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Le chagrin du phénix [Line]
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MessageSujet: Re: Le chagrin du phénix [Line] Le chagrin du phénix [Line] - Page 2 EmptySam 23 Déc - 13:29
Le chagrin du phénix
Ft. Sangha Jani

Tu te souviendras toujours des regards qu’on a pu te lancer, ce jour-là. Difficile de faire autrement. De la peur, de l’appréhension. Et toi qui étais au milieu de tout, sans comprendre pourquoi les gens, avec qui tu avais pourtant l’habitude de sortir les soirs pour aller boire un coup dans un bar, te fixaient de la sorte. Puis tu l’as vu. Celui que tu avais agressé.  La balafre s’étendait de la joue jusqu’à la tempe, en passant à quelques millimètres de son œil. Etant le seul habilité à le faire, le professeur l’avait soigné, mais la blessure était trop profonde pour être entièrement effacée. Même la Magie ne peut pas faire de miracle. Il n’y a pas besoin de forcer pour trancher avec un scalpel, c’est fait pour. Ce n’était donc pas si étonnant qu’une femme aussi petite ait pu faire autant de dégâts à un homme plus grand et plus fort qu’elle. Ce qui était étonnant, c’était que ce soit toi. Ils n’avaient jamais vu ta Malédiction, ils ne t’avaient jamais vu dans cet état. Et désormais, ils te craignaient.

Tu t’en étais voulu. Tu t’en veux toujours d’ailleurs. C’est à partir de ce jour que tu as compris ce que tu pouvais vraiment devenir durant tes crises : dangereuse. Sans cesse, tu as dû faire face à ces regards, tu as dû les affronter. Et au fond de toi, tu en avais honte. Toi qui avais souhaité devenir infirmière afin d’apporter aux malades soutient et confort, afin d’aider les médecins à sauver des vies, tu savais désormais que tu pouvais être le parfait contraire de ce que tu souhaitais. Dangereuse, imprévisibles, apportant peur et méfiance à tous. Alors tu avais caché cet évènement, tu l’avais refoulé au plus profond de toi. Ton départ pour Sainte Catherine devait être synonyme d’un nouveau départ. Personne, personne ne devait savoir ce que tu étais vraiment. Mais pourtant, tu t’étais dévoilée face à cet homme, désormais seul juge de ta personne. Tu t’attendais à nouveau à des regards effrayés, lancés en coin avec l’espoir de ne pas te heurter.

Mais tu ne vois que compassion dans ses yeux.
Tu lui lances donc un sourire fatigué, soulagée que pour la première fois depuis longtemps, on ne te considère pas comme un monstre.

« J'ai tendance à vouloir croire que toute chose doit arriver pour une raison. Même la plus horrible des expériences est utile pour avancer. Peut-être que sans ces catastrophes, vous ne seriez pas à Sainte-Catherine. »

Sainte Catherine. Pourquoi étais-tu venue à Sainte Catherine ? Après cet évènement, tu t’étais décidée à abandonner les hôpitaux pour venir travailler aux côtés d’enfants, à qui tu espérais apprendre à ne pas penser comme toi. A qui tu espérais apprendre à ne pas avoir honte de ce que l’on est.

« Vous n'auriez pas sauvé une vie ce soir. »

Tu regardes le loup, toujours allongé sur la table, endormi, en te demandant si tout ceci valait le coup. Puis tu te souviens du regard que M. Jani avait lancé au loup, lorsque ce dernier s’était cristallisé sous vos yeux, quelques minutes plus tôt. Il avait l’air enchanté, enthousiaste, et surtout heureux de savoir que l’animal était toujours vivant grâce à vos soins. Pour lui, ça avait l’air de valoir le coup. Alors pour toi également. Si tu pouvais rendre les gens heureux, par n’importe quelle action, alors tu ferais. Quelle qu’en soient les conséquences.

« Vous n'auriez pas de rendez-vous avec votre collègue. »

« Et ce serait vraiment dommage. »
C’est vrai. Mais tu ne sais comment il va réagir à toute cette histoire. De toute façon, tu ne comptes pas étaler les détails…

« Vous ne soutiendriez pas de jeunes sorciers et de jeunes magiciens qui ont besoin de vous. Vous ne seriez pas l'un des acteurs d'une révolution dans le monde magique... pour que plus aucun jeune sorcier n'ait à vivre dans la peur ou le regret comme nous. »

Ton léger mal de crâne revient en puissance, comme si ta mémoire avait décidé de travailler toute seule. « Comme nous ». Tu as tiqué sur le « comme nous ». Tu te doutais bien que tu n’étais pas la seule dans ce cas. Qu’a pu bien faire cet homme pour vivre dans le regret ? Tu ne comptes pas lui demander. Tu n’as pas envie de réveiller des souvenirs que tu sais durs à revivre. Tu fixes alors le fond de ta tasse de thé presque vide, pensive.

« Faisons en sorte que nos regrets leur soient bénéfiques. »

Tu laisses ton petit sourire fatiguée s’accentuer.

« Ça fait du bien de vous parler et de vous écouter. J’espère que vous vous en rendez compte… »

Tu es triste en imaginant ce que cet homme peut bien penser de lui-même, alors qu’il semble pourtant si compréhensif. Tu te doutes qu’il a déjà dû aider un bon nombre de personnes, rien qu’en leur laissant la possibilité de s’expriment sans craindre d’être jugé. Comme il a pu le faire pour toi, à l’instant même.

« Si c’est pas le cas, je vous le répéterai jusqu’à ce que ça rentre dans votre tête. »

« Et Dieu sait qu’elle peut être chiante, quand elle s’y met. »
Méchant oiseau.

« Et qu’est-ce que je peux rajouter d’autre ? Vous avez déjà tout dit. Je voudrais être la personne que vous décrivez. En tout cas, j’en serais fière… »

Tu baisses les yeux pour finir ta tasse de thé. Tu espères être cette personne. Tu l’espère vraiment. Car pour toi, c’est désormais la seule chose qui ait du sens à tes yeux.

Tu te lèves enfin du canapé du professeur en t’étirant. Tu es crevée. Mais tu sais que les bonnes nuits n’arriveront que dans quelques temps. Pour l’instant, tu vas avoir le droit à des cauchemars dont tu ne souviendras même pas, comme pour toutes les fois où ta Malédiction se déclenche. Tant pis, tu as l’habitude. Tu souhaites juste que tout ceci ne se répercute pas trop sur ton humeur.

« Merci pour le thé, il est très bon. Je viendrai vous en voler de temps à autres, si ça vous dérange pas. Et merci d’avoir été là, surtout. »

Tu lui tends la main en souriant.
Line Loisel
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MessageSujet: Re: Le chagrin du phénix [Line] Le chagrin du phénix [Line] - Page 2 EmptyJeu 28 Déc - 11:44
Le chagrin du phénix

Line
Loisel

Ça fait du bien de vous parler et de vous écouter. J’espère que vous vous en rendez compte…

Je lui souris pour la remercier. Un sourire qui rend confus. Un sourire triste. Deux émotions d'un seul coup. Une dysfonction bien typique du genre humain. Ses paroles me faisaient chaud au cœur, mais les miennes m'avaient refroidi. Le regard vide, j'étais plongé dans des souvenirs que je préférais ne pas aborder ce soir. C'était une belle soirée, je ne voulais pas la gâcher. Une vie avait été sauvée. Cela rachetait-il celle que j'avais enlevée ? Jamais. Rien ne le pouvait. Je comptais, encore une fois, le nombre de jours que je lui avais arraché. Presque une infinité. Presque toute sa vie. Je frissonnai légèrement en me laissant porter par le souvenir de son bras glissant autour de ma taille. Je pouvais sentir la douceur de sa peau et le parfum de ses cheveux. S'y mêlaient les images d'un corps froid et sans vie. Les larmes menaçaient, mais la proximité de l'infirmière me poussa à les contenir.

Tout était confus. La paix et la torture. Le plaisir et la souffrance. L'amour envers les autres, la haine envers moi-même.

Si c’est pas le cas, je vous le répéterai jusqu’à ce que ça rentre dans votre tête.

Elle n'était pas la première à vouloir se confronter à mon humilité. Il était rare que quiconque parvienne à la surmonter. Je n'avais aucune espèce d'estime pour l'aide que j'apportais. Ce n'était que des mots. Bien qu'ils puissent s'avérer réconfortant, ils ne résolvaient rien. Une âme lourde de peine en entrant se sentait allégée en ressortant, oui... mais c'était éphémère. Et les mêmes peines avaient déjà traversé le seuil de cette porte plusieurs fois au cours des dernières semaines. Était-ce donc vain, sans espoir ? Ce n'était pas ce que je pensais. Ou peut-être me laissais-je le temps d'y penser, lors de ces courts moments où les doutes m'assaillaient comme à présent. Cela durait une seconde. Une seconde de faiblesse. Facile à balayer. Pour me souvenir que l'espoir était, finalement, tout ce qui restait pour des gens comme nous. L'espoir d'une vie paisible ou l'espoir d'être accepté. L'espoir d'atteindre cette lumière au bout du tunnel qu'on s'efforce d'approcher depuis trop longtemps. Et c'était vrai. Sans vraiment vouloir parvenir à un tel résultat, j'arrivais à insuffler cet espoir.

Et qu’est-ce que je peux rajouter d’autre ? Vous avez déjà tout dit. Je voudrais être la personne que vous décrivez. En tout cas, j’en serais fière…

Je la regardais fixement. Elle finirait par comprendre d'elle-même qu'elle était déjà cette personne. Qu'elle l'avait toujours été, d'ailleurs. Il lui suffisait de se retrouver face à un miroir et d'ôter le voile posé devant son reflet.

Elle se leva pour s'étirer. La soirée, je l'imaginais, touchait à son terme. Une soirée épuisante, d'ailleurs. Tant physiquement qu'émotionnellement. Un bel échange. Une belle personne.

Merci pour le thé, il est très bon. Je viendrai vous en voler de temps à autres, si ça vous dérange pas. Et merci d’avoir été là, surtout.

Elle me sourit et me tend la main. Si je l'avais plus connue, je l'aurais sans doute prise dans mes bras. Les câlins sont un excellent moyen de cacher son visage. Et je voulais plus que tout cacher mon visage. Avec ces émotions contraires en moi, il était difficile de savoir à quoi je pouvais bien ressembler. Je me levai à mon tour, avec un entrain légèrement simulé. Je lui serrai la main en retour, un franc sourire sur le visage. Une rencontre avait toujours été un excellent stimulant.

La porte vous sera toujours ouverte, mademoiselle Line. Avec grand plaisir. Et c'est à moi de vous remercier d'avoir été là, au bout moment.

Je l'accompagnai jusqu'à la porte et ajoutai seulement :

Et excusez-moi auprès de votre collègue pour vous avoir retenue...

Une fois seul, je restai plusieurs minutes à admirer le loup endormi sur la table. Je semblais bien impassible, étrangement. Pourtant, des larmes coulaient le long de mes joues. Cela avait quelque chose de libérateur. J'y transférais toutes les pensées noires qui m'habitaient. Sur moi, sur elle, sur Line et sur n'importe quel autre sorcier. Des victimes de leur propre existence.

Alors que je me faisais chauffer une nouvelle bouilloire d'eau, les jappements d'un loup en train de se réveiller attirèrent mon attention. Et une question me tirailla soudainement. Elle semblait évidente pour beaucoup de monde mais, vous le savez, j'ai du mal à établir un ordre logique des priorités. Garder un loup en convalescence, c'était un beau geste. Un geste noble.

Mais le garder où ?

Je me retournai au moment où la créature descendait de la table, en panique, pour se mettre à courir et sauter partout dans la pièce. Je voyais l'apocalypse ménager se dérouler sous mes yeux.
Sangha Jani
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MessageSujet: Re: Le chagrin du phénix [Line] Le chagrin du phénix [Line] - Page 2 EmptyLun 1 Jan - 20:10
Le chagrin du phénix
Ft. Sangha Jani

Une seconde flotte. Une seconde pendant laquelle tu peux voir des tas d’émotion passer dans les yeux du professeur. Tu ne sais pas vraiment quoi en penser. Tu ne connais pas sa vie, ce qui a bien pu s’y passer. Mais tu sais que ce tu as bien pu dire plus tôt était parfaitement sincère, et que tu ne retirerais ces mots pour rien au monde. M. Jani finit quand même par te serrer la main, sans qu’il ne te déboite les articulations, avec un sourire assuré sur le visage. Tu lui souris en retour, bien heureuse d’avoir finalement pu rencontrer cet homme.

« La porte vous sera toujours ouverte, mademoiselle Line. Avec grand plaisir. Et c'est à moi de vous remercier d'avoir été là, au bout moment. »

Ton sourire vacille légèrement. Ce n’était qu’un pur coup du hasard. Si tu n’étais pas passée près de la forêt à cet instant, si Epsilon ne t’avait pas forcée pour venir ici, rien de tout ça ne se serait produit. Mais finalement, tu es contente que tout cet enchainement de petites choses t’ait conduite ici. Et malgré ta crise d’amnésie et tes futures mauvaises nuits, tu ne voudrais pas effacer cette journée. Hors de question.

Le garde-chasse te raccompagne jusqu’à la porte de sa maisonnette, où tu en profites pour poser ta tasse sur son petit plan de travail, non loin de la porte. Tu l’avais toujours dans les mains, ne sachant pas vraiment quoi en faire. T’en voilà débarrasser, désormais. De toute façon, tu n’allais partir avec non plus. Tu te serais bien proposée pour faire la vaisselle, mais une petite voix dans ta tête te dit que, vu ton état, tu casserais les tasses plutôt que de les laver. Une fois la porte ouverte, la fraicheur nocturne te rappelle que tu n’as pris aucune veste en sortant, sans doute parce que tu ne pensais pas rester si longtemps dehors. Quelle mauvaise idée… Mais tu ne t’en plains pas, malgré le frisson plutôt vigoureux qui te traverse.

Tu passes rapidement à côté du loup qui dort encore sur la table. Le sachant pour l’instant inoffensif, tu en profites pour lui gratouiller le crâne entre les deux oreilles.

« Remets-toi bien, le loup. »
« Et excusez-moi auprès de votre collègue pour vous avoir retenue... »

Tu redresses la tête vers M. Jani. Il ne t’a pas retenu, qu’est-ce qu’il raconte ? Tu t’es retenue tout de seule, comme une grande. Et puis, ton collègue ne devrait pas en tenir rigueur. De toute façon, ces “rendez-vous“ n’ont jamais rien eu d’officiel. Vous mangez ensemble les soirs, rien de plus.

« Ce n’est rien, franchement. Et ça ne devrait pas le tuer ! »

Ta fatigue te fait lâcher un petit rire nerveux. Une fois ce dernier calmé, tu sors sur le perron, puis appelles mentalement ton oiseau qui avait décidé d’aller comater dans un coin de la maisonnette. La nuit et lui… Il doit être bien fatigué, également. Il arrive d’ailleurs en volant de travers, se perche difficilement sur le haut de ton crâne, et retourne la tête dans ses plumes. Le tout sans un mot.

« Allez… Bonne nuit, M. Jani. Et bonne chance avec le loup. Si vous avez besoin d’aide, je peux toujours venir, en tout cas. »

Puis tu laisses enfin M. Jani tranquille. Il aura eu une longue soirée également, tu espères qu’il va pouvoir se reposer. Tu t’éloignes de son chez-lui pour retourner vers le château, et surtout vers ton lit, sans savoir qu’un loup venait tout juste de se réveiller et avait décidé de mettre la maisonnette sens dessus-dessous.
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