quitter la main de Billie, il se jeta dessus pour l’attraper entre les dents, avant qu’Arthur ne puisse y toucher. D’un bond, il s’éloigna en avant, sous les yeux d’une Liselotte abasourdie. Le loup blanc provoquait la loutre de son regard perçant. "Alors, qu’est-ce que t’attend pour venir la chercher ?" Le canidé ne semblait plus aussi déterminé à vouloir coopérer mais plutôt à s'amuser.

La petite sorcière s’arrêta et prit une mine désolée.

« - Désolée Billy, Lena … Lena a l’air d’être d’humeur un peu taquine aujourd’hui. »

Le loup ne l’aidait pas à se faire un amie en provoquant ainsi son familier. Lise fronça les sourcils pour lui exprimer son mécontentement mais il n’y prêta aucune attention et s’éloigna fièrement, la cacahuète entre les dents. Il ressemblait à un chiot, fier d'avoir trouvé de quoi s'amuser.

« - Moi aussi, j’aime beaucoup la musique et je n’en joue pas non plus. Ah et j’y pense, tu me montreras tes écrits un jour ? Je serais curieuse de les lire ! » Dit-elle, de nouveau souriante.

Elle tentait d’effacer le comportement provocateur de son loup qui semblait peu enclin à faire ami-ami avec la loutre. Tout en y réfléchissant, Liselotte se demandait si elle était la seule à avoir un familier qui ne lui parlait pas. A plusieurs reprises, elle s’était déjà posée la question : Lena ne pouvait-il pas parler ou bien, préférait-il que les choses soient ainsi ? Bien qu’un simple regard leur suffise pour se comprendre, elle regrettait un peu de ne pas pouvoir avoir de vraies discussions avec lui. Peut-être qu’un jour viendra où … Qui sait ? Tout en y réfléchissant, Liselotte couvait son compagnon poilu d'un regard rempli d'affection.

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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyLun 23 Oct - 12:10
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- Désolée Billy, Lena … Lena a l’air d’être d’humeur un peu taquine aujourd’hui.

La situation pouvait dégénérer à tout moment. C'était comme si on avait commencé à enfoncer un clou sur une planche qui s'était fissurée sous l'impact, mais que l'on martelait quand même avec force pour fixer ledit clou plus profondément. J'étais cette planche, et Arthur aussi. Qu'est-ce qui était le clou ? La colère ? Et le marteau alors ? Oh, cette analogie n'avait aucun sens. Oubliez la planche. J'étais plutôt un plat préparé passé au micro-onde, sans que l'on ait percer l'opercule... Non, ce n'était pas mieux. Et mal interprétée, la comparaison pouvait prendre une toute autre dimension. Bien plus sale, et intime. Bref ! En un mot comme en mille, j'étais soûlée !

Le loup avait volé une cacahuète sous le nez d'Arthur. Et tandis que le mécréant nous tournait fièrement autour, sa prise au bec, la victime s'était figée, les yeux rivés sur son délice salé et finement doré disparu. Je préférais ignorer, afin de ne pas laisser libre court à la mauvaise humeur. J'avais bien deux ou trois choses à dire au sujet de ce loup taquin et de son comportement provocateur. Par exemple, combien sa fourrure m'offrirait un magnifique et chaleureux plaid sur mon lit. Mais je laissais couler. Je n'aimais pas les conflits et n'allais pas en déclencher, surtout pas pour une querelle de familiers. Concernant la demoiselle, je ne savais que trop bien ce qu'était un compagnon dissident et ne pouvais donc pas lui en tenir rigueur, elle qui faisait visiblement son possible pour nouer des liens avec moi. Ce qui, au fond, me flattait, il fallait être honnête.

- Allez Arthur, dépêche-toi ! Ce n'est qu'une cacahuète... lançai-je à l'intéressé avant qu'il nous rejoigne, silencieux, l'air boudeur, la truffe basse.

Ses déboires ne m'intéressaient guère. Et même si le loup pouvait m'irriter, j'étais aussi bien satisfaite que quelqu'un remette la loutre à sa place. Il méritait bien pire, mais ma compassion m'interdisait d'y penser.

- Moi aussi, j’aime beaucoup la musique et je n’en joue pas non plus. Ah et j’y pense, tu me montreras tes écrits un jour ? Je serais curieuse de les lire !

Bien sûr que non, je ne lui montrerais jamais. Mais il me fallait dire les choses avec un peu plus de subtilité... si je ne voulais pas la contrarier et me faire mordre les fesses. Par son loup, hein.

- Ce n'est pas vraiment fait pour être lu, en fait. C'est surtout pour ne pas oublier. Je passe mon temps à imaginer des choses et si je devais tout garder en mémoire, ma tête finirait par... exploser, dis-je gentiment, mimant de mes deux mains autour de ma tête ce à quoi ça ressemblerait, une explosion de tête. Enfin, je pourrais te montrer deux ou trois exemples, si ça te tient à cœur.

Mince alors, pourquoi est-ce que je lui avais proposé ça ? Je ne voulais pas, mais c'était sorti tout seul. Apparemment, je ne savais pas être moins que sympathique. C'était d'un triste... Cette fille m'inspirait quelque chose d'amical et m'horripilait à la fois, c'était très troublant. Un peu comme... Un peu comme avec un enfant, en fait. Ne mentez pas, on ressent tous ça. Un enfant, on a à la fois envie de lui faire un câlin et de lui enfoncer une chaussette dans la bouche pour le faire taire. C'était un peu ce que je ressentais, sauf que Liselotte ne parlait pas suffisamment pour justifier un bâillon.

Je la suivais un peu aveuglément, parce que je me fichais bien de savoir dans quel magasin on allait finir. De toutes les façons, il y avait tant à voir qu'on n'allait pas pouvoir se contenter d'un seul. Et que j'allais sans aucun doute acheter des choses un peu partout, pas matérialiste de mauvaise foi que j'étais.

En arrivant devant l'échoppe désignée par ma camarade, je ralentis le pas. Il était noir de monde. Je ne pouvais pas y entrer. Je sentais déjà mon souffle et mon cœur s'accélérer. J'allais me perdre dans cette foule. Ils allaient me bloquer l'accès, ils me couperaient de mon air, je ne pourrais plus respirer. Prisonnière. Il ne me resterait qu'à paniquer, qu'à pleurer. Puis la malédiction. Et tout serait pire encore. Ils seraient des milliers à me piétiner. Je n'aurais qu'à attendre de mourir. Car c'était tout ce qui me restait, dans ces cas-là. Attendre de mourir.

Je me figeai et pris la jolie blonde par le poignet pour l'arrêter aussi.

- Je... euh... Finalement, je vais plutôt attendre ici. Vas-y, toi ! Ne te prive surtout pas ! C'est juste que... enfin tu sais... Les livres c'est pas si génial, et puis elle est jolie cette galerie, non ? Je m'y sens plutôt bien, héhé !

Crédibilité nulle. L'angoisse se lisait sur mon visage, le stress faisait chevroter ma voix. Je m'assis sur un banc face au magasin et tentai un sourire confiant et réconfortant en direction de Liselotte. Je n'avais surtout pas envie qu'on s'inquiète pour moi, et encore moins qu'on me pose des milliers de questions sur ma phobie ou ma malédiction.

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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyMer 25 Oct - 22:55
Don't feed the bad wolf

Billie semblait ne pas relever davantage le comportement de Lena, ce qui ne manqua pas de rassurer Liselotte. La route était encore longue avant que les deux jeunes filles ne deviennent amies mais, la petite sorcière avait bon espoir ! D’ailleurs, son interlocutrice semblait être disposée à répondre à ses questions et ses demandes. La blonde écoutait avec beaucoup d’attention ce que lui expliquait Billie. Un petit rire traversa ses lèvres lorsqu’elle la vit mimer une explosion avec ses mains. La jeune fille à la chevelure bleue semblait être sensible. Lise’ avait le sentiment qu’elle était réfléchie et peut-être un peu introverti. Ce n’était qu’une intuition mais parfois, les premières impressions ne trompent pas. Liselotte se risquait à sourire et répondit avec entrain :

« - Oh oui, j’ai vraiment envie de voir ce que tu écris ! Je suis sûre que tu dois très bien te débrouiller en plus ! »

C’était sincère ! Elle s’intéressait vraiment aux écrits de la jeune fille. Pouvoir lire ses mots, ce serait comme un premier pas vers leur amitié durable pour elle ! Tout en suivant la route que lui indiquait le plan, Lena trottant toujours devant le trio, Liselotte se prit à réfléchir. Billie lui faisait penser à une fleur dont elle avait lu la symbolique récemment. C’était une fleur symbolisant la force, la victoire même et dans certains pays, elle était le symbole d’un fort caractère. Quel était le nom de cette fleur déjà ? Liselotte se creusait les méninges afin de le retrouver. Le trajet se poursuivit donc en silence, quoi que, un léger brouhaha habitait les lieux en cet instant de la journée.

Les deux jeunes filles, accompagnées de leur fidèle acolyte respectif, étaient enfin arrivées. Eh bien voilà ! Liselotte ne s’était pas perdue finalement ! Le soulagement lui ôta un poids de la poitrine. Tout sourire, elle désignait le magasin du doigt et annonça :

« - C’est ici ! On y va ? »

Lise amorça un mouvement en avant de sentir une pression sur son poignée. Surprise, elle suivit la main puis le bras de Billie qui était l’auteur de ce geste. Sans qu’elle s’en soit rendue compte, celle-ci avait complètement changé en un instant. Les traits de son alliée de shopping semblaient affreusement préoccupés, perturbés. Quelque chose n’allait pas, si bien que les sens de Liselotte étaient en alerte. Que se passait-il ? Le magasin lui déplaisait à ce point ? Lise’ avait eu un geste déplacé ou une parole déplacée ? Pourtant, quelque chose sonnait faux dans les explications entremêlées de Billie. Liselotte haussa un sourcil et la suivit du regard tout en lui retournant un sourire un peu bancal. Puis, la jeune sorcière porta son attention sur Lena, comme pour lui demander s’il comprenait. Le loup pencha la tête sur le côté et observait Liselotte, incrédule. Que faire ? Etait-ce une bonne chose de la laisser seule ici ? Ou bien, allait-elle trouver que Liselotte lui collait trop aux basques ? Tiraillée entre l’idée d’entrer dans l’échoppe comme lui avait dit son amie et la rejoindre, Liselotte resta plantée un moment au même emplacement.

Peut-être qu’elle voulait être un peu seule et n’avait pas su comment lui dire ? Oui, c’était peut-être ça … Quoi que, pourquoi semblait-elle si … paniquée ? Liselotte entra dans l’échoppe, à contrecœur et s’immisça dans la foule. Cela grouillait de monde, si bien que Liselotte était obligée de se faufiler entre les individus pour pouvoir passer dans un rayon. Elle observait surtout les étagères de livres et essayait d’analyser les titres. Et là, un bac de livres à petits prix trônait entre les allées. Liselotte s’y aventura et se pencha pour jeter un coup d’œil aux ouvrages. Son œil fut irrémédiablement attiré par un livre à la couverture fleurie. Ni une, ni deux, Liselotte l’avait attrapé comme s’il s’agissait d’un bien rare à avoir à tout prix et dévora la couverture des yeux. « Les fleurs et leurs nombreux mystères » La jeune fille se sentait pousser des ailes : il lui fallait ce bouquin ! La couverture était splendide et le contenu était richement illustré et rédigé. De plus, il ne semblait intéresser personne, non ? Heureuse de cette trouvaille, Lise continua à fouiner un peu et se fit une réflexion : pourquoi ne pas offrir un livre à Billie ? Certes, elle avait reconnu qu’elle préférait écrire que lire mais, peut-être qu’un livre atypique pourrait l’intéresser ? Et puis, un cadeau avait tout de suite plus d’intérêt qu’un livre que l’on achète soi-même, non ? A moins que ce principe ne fonctionne que pour Lise.

Quoi qu’il en soit, elle avait une idée de l’ouvrage qu’elle choisirait. Par chance, il était disponible dans cette boutique et à un prix raisonnable. Sans plus tarder, Lise s’empressa d’aller payer ses biens et ressortie en se faufilant à travers cette marée humaine. Pour le coup, la sorcière ne craignait pas sa malédiction : avec autant de monde autour d’elle, aucun risque qu’elle fasse une crise phénoménale ici. Une fois sur le seuil de la boutique, elle aperçut de nouveau Billie, son compagnon loutre ainsi que Lena. Tiens, c’est vrai ! Il n’était pas venu dans la boutique lui non plus ? Tellement occupée à regarder tous ces ouvrages, Liselotte en avait complètement oublié de s’inquiéter à propos de son familier. Trottant joyeusement vers son amie, Lise portait ses livres dans un sac que lui avait gentiment donné la vendeuse. Elle ne se laissa tomber sur le banc à côté de Billie et sortit son cadeau pour elle, toute excitée comme une enfant. Le livre tendu vers elle, Billie pouvait déchiffrer le titre :  « Les Mille et Une Vies de Billy Milligan ». Ce livre racontait les péripéties d’un homme aux multiples personnalités et Lise l’avait beaucoup apprécié. Toutefois, elle l’avait choisi notamment pour le nom du protagoniste qui était le même que « Billy », sa nouvelle future amie ! Impatiente de savoir ce qu’elle en penserait, Lise ne se préoccupait plus de son comportement étrange plus tôt. Elle attendait sagement la réaction de Billie, grattant la tête de Lena qui était content de retrouver sa sorcière préférée. Celui-ci semblait avoir rendu le gland à la loutre puisqu’il avait bel et bien disparu.

« - C’est un livre que j’ai aimé et je voulais le partager avec toi ! J’espère que tu vas l’apprécier aussi et regarde : le personnage a le même nom que toi ! », fit-elle en souriant.

Pv Billie
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptySam 28 Oct - 11:41
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Voilà, je n'avais plus qu'une idée en tête : rentrer au dortoir et me blottir en position fœtale sous ma couette, la musique aux oreilles. Pleurer un peu. Puis m'échapper. Oublier le monde et voyager vers les miens. Là où je pouvais être seule si je le souhaitais, où je pouvais décider le nombre de silhouettes autour de moi. Là où les individus ressemblaient à ce que j'attendais d'eux. C'était triste, et méprisant pour ceux avec lesquels j'étais forcée de vivre... mais c'était la vérité. Et les voir s'agglutiner dans un magasin comme si leurs vies en dépendaient m'aidait à renforcer ce sentiment de dédain. C'était généralement passager. Disons que la peur de me voir frapper de ma malédiction entraînait ce genre de réflexions pourries. D'ordinaire, même si elles étaient bien présentes en moi, je les taisais et essayais toujours de voir la beauté du monde plutôt que sa déliquescence.

Je forçais un sourire envers Liselotte le temps qu'elle se décide de la chose à faire. M'écouter, ou me soutenir ? Je n'avais ni besoin ni envie de soutien, donc j'espérais la voir m'écouter. Et je ne voulais pas commencer à être un fardeau pour qui que ce soit – sauf Arthur, pour lui je m'en fichais – ni baser une relation sur ma faiblesse. Aussi fus-je satisfaite de la voir disparaître dans la foule, même si j'avais en moi l'image d'une frêle adolescente dévorée par un monstre répugnant, que je n'oserais jamais affronter pour la sauver.

La jolie blonde disparut plusieurs minutes, durant lesquelles je pus fermer les yeux, calmer mon angoisse, relativiser, et faire taire Arthur pour arriver plus efficacement à mon objectif. Je passais une bonne après-midi, je rencontrais quelqu'un de sympathique, qui ne me jugeait pas, ne me méprisait pas, ne se moquait pas. C'était assez exceptionnel pour ne pas être relégué au rang de journée pourrie, après tout. Elle était aussi agréable dans son caractère que dans son physique, il fallait bien l'avouer. La situation aurait pu être bien pire.

Marrant. La frayeur qui m'avait submergée face à ce magasin m'avait complètement remis les idées en place et évacué cette colère frustrante, sans origine, que j'avais en moi. Je me sentais plus calme. Un peu fatiguée. Presque perdue. Comme une enfant qui devait attendre ses parents dans un endroit inconnu. Je ne faisais pas la maligne. A côté de moi, Arthur, qui m'avait sans doute demandé plusieurs fois sans que je ne l'écoute des nouvelles cacahuètes, avait enfoncé sa tête dans la poche de ma veste pour y grignoter directement le reste des arachides caramélisées. Un bref soupir me suffit, je le laissai continuer sa besogne. Et je fus surprise de voir que le loup était resté avec nous. Rassurée ? Non, pas du tout. Je me demandai presque, l'espace d'une seconde, si elle ne voulait pas nous prendre en otage... peut-être de peur qu'on abandonne sa maîtresse en nous enfuyant comme des ninjas. Ce qui n'était pas du tout prévu. C'est vrai quoi... D'accord, je l'avais déjà fait, quand j'avais douze ans. Ce garçon m'avait entraînée dans un magasin et j'avais profité qu'il tourne le dos pour m'éclipser. Le lendemain, il faisait courir des rumeurs sur les propositions sexuelles que je lui avais faites. Je vous laisse imaginer l'ambiance à l'école.

Je n'adressai ni un mot ni un geste envers le canidé, bien que l'envie de lui grattouiller derrière l'oreille me démangeait. Il ne nous aimait pas et je préférais le lui rendre plutôt que d'insister avec une générosité forcée. En plus, ces bestioles là sentent le mensonge et la crainte. De vrais détecteurs de mensonge sur pattes. J'attendais donc les mains sous les cuisses, à balancer mes jambes d'avant en arrière dans le vide. Comme une enfant, vous ai-je dit.

Liselotte revint finalement et s'assit à mon côté, avant de me tendre un livre. Sans doute souhaitait-elle me faire part de sa découverte. C'était sympa ! J'aimais beaucoup échanger des avis autour d'un livre ou d'un film, tant que ce n'était pas fait avec trop de sérieux ou en se prenant pour un véritable critique.

« Les Mille et Une Vies de Billy Milligan», disait le titre. Je souris en comprenant pourquoi elle avait choisi ce livre. Et comme elle continuait à me le tendre, je le pris pour m'enquérir de la quatrième de couverture.

- C’est un livre que j’ai aimé et je voulais le partager avec toi ! J’espère que tu vas l’apprécier aussi et regarde : le personnage a le même nom que toi ! 

Viols, enquête, troubles psychologiques... devais-je m'inquiéter des lectures de ma camarade ou du fait qu'elle voulait m'associer à ce bouquin ? Au titre, j'avais imaginé un récit d'aventure et de voyage, mais c'était en fait un policier. Pas ma came, mais je lui faisais confiance. Si un esprit aussi... doux ? que le sien avait pu apprécier, pourquoi pas moi ?

- Oui, à part le y de fin, haha ! C'est vraiment gentil, j'essaie de te le rendre le plus vite possible !

Je souriais, jusqu'à ce qu'une lumière éclaire ma lanterne et que je me fige.

- Attend, c'est... Tu me l'offres pas, quand même ? Je... c'est... enfin je...
- … suis ridicule, finis Arthur à ma place. Tu peux le dire oui. Et le rouge ne s'accorde pas du tout au bleu de tes cheveux, mon poussin, ajouta-t-il d'un ton faussement préoccupé.

J'avais les joues en feu. Comment étais-je censée réagir ? C'était sans doute la première fois que l'on m'offrait quelque chose. Et je n'avais rien à lui rendre en retour. Je n'avais même pas la moindre idée de quoi lui rendre en retour. J'aurais pu commencer par dire merci, mais j'étais un peu bloquée. Alors je gardais les yeux rivés sur le livre, incapable de regarder la demoiselle.

- Woaw, je... tentai-je à nouveau sans que rien ne suive.

Puis à mon familier d'enchérir un peu :

- C'est ça que vous appelez la prostitution alors ? Elle t'échange un bien matériel contre une après-midi en ta compagnie. En tout cas pour moi, tu ressembles à une prostituée maintenant.


Billie Barrett
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyLun 30 Oct - 17:01
Don't feed the bad wolf

« - Oui, à part le y de fin, haha ! C'est vraiment gentil, j'essaie de te le rendre le plus vite possible ! »

Liselotte secoue la tête de droite à gauche pour lui signifier qu’elle n’avait pas à lui rendre. En repensant à la manière dont elle lui avait remis l’ouvrage, elle s’apercevait qu’il pouvait y avoir confusion. Effectivement, elle aurait dû préciser qu’il s’agissait d’un cadeau. Alors que Lise s’apprêtait à le préciser, il lui semblait que « Billie ? » venait de le comprendre.

Liselotte souriait face à la réaction de Billie. Ses joues rouges pivoine contrastaient avec sa chevelure bleue comme ses yeux. Elle semblait être embarrassée, choquée, comme si un tel geste n’était pas courant pour elle. A vrai dire, Lise’ n’avait pas pour habitude de recevoir des cadeaux non plus. En revanche, elle s’était toujours donné la peine d’en faire de manière altruiste. Même à des personnes dont elle ne savait rien. Comme Billie pourrait en témoigner aujourd’hui. Toutefois, il y avait quelque chose chez cette jeune fille qui plaisait à Liselotte. C’est donc tout naturellement qu’elle avait eu l’idée de lui faire un petit cadeau. Et puis, elle s’était sentie mal de la laisser seule le temps de ses emplettes. Certes, Billie lui avait demandé de ne pas se priver, peut-être pour avoir un peu de tranquillité, mais Liselotte avait eu comme un sentiment de culpabilité.
Liselotte brisa le silence qui planait sur un ton enjoué :

« - Ne t’inquiète pas, c’est rien ! Mais, alors, ton prénom s’écrit " i ", " e " à la fin ? J’étais persuadée que c’était " y ", je suis désolée … »

Liselotte baissa la tête, confuse. Certaines personnes n’appréciaient pas que l’on se trompe dans l’orthographe de son prénom. L’erreur était légitime lorsqu’il s’agissait d’un prénom plutôt masculin. Toutefois, ça ne justifiait rien aux yeux de Lise’ et elle espérait que sa camarade ne lui en tiendrait pas rigueur. Soudain, une question taraudait l’esprit de la petite blonde. Qui était Billie, au juste ? Leur présentation n’avait rien eu de conventionnelle : on pouvait dire qu’elles s’étaient à peine présentées, même. Liselotte se mit alors à la regarder, comme si elle cherchait à sonder son âme. Pour commencer, était-elle magicienne ou bien sorcière ? A dire vrai, l’un ou l’autre n’aurait aucune importance pour elle, étant donné qu’elle appréciait n’importe qui, peu importe ses origines. Ce n’était pas le cas de tous mais pour Liselotte, seul l’esprit de chacun comptait. Elle en venait même à s’interroger parfois sur la véritable raison qui poussait les magiciens et les sorciers à ne pas pouvoir s’entendre. Dans la tête de la jolie blonde, le racisme n’avait aucune raison d’être. C’était bien du racisme après tout, non ?

Alors qu’elle se questionnait en silence, elle finit par s‘apercevoir que son regard était trop insistant envers sa camarade. Par peur d’être prise en flagrant délit, elle se mit à regarder autour d’elle et c’est alors qu’un mot lui revint à l’esprit.

« - C’est ça ! » s’exclama-t-elle, comme si une idée lumineuse lui était venue.

Lise’ fourra sa main dans le sac de l’échoppe qu’elle venait de visiter et en tira son livre sur le langage des fleurs. Elle le posa sur ses genoux et en tourna les pages délicatement. Le sommaire indiquait un nombre incalculable de pages associées à des noms de fleurs. Décidément, cet ouvrage ne faisait pas meilleur répertoire pour retenir toutes ces symboliques. Lise’ faisait glisser son index sur les noms de fleurs commençant par la lettre " g " et s’arrêta sur " Glaïeul ". Elle ouvrit le livre à la page indiquée par le sommaire et se mit à sourire. C’était ça, c’était exactement à cette fleur que lui faisait penser Billie !

Fière de sa trouvaille, elle prit le livre et le plaça devant elle, tournée de moitié, pour que Billie puisse lire le texte.

« - Tu me fais penser aux glaïeuls ! Un glaïeul bleu ! »

Le texte résumait la chose suivante : « Le glaïeul a une signification très héroïque. Son nom provient du latin gladius, qui signifie glaive. La fleur symbolise donc la force, la victoire et la fierté. Au Japon, cette fleur opulente exprime également la force de caractère sur les tatouages traditionnels féminins. » Il y avait ce quelque chose chez Billie qui évoquait la force, un fort tempérament. Lise’ avait donc pensé à cette fleur qu’elle avait déjà vue à maintes reprises dans ses livres. Elle avait aussi lu que le glaïeul symbolisait l’honnêteté, la loyauté et la sincérité, ce que lui inspirait la jeune fille.

Liselotte laissait suffisamment de temps à Billie pour pouvoir lire le texte avant de reposer le livre sur ses genoux, délicatement. Ce livre était comme un trésor pour elle. Sans s’en rendre compte, les fleurs avaient pris une place importante dans sa vie, à tel point qu’elle s’amusait souvent à lier les individus à la symbolique des fleurs.

« - A chaque fois que je vois quelqu’un, je ne peux pas m’empêcher de relier la personne à une fleur. Au fond, on ressemble tous à une fleur, elles ont tellement de significations différentes … »

Lise’ continuait à parcourir son livre, complètement absorbée par les illustrations qui s’y trouvaient.

Pv Billie
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MessageSujet: Re: Don't feed the bad wolf [Pv Billie] Don't feed the bad wolf [Pv Billie] EmptyMer 1 Nov - 10:27
ft. Lise, un loup, une loutre
I ♥️ CACAHUETES

J'espérais qu'Arthur soit dans le faux, et que Liselotte n'attendait aucun geste en retour du sien. Le problème c'est qu'on voyait souvent cette situation se présenter... Offrir un cadeau non pas dans le but de faire plaisir à l'autre mais de lui enchaîner les poignets par le chantage. Tu ne veux pas faire ceci ? Tu me le rappelleras la prochaine fois que je t'offrirai un cadeau. Et si vous possédez un caractère aussi peu résistant que le mien, la compassion vous poussera à agir. Non pas par satisfaction, mais par obligation. La relation qui s'installe dans ces cas est malsaine et nocive. Je préférais l'éviter si possible. Je n'allais pas fuir, mais rester sur mes gardes.

Damn it ! Arthur, malgré son cynisme et sa grossièreté, avait un don naturel pour pointer du doigt avec la plus grande simplicité les problèmes ou les erreurs du genre humain. Je ne voulais pas prostituer mon amitié en échange d'un livre plein de meurtres et de viols.

- Ne t’inquiète pas, c’est rien !

Nous verrons cela le jour où je refuserai de te brosser les cheveux, ma grande.

- Mais, alors, ton prénom s’écrit " i ", " e " à la fin ? J’étais persuadée que c’était " y ", je suis désolée …

Je levai discrètement les yeux au ciel, dans une mou exaspérée. S'excuser d'avoir penser que. J'avais été victime de bien des choses, et bien des personnes auraient du être désolées. Mais jamais celles qui se trompaient dans l'orthographe de mon prénom. Elle pouvait m'écrire avec la lettre qu'elle voulait, penser que j'étais un homme autrefois ou que j'en suis toujours un habilement déguisé, je n'en avais cure.  

- Tu vois, j't'avais bien dit que tu ressemblais à un homme !

Je relevai les yeux au ciel. Bien que je n'appréciais guère les différenciations entre les sexes, j'étais d'une féminité incontestable. Robe, collants, barrettes, rien n'y manquait. Mais Arthur, malgré ses journées passées au milieu de centaines d'élèves, ne parvenait toujours pas à voir les écarts physiques et sociaux entre homme et femme. D'ailleurs, il ne parvenait toujours pas à voir les écarts physiques entre deux hommes ou deux femmes non plus. A ses yeux, nous continuions tous à nous ressembler.

- C'est rien, t'en fais pas, avais-je simplement rétorqué.

Mais l'adolescente à l'accent prononcé s'était plongée dans un silence qui me mit mal à l'aise. Était-elle en train de dramatiser cette erreur insignifiante ou avais-je loupé quelque chose ? Peut-être devais-je insister un peu plus sur le fait que son erreur n'avait aucune import...

- C'est ça !

Je sursautai en même temps que mon familier et fixai Liselotte de mes yeux écarquillés par la surprise. On n'avait pas idée de s'exclamer comme ça sans prévenir ! Les personnes les plus proches de nous nous regardaient étrangement, mais ma camarade ne semblait même pas s'en apercevoir. Elle fouillait un livre sur les plantes. J'essayai rapidement de trouver une logique dans le déroulement de sa pensée – comment passer d'un livre à une erreur de lettre à une fleur, par exemple – mais n'y trouvai aucune conclusion satisfaisante. Heureusement, l'explication ne se fit pas attendre.

- Tu me fais penser aux glaïeuls ! Un glaïeul bleu !
- Plaît-il ?

Est-ce qu'elle venait de me faire un compliment ou de m'insulter ? Je ne pouvais le dire, car on ne m'avait jamais comparé à une fleur jusque là. J'entendais déjà Arthur me rire au nez. Sa réflexion ne se fit pas plus attendre. Il sauta sur l'occasion.

- Alors ça, c'est vraiment adorable ! Elle est en train d'te dire qu'tu sers à rien et qu'tu pues, ma grande. Tu t'souviens c'poème que tu lisais l'autre jour ? Le gars, il parlait aussi d'glaïeul pour décrire sa femme. Sauf que l'glaïeul, c'était sa...
- Force et fierté ? murmurai-je en pouffant.

Je lisais le texte descriptif que Liselotte avait placé sur mes genoux. Si l'on dessinait cette fleur en guise de tatouage pour symboliser la force de caractère, alors ce n'était définitivement pas la fleur qui me correspondait. Car j'avais moi aussi un tatouage, et qu'il ne symbolisait aucunement une quelconque force. Bien au contraire, il était tout à l'image de la faiblesse de mon esprit. Je n'avais ni courage, ni fierté. Je me contentais d'être moi. Sympathique et rêveuse. Un peu paumée. Prisonnière de ses peurs. L'enfer, c'est les autres.

- A chaque fois que je vois quelqu’un, je ne peux pas m’empêcher de relier la personne à une fleur. Au fond, on ressemble tous à une fleur, elles ont tellement de significations différentes …

Je la fixai d'un œil emprunt de réflexion tandis qu'elle parcourait son livre des yeux. Je n'étais pas vraiment intéressée par les fleurs ou leurs symboliques. Mais si cela l'aidait à se faire une idée plus précise d'une personne, alors je ne pouvais que l'encourager à continuer sur cette voie.

- Ne lui dis surtout pas que tu es Verseau, ou elle va t'expliquer en quoi l'influence de Jupiter sur Mercure le jour d'ton premier caca au pot fait qu'tu vas t'marier avec un avocat avant tes trente ans. Un avocat le fruit hein. Et puis elle te dira que les Verseaux aiment le feu, que les Verseaux préfèrent la tartiflette à la raclette, que les Verseaux...
- Je suis Vierge ! m'écriai-je après avoir vidé ma réserve de patience.

Alors que la loutre commençait à se tordre de rire en piaillant, je tournai lentement la tête vers Liselotte avec horreur. Sans aucun contexte, cette phrase était certainement la plus honteuse que j'ai pu exprimer ces huit dernières années.

- Euh... non enfin non mais... je parlais de... enfin je disais ça à... enfin...

Je baissai les yeux sur mes chaussures. Cette loutre aura ma mort un jour. J'étais certaine que c'était le projet qu'il s'était lancé. Je lui écrasai mon poing sur le crâne pour le faire taire et par pure vengeance.

Moi qui étais prête à continuer la discussion sur les fleurs. C'était raté.


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