Les deux élèves arrivèrent finalement devant le lac, ayant perdu tout deux leur familier respectif. Il faisait si beau et l’eau était si claire que les yeux de Merywen se mirent à pétiller d’avantage. La petite rousse courut jusqu’au lac qu’elle le vit rapidement au loin et s’assit au bord pour regarder à travers cette eau si clair et si pur. Le lac semblait profond, mais elle était si translucide que l’ont pouvait même voir la civilisation tout au fond de l’eau.

Merywen avait entendu que c’était le pouvoir des sirènes qui rendaient l’eau si pure. C’était plutôt incroyable comme pouvoir. Faire que son environnement reste si beau.
La faune n’osait pas toucher l’eau, de peur de détruire autant de pureté. Elle resta en admiration devant cela. Tout semblait si propre, les animaux, les végétaux, les habitations. Les sirènes semblaient toutes s'amuser, vivant dans un endroit Utopique. Elles étaient toutes plus belles et plus heureuses les unes que les autres. C'était un charmant tableau. Un tableau magique et unique.

Une sirène passante, aperçut la jeune élève et alla prêt d’elle. Merywen n’avait jamais vu une femme aussi belle. Ses cheveux étaient aussi long que les siens et avaient une couleur rosée telle une perle, ils brillaient comme des diamants et ondulait dans l'eau avec une élégance divine. La sirène mit ses mains aux bords de l’eau pour se hisser à quelques centimètres de Merywen, qui n’osait pas bouger de peur de faire fuir la belle sirène. Il était évident que celle-ci n’était nullement effrayée et voulait jouer avec la faune. Elle lui offrit un sourire de perles. Enchantée, Merywen lui rendit son sourire avant que la sirène ne plonge dans l’eau pour rejoindre ses sœurs, dansant entre la végétation et les animaux habitant dans ce lac.
Même si la jeune fille n'avait échangé qu'un simple sourire avec l'être de l'eau, elle espérait la revoir, s'amuser avec elle et même devenir amie avec le temps.
Toute excitée, incapable de se retenir, Merywen se releva d’un bond pour rejoindre Aaron qui allait tranquillement vers elle. La jeune fille pointa le lac du doigt :

_Aaron ! Aaron ! Il y a une ville tout en bas ! Une ville ! Des sirènes ! Elles sont trop belles ! T’as vu !

Mais arrivé à quelques pas de son ainé, La jeune fille glissa sur l’herbe fraiche et s’étala en avant, sa capuche lui retombant sur la tête à l’atterrissage.
Aïe.
C’était tout de même la deuxième fois qu’elle se cassait la figure depuis son arrivé ici. Elle allait avoir une sale réputation à force. Kiarra ne devait jamais savoir, jamais !
La demoiselle s’assit sur ses fesses en retirant sa capuche. La main posée sur son front, se frottant légèrement pour faire disparaître la douleur comme par magie. Puis, elle se passa la manche sur le visage au cas où elle aurait de l’herbes sur elle.
Toujours assise, elle leva ses yeux saphir vers son tuteur et avoua, d’une petite moue :

_J’ai glissé …

C’était une évidence, tout comme c’était évident que Aaron savait qu’il y avait des sirènes dans le lac et une civilisation, sinon il ne l’aurait pas emmené ici. Elle n'aurait jamais du s'agiter pour "si peu".
La petite rouquine espérait qu'Aaron n’ait pas trop honte et ne soit pas trop désespéré d’être son parrain après cet abominable spectacle.
Ne sachant pas comment rattraper cette maladresse, Merywen préféra rester assise et regarda un peu partout. Souriante, elle déclara de sa voix enfantine :

_Tu as raison, c’est magnifique ici, je comprend que tu aimes y venir !

_Tu as raison, c’est magnifique ici, je comprends que tu aimes y venir !
_C'est très calme surtout. Je vais souvent venir peindre ici donc si tu me cherches, ce sera le premier endroit à vérifier. Et si tu croises Pharaon, ne le suis pas, il vit vraiment sa vie à part.

Le dragon se releva pour tendre une main amicale à sa cadette. Celle-ci l'accepta avec joie et se releva également.
Les mains de la faune étaient si petites que celles d'Aaron semblaient si grande à côté. Elle enveloppait la main entière de sa cadette. Les doigts du jeune italien lui semblaient un peu froids, où était-ce que les mains de la rousse étaient toujours chaudes ?
Soudain, sans qu'elle ne s'y attende, Aaron porta sa main à la chevelure flamboyante de Merywen pour y retirer quelques feuilles qui s'y étaient malencontreusement logées durant sa rencontre avec la verdure.

_ Tu as mal quelque part ? Tu n'as pas l'air de saigner … Ton menton et tes mains ?

Merywen ne pus cacher son étonnement. Trop expressive pour faire autrement. La jeune faune regarda Aaron dans les yeux, avant de doucement hocher la tête en signe de négation.
Elle posa ses mains sur celle tendu de son ainé pour que ce dernier les inspecte de son œil aguerris.
Il était vrai qu'elle avait un peu mal au menton, mais c'était une douleur passagère qui allait bientôt s'estomper,  rien qui ne devait alarmer le dragon. Elle n'avait même pas d'égratignures.

_Fais attention la prochaine fois, d'accord ?

Le grand italien porta une nouvelle fois sa main sur le sommet de la tête de la canadienne. Mais non pas pour lui retirer des saletés, mais pour la flatter. Flatter dans le sens caresser avec la main, entendant nous bien !
Il y mettait beaucoup de douceur et de gentillesse, alors que son visage était si inexpressif, à la limite de l’indifférence, et même de la froideur. C’était assez étrange.

Merywen le regarda avec de grands yeux arrondis. Le geste d'Aaron lui était si ...  Familier.
Peut être était ce parce qu'il avait quatre petites sœurs qu'il lui avait fais ce geste affectif, mais cela réveilla chez la petite canadienne un grand sentiment fraternel. Aaron lui rappelait Nevrabriel, son grand frère. Même si le Zepherite était beaucoup plus expressif que l’italien, ils devaient faire à peu près la même taille, avait la même prestance et la même chevelure sombre qui les rendait charmant.
Les yeux de la jeune fille se mirent à briller, son cœur était beaucoup plus léger d'un seul coup, retrouver la présence de son frère ne lui était que bénéfique, puisse que c'était l’être qu'elle préférait au monde. Même si elle adorait toute sa famille, Nevrabriel était vraiment spéciale dans son cœur.
Elle offrit un grand sourire à son tuteur, à défaut de le serrer dans ses bras, même si elle aurait beaucoup aimé le faire.

_Je serais très heureuse de voir tes œuvres !

Merywen tendit la main vers l'étendu de l'herbe,  invitant son tuteur à marcher à ses côtés pour mieux admirer le petit coin de paradis tout en discutant. Le jardin des nymphes était vraiment un endroit charmant, il serait agréable d’y faire du sport. Et même du violon !
…
Non, pas de violon en public !

Merywen admirait les environs, sa tête allant de gauche à droite, regardant les plantes, les animaux, et même les élèves présents. L’air était si pur qu’elle.
La rouquine se tourna vers son tuteur, tout en marchant, son éternel sourire sur son visage arrondis.

_Je suis plus douée dans le sport que dans l'art, personnellement.

Merywen s'abstint de lui dire qu'elle jouait du violon. C'était un peu son petit secret, hormis pour ses camarades de chambre, ce n'était pas une capacité qu'elle mettait en valeur.
Objectivement elle avait un très bon niveau, voir, très très bon, mais incapable de lire le solfège, elle n'osait pas jouer avec d'autre musiciens. Et n’osait pas jouer en public non plus.
Pourtant elle aurait bien aimé montrer à son tuteur qu'elle n'était pas complètement fermée à l'art, elle dessinait comme un enfant de six ans et ne savait absolument pas manier une aiguille mais elle avait d'autre qualité. Comme la calligraphie ! Oui elle avait une ravissante écriture arrondis.

La jeune faune ramassa une branche d'arbre au sol et retira les quelques feuilles qui y restait.

_Quoique ...  Peut-on considérer que l'escrime est un sport artistique ?

Merywen se tourna vers aaron avec un grand sourire avant de le saluer,  les bras ouverts,  les pieds joint. Puis, elle se redressa et mit une main derrière son dos. Elle fit quelque pas en tranchant le vent. Ses pas étaient dynamiques, et bien que l'on pouvait retrouver les mouvements d'escrime, Merywen semblait danser. Elle avait la légèreté et la grâce d'une ballerine. Sa longue veste traînante et ses cheveux de feu suivaient des mouvements de manière harmonieuse, comme le ruban d'une majorette à ruban.
Après une courte minute, la petite canadienne se retourna vers son tuteur et le salua de nouveau avant d'abandonner le bâton et retourner auprès de lui.

_C'est un peu plus dangereux que de la danse, je te l'accorde !

_ C'est un peu plus dangereux que de la danse, je te l'accorde !

L’ainé acquiesça à sa cadette. Il était vraiment calme, Aaron, ou du moins pour la demoiselle. Mais Merywen était une pile électrique, tout être en ce monde serait plus calme qu’elle.
L’adolescente pouvait se montrer fatigante à la longue, elle le savait, toujours à courir, à sautiller, à sourire, à rire. A contrario, Aaron était calme comme un lagon, la voix précieuse et les sourires minces et rares. Ils étaient un peu comme le jour et la nuit, le feu et l’eau.
La demoiselle essaierait tant bien que mal à ce que l’eau ne s’évapore pas, à trop s’y approcher.

_ Tu comptes t'inscrire dans un club de sport ? Je pense que pratiquer avec d'autres personnes est plus agréable.

Le garçon prit un temps de pause. La cadette le regarda, penchant la tête sur le coté. Merywen sentait qu’il n’avait pas finit de parler et ne voulait pas l’interrompre. Et heureusement, elle ne le fit pas puise que l’ainé n’avait effectivement pas terminé de parler :

_ Tu veux voir autre chose ?

La demoiselle haussa doucement les épaules, un sourire timide sur ses joues rebondies par sa jeunesse. Puis, étant certaine que son ainé ait finit de parler, la petite rousse répondit, innocemment et naturellement :

_Je ne pense pas qu’il y ait de club d’escrime.

Merywen se mit à rire. Un doux rire cristallin et enfantin. Elle aurait été certainement la première à le savoir s’il y avait un club de ce genre. Peut-être que si elle trouvait une autre personne passionner de sabre, elle pourrait fonder un club ?
Non. Elle était vraiment trop immature pour être présidente d’un club, voyons, revient sur Terre Mery !

_Mais il y a un club d’athlétisme, d’arts martiaux, de voltige aussi. Ça m’intéresserait beaucoup de me dépenser. Enfin, c’est sûr que ça ne me ferait pas de mal.

La demoiselle ne put s’empêcher d’avoir un autre rire. Pourquoi ? Mystère. Elle était comme ça la petite rousse, toujours à rire pour si peu, comme si ça allait pouvoir rendre les autres heureux. Mais elle ne devait pas avoir un rire si contagieux que ça. Et elle allait devoir contrôler ce tempérament où Aaron allait vite se fatiguer de sa présence un peu trop instable.

_L’école est si grande ! Il y a tellement de chose à voir !

La petite rousse écarta les bras de tout son long pour montrer à quel point l’école était immense, ne perdant en aucun cas le grand sourire qu’elle avait sur son visage.
Puis, finissant d’illustrer sa vision, elle laissa ses bras retomber et s’approcha d’Aaron en sautillant légèrement, les mains derrière le dos comme une petite fille qui allait demander une pâtisserie à un adulte. Il était vraiment grand et elle tellement petite …

_Mais on m’a dit qu’il y avait un véritable Sphinx dans la Tour, tu penses que c’est vrai ?

La demoiselle continua de sourire mais dû tout de même rentrer sa tête dans ses épaules pour étouffer un petit rire. Elle ne savait pas si les élèves avaient le droit d’y aller, mais l’idée de voir un véritable Sphinx la mettait dans une immense joie.
Afin de vérifier ses hypothèses, elle demanda, essayant de freiner ses ardeurs :

_Tu penses qu’on a le droit d’y aller ? Ça serait génial !

HRP:

_ Tu penses qu’on a le droit d’y aller ? Ça serait génial !

L’italien prit un moment de réflexion avant de répondre à sa cadette.

_ Il me semble que la pièce du Sphinx n'est accessible que part le bureau du Directeur. La surveillance doit être très étroite.

La faune émit un silencieux « Dommage. ». Elle s’en doutait un peu mais qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ? Au moins Aaron avait les pieds sur Terre et prenait son rôle d’ainé au sérieux.

_ J'espère que je n'aurais pas à venir te chercher dans le bureau du Directeur, d'ailleurs.

A ces mots, la tête de la demoiselle bascula légèrement sur le coté, son sourire s’élargissant sur ses joues si rondes. Même si Aaron avait un regard entendu, la petite faune ne pouvait s’empêcher de voir en lui son grand-frère et cela la mettait terriblement à l’aise et enjouée. Merywen voulait presque en rire, mais elle se retenait pour ne pas décrédibiliser son mentor face à sa remarque sérieuse.

_ Il va bientôt faire sombre, rentrons. Ton familier saura te retrouver ?

Les yeux de Merywen s’ouvrir un peu plus, la sortant de sa petite rêverie, mais elle ne perdit pas son éternel sourire. La demoiselle regarda le ciel, tournant lentement sur elle-même.

_Je … pense … Oh attend !

Merywen fouilla dans sa poche pour sortir un petit sifflet qui semblait sculpter dans un minéral miroitant comme de l’onyx dans des couleurs tirant entre le vert et le bleu, ressemblant étrangement à de l’amazonite.
C’était un minéral qui ne se trouvait uniquement dans le village de Merywen. Le village gagnait leur pain et leur nom principalement grâce à ce commerce.
Les éleveurs utilisaient des sifflets taillés minutieusement dans ce minéral, donnant un son unique entre le son d’une clochette et celui d’une harpe qui se rapprochait du chant de ces êtres de vent, pour éduquer leurs oiseaux. C’était vraiment étrange, et original. Evidemment, il était impossible de faire une mélodie complète avec ce petit objet, mais le son restait agréable à entendre.

Peut-être que ça marcherait également avec son familier, après tout, il ressemblait en tout point à ces êtres ailés qui vivaient dans les montagnes de Zepherite.

Merywen offrit un regard complice à son tuteur en agitant le sifflet devant elle, puis, elle s’éloigna de lui en lui tournant le dos, mettant l’instrument dans sa bouche. La rouquine prit une profonde inspiration et souffla doucement dans son sifflet.
L’originale composition qui sortait de l’objet fit écho dans le jardin. Surement entendu dans une grande partie du parc.

La demoiselle tourna lentement sur elle-même en regardant le ciel, cherchant son familier des yeux. Il ne lui fallut pas attendre longtemps avant de le volatile fasse apparition, immanquable avec son plumage d’un rouge éclatant.
Merywen tendit le bras pour que l’oiseau s’y pose, son épaule étant trop frêle pour qu’il puisse s’y rendre avec ses ailes. Une fois sur le bras de sa maîtresse, Cirinci utilisa ses pattes pour se rendre sur l’épaule de sa maitresse. Cependant, il ne resta pas longtemps sur l’épaule droite de la jeune femme et passa à son épaule gauche en sautillant sur sa tête. Merywen ne s’y attendait pas et du faire une grimace en sentait les coups de pattes que lui donnait l’oiseau.

La faune fit une légère moue en regardant son familier, ne sachant pas vraiment faire un visage de reproche.

_C’est bon, monsieur est bien installé ?

Pour approuver la question, restant toujours aussi muet, l’oiseau écarlate se mit à jouer avec les cheveux de sa maîtresse. Cette dernière émit un soupire d’abandon. Evidemment, elle ne lui en voulait pas.
La jeune fille retourna auprès de son tuteur en sautillant.

_Chez moi ils utilisent ce genre d’instruments pour éduquer les oiseaux. Je ne savais pas si ça allait marcher, il faut croire que j’ai de la chance, ahah. On peut y aller maintenant, désolée de t’avoir fait attendre.

Les deux adolescents commencèrent à rentrer, Merywen laissant son ainé ouvrir la marche, étant certaine de se perdre avec son sens de l’orientation si peu développé.
Durant leur marche, la petite rousse gardait son sourire enfantin sur son visage tout aussi enfantin et finit par avouer :

_Je suis vraiment contente que tu ais pris le temps pour moi, merci beaucoup, c’est très gentil. Je suis vraiment heureuse que tu sois mon parrain également et je te promets de tout faire pour que tu n’ais pas à te plaindre de moi.

Merywen accompagna cette phrase d’un doux sourire remplis de sincérité.
Oui, elle ferait tout pour être une bonne élève, une bonne filleule, tout en étant elle-même.

Mais, ça, seul l’avenir le leur dira.