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A link to the past [Dimitri Leprince]
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MessageSujet: A link to the past [Dimitri Leprince] A link to the past [Dimitri Leprince] EmptyMer 18 Oct - 12:54
ft. le cousin
LET'S KILL SOME ZOMBIES



   
   
   

- Dépêche-toi, allez ! On va être en retard !
- La seule manière pour moi d'aller plus vite serait de chevaucher... ce bouquetin ! Attend, j'vais lui demander !
- Hors de question. Tu me suis et c'est marre !
- Oh mais... pas cool Raoul !

Il lança un dernier regard envieux en direction de ce nouveau rêve qu'il ne pourrait accomplir. Puis de se faufiler dans le sillage de mon passage. La sortie des salles de classe en fin de journée était toujours périlleuse lorsqu'on voulait se presser. Aussi me permis-je de jouer légèrement des coudes pour me glisser entre mes camarades. Je soufflais quelques excuses du bout des lèvres, mais pas suffisamment fort pour que quiconque les entende vraiment. Le brouhaha ambiant était insupportable et il me fallait vite retrouver un air respirable avant de me laisser étouffer par ma malédiction. Je le sentais dans ma poitrine, ce poids qui menaçait. Il me compressait le cœur et les poumons, à l'image d'une crise d'angoisse. Sauf que dans mon cas, la magie s'en mêlait et ce n'était pas beau à voir.

Mon seuil de tolérance variait aussi en fonction de mon humeur. Et aujourd'hui, rien ne pouvait entamer mon entrain. Le soleil brillait depuis son levé et avait apporté avec lui une extrême douceur. J'avais pu en profiter à la pause de midi et passer le reste de mon temps à contempler par la fenêtre, frustrée de ne pas pouvoir être plus à l'extérieur mais comblée par les caresses des rayons chauds sur mes joues. Même Arthur m'avait fait remarquer ma bonne humeur.

- C'est chiant. Arrête, ça m'énerve ! On dirait que tu t'es roulée dans de la guimauve. Pourquoi t'es de bonne humeur ? C'est pour ton truc de cet après-midi, là ? Franchement, je vois pas pourquoi tu t'y es inscrite. Me dis pas que t'aimes plus jouer sur ton pc avec moi ? J'te laisse gagner des fois ! Attends, je... Non... Non ! Non ! Me dis pas que c'est pour rencontrer d'autres personnes ? Quoi, tu veux te faire des amis ? Tu veux rigoler avec eux ? Et après quoi ? Tu vas te mettre à fumer de l'herbe ? Ou pire, faire des soirées karaoké !
- J'ai envie d'essayer, c'est tout.
- Bah elle est pourrie, ton envie !
- Tu piges pas. C'est stratégique !
- Aaaah d'accord... Bah elle est pourrie, ta stratégie.

Je lui avais expliqué qu'on ne pouvait pas rester complètement seul vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans un tel établissement. On côtoyait des professeurs tous les jours et toutes les semaines. Et les professeurs aimaient se mêler de ce qui ne les regardait pas. On commençait, en fin de cours, à vouloir me convoquer pour discuter avec moi. Je connaissais le refrain. Si j'avais des problèmes d'intégration, je pouvais venir en parler avec eux. Si on m'embêtait parce que j'étais différente, je pouvais compter sur leur soutien. Bla. Bla. Bla. Ils m'imposaient leurs jugements en utilisant les autres élèves comme prétexte. Pour eux, j'étais étrange, enfin « différente » selon leurs termes. Et c'était mal, parce qu'il vaut mieux ne pas être soi pour être avec les autres, qu'être soi et se retrouver seul.

Oh bordel ! Jamais je ne voudrais revivre des discours comme ceux-ci.

En m'inscrivant dans un club, j'affichais une image de sociabilisation qui me permettrait de rester loin de ceux qui voudraient se mêler de ce qui ne les concernait pas. Le reste du temps, je pouvais continuer à ignorer le reste du monde.

- Ok j'avoue. Le respect s'impose. On dirait le plan d'un vilain de Scooby-Doo !

Même si le lien était plus difficile que ce qu'il laissait penser, j'étais flattée du compliment – car c'était un compliment. Mais j'étais tout de même intriguée par ce club. J'aimais les jeux vidéo mais je n'avais jamais vraiment joué en compagnie d'autres amoureux. Est-ce que ça allait être sympa ? ou complètement barbant ? Je détestais les gens qui sortent du cinéma en t'étalant une critique du film, alors que j'aimais le cinéma. Peut-être que ça allait être pareil ?

Depuis, je m'étais convaincue que l'expérience allait être intéressante. Alors je galopais dans ce couloir le sourire aux lèvres. Ma robe verte au tissu fin flottait derrière moi et mon sac distribuait des coups à qui le voulait bien. J'avais ma veste jaune sous le bras et deux barrettes roses de chaque côté du visage. Mes chaussettes étaient rayées violettes et orange, mais honnêtement on s'en fichait. J'avais dévalé les escaliers en prenant Arthur sous mon second bras, car la situation devenait risquée pour une loutre au milieu de toutes ces jambes et ces pattes beaucoup trop insouciantes.

Nous sommes arrivés les premiers, je crois, au lieu de rendez-vous. Le plus grand canapé du foyer. La classe. Je regardai autour de moi. Les autres personnes présentes ne semblaient pas être là pour les mêmes raisons. J'étais peut-être en avance. Ou bien je m'étais trompé de jour.

- Eh regarde, y a ton cousin ! me dit Arthur en pointant du doigt un jeune homme qui approchait.
- Quoi ? Mais de quoi tu parles ?
- Bah le fennec ! Vous avez les mêmes oreilles. Hahaha !

Il se mit à pousser des cris aigus à travers tout le foyer, qui traduisaient un fou-rire incontrôlable. Je baissai la tête et attendis que passe le sentiment de honte. Et les yeux rivés sur mes genoux, je fronçai les sourcils.

Il y avait des liens qui voulaient se faire dans ma tête, mais je n'arrivais pas à savoir lesquels...


Billie Barrett
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MessageSujet: Re: A link to the past [Dimitri Leprince] A link to the past [Dimitri Leprince] EmptyMer 18 Oct - 22:47

A link to the past [Dimitri Leprince] 6r42
♦ A link to the past

Raaaah, c'était tellement fatigant, les cours. On lui rappelle pourquoi il doit les suivre, déjà ? Sérieusement. Parfois il se demandait pourquoi il ne se contentait pas simplement de sécher les cours, comme le font vraisemblablement certains de ses camarades de classe, absents beaucoup trop souvent par pur hasard aux cours les plus ennuyants de l'école. Mais non, lui, il ne voulait pas non plus avoir une trop mauvaise réputation, alors il faisait au moins acte de présence.

Désolée Dimitri, mais tu as déjà mauvaise réputation.

Avachi sur son bureau, cela faisait déjà plusieurs dizaines de minutes qu'il ne suivait plus vraiment ce que disait le prof, et restait là à fixer l'heure, comptant les minutes restantes avant la fin de la journée. Et parce que tel sorcier, tel familier : à côté, Aram dormait tranquillement sur le bord du bureau, près de la fenêtre. Mais personne ne pouvait lui en vouloir à lui. Après tout, dès qu'il était question d'Histoire, de Mathématiques, ou autre cours n'ayant strictement aucun rapport avec la pratique de la magie, il n'était absolument pas concerné. Dimitri serait presque jaloux de ce petit fennec, tiens. De quoi doit se préoccuper un familier, exactement ? Franchement, ils ont vraiment la belle vie.

Aujourd'hui, Dimitri avait particulièrement hâte d'être à l'horaire de Temps Libre. Cherchant justement à l'occuper, ce temps libre, il avait jeté un œil à la liste des clubs de l'école, et s'était inscrit dans certains d'entre eux. Et aujourd'hui, il devait se rendre pour la première fois au club de Jeux Vidéos. Dimitri n'était pas non plus un grand connaisseur dans ce domaine là et jouait seulement à la console de temps en temps, en solitaire. Il ne savait pas trop quels genres de joueurs il rencontrerait dans le club, mais cela sonnait vraiment comme un club de détente, simple et sans prise de tête. Alors il avait voulu tenter l'expérience; et plus la journée avançait, plus il avait hâte d'aller s'amuser à marteler des boutons plutôt que de rester dans cette fichue salle de classe.

« Hé, Aram, réveille-toi, on y va ! »

Il secoua un peu le fennec pour le forcer à sortir du monde des rêves. La plupart des élèves de la classe s'étaient déjà précipités en dehors de la salle dès la sonnerie, Dimitri avait pris son temps pour ranger ses affaires. Question de stratégie. Sortir dès la sonnerie n'était jamais une bonne idée ; aussi pressé qu'il puisse être, il préférait attendre que les couloirs se vident un peu pour pouvoir circuler plus facilement. Le familier s'étira paisiblement, puis s'assit sur la table, léchant ses petites pattes comme pour faire sa toilette, ce qui agaçait un peu Dimitri qui était quand même pressé, lui.

« Bon, tu te grouilles ? »
« J'arrive, j'arrive. C'est maintenant ton truc de club, là ? »
« Ouais. »

Il tendit son bras vers la table, incitant le fennec à grimper jusque sur son épaule, avant de quitter la salle en tenant fermement la anse de son sac. Si il se souvient bien, le lieu de rendez-vous pour le club était au Foyer Commun. Tout simplement. Est-ce que ça voulait dire que le club réservait le foyer tout entier pendant cette horaire-là, ou juste un espace canapé-télé ? C'était une question existentielle que se posait Dimitri en marchant rapidement vers le Rez-de-Chaussée. Aram se montrait plutôt bavard durant les quelques minutes de trajet jusqu'à l'objectif, s'interrogeant semble-t-il sur la nature même du club : il n'avait jamais joué aux jeux vidéos de sa vie.... Ce qui peut sembler logique, vu qu'il était techniquement né il y a quoi... à peine un mois ? et Dimitri ne lui avait jamais réellement montré.

Arrivé dans la salle, il remarqua qu'il y avait bien plus de monde que ce à quoi il s'attendait. Mais beaucoup semblaient simplement discuter entre eux, sans rien attendre de particulier, comme tout les jours en fait. Mais ne perdant pas de vue son objectif, il reporta plutôt son attention vers le grand canapé, où il aperçut une jeune fille aux cheveux bleus ; comme Aram visiblement, qui d'ailleurs, lui, avait perdu l'objectif de vue.

« Fille à douze heures, je répète, fille à douze heures !
« ...Aram, tais toi.
« Quoi ? C'est ton jour de chance, on la jamais vu celle-là ; va lui parler, cette fois, c'est la bonne, j'en suis sûr, vous allez super bien ensemble ! »
« Dit pas n'importe quoi. C'est pas le moment, et on n'est pas là pour ça ! »

Il parlait toujours plus faiblement quand il s'adressait à son familier. Il n'aimait pas donner l'impression de parler seul, alors quand Aram ne lui parlait qu'à lui, il ne lui parlait qu'à lui, aussi. Et puis, Aram disait vraiment n'importe quoi, alors tant mieux que personne d'autre ne l'entende. Néanmoins, il avait raison sur un point : il devrait aller lui parler. Après tout, elle était au lieu de rendez-vous pour le club, contrairement aux autres élèves présents. Il soupira avant de reprendre à voix basse, à destination du fennec.

« Je vais lui parler, mais te fais pas des idées, ça n'a rien à voir. »

C'était ridicule d'avoir à se justifier auprès d'un animal quand on va juste parler à quelqu'un. Un peu hésitant malgré tout, il commença à s'approcher d'elle, et à l'interpeller d'un simple « Excuse-moi. », tout en avançant sa main par réflexe comme pour se faire remarquer. Mais il fut stoppé dans son élan par une sorte de fou-rire venant de la loutre qui accompagnait la fille.

Huum, euh... Il avait dit quelque chose de mal ? Il regarda autour de lui, les gens semblaient aussi perdu que lui quand à l'origine de ces insupportables cris, l'un des élèves haussa simplement les épaules quand il remarqua le regard de Dimitri, l'air de lui dire "je sais pas non plus, c'est pas mon problème".

« La loutre se moque de toi. »
« Ou de toi. »

Re-soupir. Aram, si t'as rien à dire d'intelligent, ne dit rien, merci. La jeune fille semblait tout de même gêné par le comportement de son familier -ce qui était compréhensible- et Dimitri s'en sentait étrangement coupable, alors il ne pouvait plus faire marche arrière, surtout qu'il devait lui demander des renseignements.

« Hum, excuse-moi. Est-ce que ça va ? Euh, dit, c'est bien ici, pour le club de jeux vidéos ? Je ne vois personne d'autre, alors... »

En la voyant de plus près, il avait comme une impression de connaitre cette fille. Vaguement. Elle devait ressembler à quelqu'un qu'il connaissait, sans doute.
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MessageSujet: Re: A link to the past [Dimitri Leprince] A link to the past [Dimitri Leprince] EmptyJeu 19 Oct - 22:44
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- Hum, excuse-moi. Est-ce que ça va ? Euh, dit, c'est bien ici, pour le club de jeux vidéos ? Je ne vois personne d'autre, alors...

Arthur se calmait enfin. Cette bestiole m'aura fait toutes les crasses possibles et imaginables. Parce qu'évidemment, il n'était pas obligé de piailler dans tout le foyer pour rire. D'ailleurs il n'était même pas obligé de rire, c'est un animal ! Mais il le faisait pour me faire remarquer. C'était son nouveau jeu. Sans aucun doute une manière de me montrer son absence totale d'engouement pour mes tactiques de sociabilisation. Bref, me mettre mal à l'aise dans la foule pour que je retourne m'isoler. Il ne comprenait pas les histoires de malédiction, et les risques que la pression sociale peut représenter pour moi. Et même s'il faisait l'effort de s'y intéresser, il n'en aurait rien à secouer.

Je redressai la tête alors que le garçon m'adressait la parole. Ses yeux étaient lumineux, d'un vert aussi pétillant que le bleu des miens. Et ils dégageaient une grande innocence. Une innocence familière. Et une sympathie chaleureuse. Ce n'était pas le genre de regards qu'on pouvait oublier.

Pourtant, je l'avais oublié.

Je lui souris chaleureusement, parce qu'il avait l'air suffisamment mal à l'aise.

- Ou alors on s'est trompés tous les deux. Installe-toi, ils vont bien finir par arriver.

Je dégageai Arthur d'un revers de bras, tandis qu'il s'étirait de tout son long sur le canapé pour empêcher quiconque de s'asseoir près de moi. Il tomba par terre, m'insulta copieusement et resta bouder les fesses sur le sol. Grand bien lui faisait ! Au moins, il n'allait pas tenter de contrecarrer mes tentatives d'approches. Enfin, je l'espérais...

Alors que je tapotais la place à côté de moi pour inviter le garçon à me rejoindre, j'eus l'illumination. Celle que l'on a lorsque plusieurs éléments s'entrechoquent dans la tête sans que l'on ne parvienne à les lier. J'étais si peu portée sur les apparences que je n'aurais su reconnaître ma mère dans une paire de jeans plutôt que sa traditionnelle robe. Un peu comme Arthur qui trouvait que tous les êtres humains se ressemblaient, je n'étais pas physionomiste. Mais certains détails...

Certains détails nous marquent, profondément. Un vêtement n'est qu'un vêtement. Mais il peut être plus pour quelqu'un. Un symbole. Une bizarrerie. Comme des cheveux teints en bleu. Un artifice pour les autres, mais une image forte pour son possesseur. Et parfois, pour d'autres aussi. On a tous la bague à l'index gauche d'une tante en tête, ou le sac en cuir de la voisine. Une marque qui ne s'efface pas, mais qui peut resurgir.

Même dix ans après.

Je vis ces mains gantées de blanc. Et les liens se tissèrent un à un dans ma tête. Un visage d'enfant avec deux yeux d'un vert étincelant. Une voix douce et pleine de gentillesse. Et des gants aux mains. La peur de toucher ? La peur des microbes ? Je ne me souvenais plus. Mais quelque chose qui avait marqué la fillette que j'étais. De la peine. De la compassion. Ces gants avaient une triste histoire. En contradiction avec le visage du garçon qui les portait. Lui appelait à la sérénité.

Les cours de généalogie de mon père me firent surface. Le fils Leprince ! De Stéphane et Agathe ! Je n'avais jamais connu mon oncle mais avais vu une ou deux fois ma tante. Était-elle proche de ma mère ? C'était sans doute cela. Et son fils. Nous avions passé un peu de temps ensemble. Il portait des gants car sans eux il refusait de toucher ce qu'il ne connaissait pas. Difficile de jouer avec un tel môme.

Mes yeux s'écarquillent alors que je les porte à son visage. Maintenant, je le reconnaissais sans mal. C'était même évident. J'étais littéralement bouche bée devant lui. Parce que je ne m'attendais pas à le voir, ou parce que j'étais étonnée des capacités mémorielles dont je venais de faire preuve ? Le cerveau, drôle de truc quand même.

Il devait me prendre pour une folle, avec mes vêtements bariolés et mes cheveux fluo. Impossible de reconnaître la petite fille aux cheveux naturels que j'étais à l'époque. Du moins je l'imaginais.

Par contre, impossible de lui mettre un prénom sur la face. Mais il fallait parler, je commençais probablement à paraître vraiment stupide.

- Leprince ? Enfin tu es... t'es un Leprince ?

Je ravalai ma grimace étonnée pour dessiner un doux sourire sur mes lèvres, avant de lui tendre la main.

- Barrett, dis-je simplement.


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MessageSujet: Re: A link to the past [Dimitri Leprince] A link to the past [Dimitri Leprince] EmptySam 4 Nov - 23:29

A link to the past [Dimitri Leprince] 6r42
♦ A link to the past

Se tromper tous les deux de jour ? Ce serait vraiment une grande coïncidence quand même. Mais au moins cette réponse confirma que cette fille était bel et bien ici pour la même raison que Dimitri. C'était rassurant. Alors Dimitri lui sourit d'un air rassuré. Mais ils étaient donc seulement deux pour le moment. Comme quoi, il n'y avait vraiment pas eu de raisons de se presser, finalement. La jeune fille l'invita à s'asseoir après avoir dégagé la loutre qui se trouvait assis sur le canapé. Dimitri se fit rapidement la réflexion qu'elle n'avait pas l'air d'avoir une très bonne entente avec son familier, mais en y repensant... Il aurait peut-être pu faire pareil avec Aram. Lui aussi pouvait se montrer particulièrement soûlant par moment, huh. Mais pour l'instant, il était plutôt calme, restant sur l'épaule de son maître sans rien dire, mais attendant impatiemment que celui-ci entame une vraie discussion avec la fille.

Mais Dimitri n'était pas toujours le genre à entamer les discussions. Pour l'heure, il se contenta de la remercier de l'invitation avant de s'avancer pour s'asseoir à côté d'elle. ...En fait, il aurait probablement entamer une discussion, si la fille ne s'était pas soudainement mise à buguer. L'envie de lui sortir un "Hého, tu es là ?" lui traversa l'esprit, mais ce serait peut-être mal vu ? De toute façon, elle finit par retrouver la parole.

« Leprince ? Enfin tu es... t'es un Leprince ? »

Huh ?

Sur le coup, il ne compris pas. Pourquoi elle lui demandait ça, comment elle savait ? Il ne s'était pas présenté, et il ne pensait pas être particulièrement connu. Un peu perdu, il la fixa avec de grands yeux, cherchant dans sa tête une quelconque explication, et avec toujours cette impression de déjà-vu qu'il avait eu au moment de l'aborder.

« Euh, oui, je- »
« Barrett. »

Se contentant de dire ce simple mot, elle lui tendit la main.

Barrett.

Instinctivement, il lui tendit la main à son tour.

Barrett.

Et lui répondit simplement.

« Dimitri. »

Barrett.

Pourquoi il bloquait comme ça sur ce nom ? Et sur le visage de cette fille ? Il ne savait pas, il cherchait, cela lui sembla durer une éternité dans sa tête pour trouver un lien, mais en réalité, en à peine quelques secondes il eu une illumination à son tour. Il connaissait pas des gens qui s’appelaient "Barrett" , lui ? Il y a longtemps. Il n'avait pas une très bonne mémoire des noms, mais le fait de le ré-entendre... ça lui était revenu. Il fixa la fille un court instant, avant de reprendre, d'un air perdu, pensif, et innocent, comme si il réfléchissait à voix haute, tout en cherchant une réponse autour de lui. ...Bon, ça ne veux pas dire grand chose comme ça.

« Attends, Barret ?? Comme, euh... Billie Barrett ? »

Il avait une cousine qui s'appelait Billie Barrett. Qu'il avait pas vu depuis au moins 10 ans. Une petite fille, d'un an de moins que lui.

...

« Attends, TU es Billie Barrett ?? »

Bravo Dimitri, il t'a fallu du temps pour comprendre. Bon, en même temps, les cheveux bleus de la fille n'aidaient pas vraiment, sa tenue non plus. Et il avait le sentiment qu'il allait paraître bête si il avait tout faux et que ce n'était pas elle. Elle ne ressemblait pas vraiment à l'image qu'il avait de sa cousine dans ces souvenirs. Enfin, elle avait pas les cheveux bleus, quoi !
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MessageSujet: Re: A link to the past [Dimitri Leprince] A link to the past [Dimitri Leprince] EmptyDim 5 Nov - 12:04
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La réponse ne se fit pas attendre.

- Dimitri.

Dimitri Leprince. Tout me revenait en mémoire ! Ce petit garçon un peu paumé qui avait perdu son père. Les années s'écoulant, nous nous voyions de moins en moins, jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement de nos vies. Ce n'était pas mon père qui s'en plaignait, lui qui ne supportait que trop difficilement la famille de ma mère. Enfin, il vous dirait que leur accorder sa présence avait toujours été un acte de bonté. Bref, mon père n'avait rien à voir avec cette rencontre sur un canapé en pleine école de toutes les façons.

Je le saluais sans me rendre compte que l'on commençait à dépasser le temps réglementaire de poignée de mains. Une poigne franche et dynamique – presque virile ! – pour lui traduire la joie que me procurait ces retrouvailles. Je souriais à pleines dents pour l'encourager à me montrer autre chose que cet air perplexe et troublé. Je pensais que mon nom aurait suffit à lui stimuler la mémoire, mais la mécanique semblait rouillée. Je haussai les sourcils sans cesser de sourire, comme pour l'encourager timidement à se dépêcher de penser.

- Attends, Barret ?? Comme, euh... Billie Barrett ?

Comme elle, oui. Je fis un petit coucou de la main libre pour lui faire savoir que cette fille là se trouvait juste en face de lui. Mais il semblait tellement plongé dans sa réflexion qu'il ne portait pas la moindre attention à ce que je pouvais faire.

- Attends, TU es Billie Barrett ??

Ne jamais brusquer les esprits les plus lents. Ils finissaient toujours par atteindre leur objectif, mais selon leur rythme. Et désormais, le temps réglementaire de poignée de mains était largement dépassé. Nous devions paraître complètement stupides. Aussi pris-je les devants pour lâcher la main de ce garçon qui était en fait mon cousin.

- J'ai un peu changé, c'est sûr... Mais c'est moi !

Arthur remonta sur le canapé et se dressa sur ses pattes arrières, entre les deux humains qu'il essayait de suivre. Il nous regardait d'un air déconfit, un peu à l'image de Timon dans le Roi Lion, quand les deux lions se retrouvent après des années de séparation. Mais Arthur, lui, ne se mit pas à hurler pour avoir des explications,car au fond il s'en foutait royalement. C'est pourquoi je l'intégrai immédiatement dans la conversation, à son plus grand désarroi.

- Arthur, c'est mon cousin.
- J'suis pas ton cousin.
- Arthur, virgule, voici mon cousin.
- Le fennec ? J'avais raison alors !
- Non, celui qui n'a pas de grandes oreilles.
- Donc le fennec.
- Essaie au moins de dire bonjour... grinçai-je entre mes dents serrées par la colère.
- Yo, se résout-il enfin à lancer à Dimitri et son familier.
- Ok... maintenant avec un peu de gentillesse ?
- Yo, cousin.

Je soupirai et lançai un regard plein de lassitude à Dimitri. Il n'y avait rien à en tirer de cette loutre et plus les jours passaient, moins je parvenais à lui faire comprendre les bases de la bienséance en société. Il était pire qu'un adolescent rebelle. Un adolescent n'avait pas conscience de son comportement, ou pensait savoir ce qu'il faisait tout en étant un peu perdu. Lui, il avait parfaitement conscience d'être une petite merde exaspérante.

- Des fois elle m'insulte de petite merde et voudrait ne jamais m'avoir connu, lança Arthur à qui voulait bien l'entendre à proximité, d'un ton éploré que je savais parfaitement faux.

Ma main tenta vainement de masquer ma honte en même temps que mon visage, mais c'était peine perdue. Je soupirai et pris une grande inspiration. Ne pas se laisser abattre par mon propre familier. Surtout pas. Ou j'allais finir l'année à bouffer mes lacets dans la forêt, habillée d'un pagne et les cheveux plein de boue pour masquer mon odeur avant d'aller chasser la licorne pour me nourrir... ou bien dépressive.

Deux ou trois autres personnes étaient arrivées le temps de cette entrevue avec Arthur. Je distribuai un rapide sourire à chacun en priant pour qu'il n'ait pas entendu ses dernières paroles. Puis de me ressaisir ! Une fois toutes les personnes du club réunies, je ne pensais pas pouvoir plus discuter avec cet adolescent que j'avais connu petit garçon. Le temps filait à grande vitesse.

- Ma mère ne m'avait pas dit que tu étais là ! Je ne sais même pas si elle le sait, en fait. Ça fait quoi ? Dix ans ? Promis, les histoires de crottes de nez, c'est fini pour moi.
- Tu viens sérieusement de lui dire ça ? me dit alors celui qui n'avait absolument rien à voir avec une bonne conscience, mais qui en était pourtant convaincu. Y a quand même un truc que je pige pas... ajouta-t-il, sans doute à l'adresse de Dimitri également. Vous êtes de la même famille ?
- Si tu as du mal à comprendre ça, la suite risque de te faire pleurer.
- Mais non, mais... vous êtes de la même famille, alors pourquoi il n'a pas les cheveux bleus ?


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