Léo traînait tranquillement son panier à linge sale sur une planche qu’il faisait voler grâce à sa magie, pour se diriger vers la laverie. L’idée de nettoyer son linge ne le rebutait pas vraiment, il avait plutôt tendance à s’occuper des vêtements de ses frangins quand il faisait ses lessives. Il y était, alors autant en profiter. D’ailleurs, il a pris les affaires de Lanzo, Ludwig et Lydie au passage, c’est pour ça que le panier ne pouvait plus contenir grand-chose, sans sa magie les vêtements s’éparpilleraient partout le long du trajet. Et le blond n’aime pas particulièrement tout ramasser. C’est un adepte du « moins j’en fais, mieux je me porte ».

Après, il n’apprécie pas trop la laverie, parce qu’il n’y a pas de fenêtre et que la pièce est un peu petite pour lui… Enfin, elle est grande, mais les machines la rendent plus petite. A chaque fois qu’il y va, il a l’impression de faire un test de courage. Assez récurrent le test de courage, vu qu’il y va toutes les semaines. Heureusement que Quetza’ est là pour l’encourager ! Même s’il se contente de se poser sur un tas de linge –propre ou sale, il a l’habitude avec Léo- et de roupiller. Il se réveille généralement quand il sent que le Sorcier commence à paniquer, ou qu’il doit prendre le tas où se trouve le serpent, ce qui fait siffler ledit serpent, peu content de se faire réveiller.

Aujourd’hui, allez savoir pourquoi, Léo s’est levé du bon pied, et est plutôt d’humeur joyeuse. Il entre donc dans la laverie ouverte, avec son mini-anaconda autour du cou et son panier sur sa planche derrière lui. Il n’y a pratiquement personne, excepté un autre garçon, plus grand en taille que lui. Il ne le voit pas bien, il est penché sur une machine pour la faire tourner. Le blond hausse les épaules, puis se dirige vers une autre machine et tourne le dos à l’autre homme, pour faire le tri entre les couleurs. Ça prend du temps, mais il aime bien prendre soin de ses vêtements ! Surtout qu’il serait bien embêter si l’un des hauts de Lydie devient noir parce qu’il ne les a pas séparé avec les siens… Il risque de se faire tuer ! Et comme il tient à la vie, il fait gaffe.

Après avoir finit ses tas, il voit Quetza’ regarder avec suspicion la porte de la laverie. Léo n’y fait pas trop attention sur le coup, regardant juste cette dernière quelques secondes, le temps de voir des gamins passer devant en rigolant, puis hausse les épaules et met les tas dans plusieurs machines différentes. Une fois qu’il les as mises en route, il entend un « clac » et un « clic » derrière lui. Surpris, il se retourne rapidement et voit la porte fermée.

- « Et merde…. »

Ce fut la seule chose qui traversa l’esprit du serpent, avant de regarder le visage de son compagnon de vie blanchir de plus en plus…

Le regard rivé sur la porte, il voyait à peine l’autre passer devant lui. Il essayait tant bien que mal de penser à autre chose, pour calmer son petit cœur et ses nerfs, qui commençaient à se sentir oppressé dans cette petite pièce FERMÉE. Et il est là le problème ! Elle est fermée ! Même l’asperge n’arrive pas à l’ouvrir !

- « Ouvre-toi putain ! »

Au moins, l’avantage c’est que le coup de pied dans la porte a « réveillé » Léo. Et en voyant ladite asperge, il se rend compte de qui c’est. Et se met à rougir subitement, oubliant totalement –du moins, pour le moment- sa claustrophobie. Cette asperge est tout simplement Théodore Walker, le Pégase dont lequel il est tombé amoureux. Littéralement, il s’est mangé le sol la première fois qu’il l’a vu. Il s’est emmêlé les pinceaux avec ses pieds et sa tête a rencontré les pierres froides, entraînant par la même occasion son familier. Et s’est pris une jolie réprimande de sa part, ainsi qu’un « T’es un boulet. » de sa formidable petite sœur. Le seul avantage a tout ça, c’est que c’est Théo qui l’a aidé à se relever, même si ce dernier ne doit pas s’en souvenir… Après tout, à force de l’observer de loin, il a très bien compris que le Pégase ne s’intéresse qu’aux filles…

Mais quand même, il ne peut empêcher son petit cœur de battre rapidement et trop fort à son goût, l’autre risque de l’entendre… Et ce n’est pas sa présence juste en face de lui qui va l’aider à se calmer. Le blond baissa rapidement la tête, n’ayant pas très envie qu’il voit ses rougeurs, surtout que Théodore risque de ne pas trop comprendre pourquoi il rougit…

- « Théodore Walker. Et pour toi, "compagnon dans ce bourbier" ? »

Il fut surpris en voyant la main tendue, mais sourit timidement et attrapa sa main, avant de lui répondre, tout aussi timidement.

- « Léo Larsen… Je suis dans la classe Phénix… »

Quetzalcóatl, lui, était  à la fois content et suspicieux. Content parce que le fait que ce soit l’amour caché de son ami fait oublier à Léo d’être enfermé à clé dans une petite pièce et peut éviter une crise de claustrophobie aigüe, et suspicieux parce qu’il sait très bien que ledit amour caché séduit tout ce qui lui passe sous le nez… Et il n’a pas tellement envie de ramasser son blond à la petite cuillère après une rupture ou un faux-espoir.

Le serpent glissa donc de son tas de vêtements, pour aller s’enrouler autour des jambes de son compagnon de vie et remonter jusqu’à son cou, en passant par la taille, et tira la langue en sifflant vers Théodore. Lui faire peur n’est pas le but, même si en un sens cela l’arrangerait, mais il volait au moins le prévenir. Surtout qu’il peut aisément étouffer un humain, même avec sa taille ridiculement petite.

Léo porta son regard sur son serpent en sentant ce dernier glisser de ses jambes jusqu’à son cou. Il sourit légèrement et lui fit une caresse sur la tête, avant de froncer les sourcils et de lui donner une petite tape sur le nez.

- « On ne siffle pas les gens ! »

Bien qu’il se doute très bien du pourquoi Quetza’ l’a fait. Et il vient de le refaire après le coup qu’il s’était donné. Il ne fait que protéger son crétin de compagnon ! Le serpent sentait le regard du brun sur lui, ce qui l’arrangea un peu. Enfin, avant d’entendre sa réplique. D’où un serpent est mignon ?! Il siffla une seconde fois vers le Pégase, peut ravi qu’on dise de lui qu’il est « mignon ». Il a une réputation de familier flippant à tenir ! Ça fait fuir les mauvais types. Même s’il faut croire que ça ne marche pas contre lui…

Léo pouffa un peu, avant d’entendre la suite et de tousser, surpris, en rougissant. Il ne savait pas vraiment comment réagir, il n’avait pas l’habitude. Enfin, il avait l’habitude de la part des filles et de certains autres gars, mais pas de Théodore. Du coup, c’était un peu compliqué à gérer. Et l’autre ne l’aidait pas vraiment avec son clin d’œil. Il se contenta d’un « Merci… » très timide et peu audible, en espérant très franchement qu’il passe à autre chose. Parce qu’il se sentait vraiment ridicule, là.

▬ « J'espère qu'on ne pas rester trop longtemps coincé ici. Une "très célèbre école", hein... Super l'organisation. Heureusement que je suis en bonne compagnie. »

Ouais. Bah la « très bonne compagnie » va finir par vouloir traverser le mur. Non seulement pour s’enfuir à toutes jambes le plus loin possible parce que son petit cœur et ses joues ne vont pas tenir, mais aussi parce que être enfermé dans une pièce alors qu’on est claustrophobe, bah c’est pas la meilleure chose qu’il ai pu lui arriver.

Même si avoir Théo à ses côtés l’aide un peu à penser à autre chose. Alors, parce qu’il préfère rougir comme une gamine devant son crush – ce qui, en soit, est un peu le cas- plutôt que de perdre son cœur et le contrôle de lui-même, il se concentre sur le visage du brun. C’est une occupation plutôt agréable, et il voulait de toute manière imprimer dans sa tête chaque détail que pouvait avoir la peau de l’homme dont il était amoureux.