} Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz - Page 2
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Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz
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MessageSujet: Re: Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz - Page 2 EmptyMer 18 Avr - 18:25
dans lequel un gars s'arrache la gueule avec un compliment

Et voici comment la politesse poussait deux personnes à être coincées dans une salle pendant quelques dizaines de minutes encore. Bien sûr, Frédérik ne put qu'approuver l'honnêteté de l'infirmière. Certains se seraient probablement vexés d'apprendre la véritable raison derrière la réponse de Loisel. Après tout, il n'était pas des plus agréables d'entendre qu'on n'avait accepté votre compagnie qu'en vertu des lois de la bienséance et non pour votre personne. Toutefois, dans la mesure où vous commencez sûrement à saisir notre bonhomme, vous vous doutez bien que ce genre de considérations ne se heurtait qu'à son désintérêt profond. Au contraire, il préférait la franchise brute plutôt que l'hypocrisie dictée par des conventions sociales qui l'ennuyaient les trois quarts du temps. Bref, il hocha la tête pour marquer son accord sur la question, prenant une gorgée de thé chaud au passage. Une infusion parfaite, comme d'habitude. Encore brûlante, mais il l'aimait ainsi.

Une fois lancée, Loisel semblait motivée pour continuer dans sa sincérité. A l'expression grand méchant loup, Frédérik tiqua. Plaît-il ? D'où sortait-elle cette formule ? Non, pas du Petit Chaperon Rouge. Merci bien, il connaissait ses classiques, comme tout à chacun. La question était plutôt de savoir où dans l'école l'avait-elle entendu pour le qualifier lui. Un nouveau surnom à ajouter à sa collection. Lui qui avait une sainte horreur des petits sobriquets en avait toute une ribambelle à son actif au point qu'il ne parvenait même plus à tous les lister. Ils avaient tous un dénominateur commun : ils étaient rarement élogieux et, souvent, renvoyait à des images peu reluisantes.  Il pariait d'ailleurs à cet instant que Derrick venait de le noter pour lui ressortir plus tard. Ah bah non. Le basset restait au même point depuis sa double trahison. S'il tentait de se faire passer pour une méduse crevée échouée sur une plage, chapeau, le mimétisme était bluffant.

« Ce sont les élèves à l'infirmerie qui vous ont parlé de moi en ces termes ? »

Un ton neutre quoi qu'il reflétât un brin de curiosité. Tant qu'à faire, autant rester dans la franchise tant que Loisel consentait à se prêter à l'exercice. S'il posait de but en blanc la question à un autre, on risquait de bafouiller, de noyer de le poisson, de lui affirmer que non, ils n'avaient pas dit expressément que ... Mais, que ... En gros, du babillage doucereux pour ne pas le froisser. Alors qu'honnêtement, pour cogner sa sensibilité, il fallait charger la mule. La vérité émanait souvent des échos dans les couloirs qu'il chopait sans faire exprès. Derrick devait sûrement en entendre davantage sur son compte, mais il était trop gentil pour oser lui sortir ce qu'il avait capté lorsque les conversations devenaient trop peu dithyrambiques à son goût sur son Fredy d'amour. Dommage. Oui, Frédérik adorait entendre les petites rumeurs, par simple curiosité. Non, il n'assumait pas vraiment d'apprécier les commérages.

Il supposait malgré tout que Loisel avait une place privilégiée pour entendre les confidences des élèves. Elle n'était pas une prof comme lui coincée derrière la barrière de la relation prof-élève, barrière qui s'apparentait à une montagne pour Frédérik qui peinait déjà toute relation confondue. Il irait même jusqu'à parier que Loisel était particulièrement appréciée par sa patientel, surtout si en prime elle permettait à certain de sécher quelques cours désagréables. Genre, le sport. Il mettrait sa main à couper sur la compétence de certains à tomber malade pile pour les heures de sport. Tout le monde avait déjà tenté la stratégie. Sauf le grand et droit Frédérik, évidemment. Peut-être qu'elle faisait un brin moins adulte que lui, provoquant de facto une espèce de proximité avec les élèves. Pour autant, il n'irait pas jusqu'à la voir copiner. Quand il fallait remonter les bretelles des plus imprudents, bizarrement, il se la représentait tout aussi nettement.

L'image d'une Loisel fâchée n'était pas très effrayante tout bien pensé. Amusante à la rigueur. Il ne put contenir un très léger sourire qu'il camoufla dans sa tasse en buvant. Il posa ensuite l'objet sur le rebord. Son attention fut attirée par leur préparation. Il consulta le chronomètre, perplexe. Etrange. Il restait encore deux minutes normalement. Il se leva pour inspecter leur mixture.

« Visiblement, vous avez fait un travail remarquable pour le refroidissement. On a gagné deux minutes. »

Pour tout avouer, Frédérik était assez étonné. Bien entendu, ses dix minutes n'étaient qu'une estimation du temps nécessaire pour que le mélange chaud entré en contact avec le froid redescende à la température ambiante permettant à la réaction de se produire. Il ne s'attendait pas à ce que Loisel fasse preuve d'une efficacité telle dans le maniement de la température au point d'optimiser la durée. Bizarrement, en dépit de son ouverture d'esprit, le polonais avait toujours quelques relents de son éducation au sujet des Sorciers ; il ne les sous-estimait jamais sciemment, mais, sans aucune explication apparente, il tendait à dévaloriser leurs capacités. Comme s'ils ne pouvaient pas matériellement faire preuve d'autant de maîtrise et de précision dans le maniement de la magie que lui, Magicien pure souche issu d'une famille prestigieuse. C'était absurde quand il y songeait avec du recul. Difficile de se débarrasser de tous les vieux préjugés avec lesquels on l'avait nourri durant toutes ces années.  

En face de ces yeux une préparation épaisse homogène rosâtre qui s'apparentait à de la crème. La texture lui semblait convenable. La couleur lui confirmait que tout était bon de visu. Rien ne lui indiquait une potentielle catastrophe en somme. Il mourait d'envie de se lancer dans un cours magistral sur le pourquoi du comment d'un tel résultat alors que leur composition ne ressemblait pas à grand chose quelques minutes auparavant. Considérant cependant le désintérêt profond de sa collègue pour la matière corroboré par son désamour des travaux pratiques, il se retint de tout commentaire. Un magicien ne révélait jamais ses secrets après tout. Oh, allez, juste pour le plaisir : merci les cendres de phénix, matière capricieuse mais si fabuleuse à manipuler qui, conjuguée à-- Que celui qui a crié 'On s'en balek !' à l'arrière se dénonce. Il lui tendit le pot après l'avoir refermé.

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MessageSujet: Re: Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz - Page 2 EmptyMer 25 Avr - 13:28
Un cheveu dans la potion
Ft. Frédérik Bartosz

Pauvre Patate.
Enfin, pauvre Derrick, plutôt. Patate, c’est le chien de l’inspecteur Harry. Mais quelle idée aussi de faire 25 000 séries qui se ressemblent toutes, franchement. Dans tous les cas, le pauvre chien – quel que soit son nom – reste étalé par terre comme… Ben comme un chien malheureux en fait. Au moins, la comparaison a le mérite d’être correcte. Tu t’en voudrais presque d’avoir gâché sa blague de tout à l’heure. Presque. Quant à Epsilon, il s’en fout complètement. L’idée d’avoir déçu cette pauvre bête ne lui vient même pas à l’esprit.

« Ce sont les élèves à l'infirmerie qui vous ont parlé de moi en ces termes ? »

Tu pouffes.
Les élèves ne sont pas stupides, quand même.

« Non. Bien sûr que non. Les élèves n’iraient pas insulter un professeur devant un membre du personnel, quand même. En revanche, en ce qui concerne votre matière… »

Il faut tout de même dire que le cours de potions est l’une des matières qui te ramène le plus de patients. Loin derrière le sport et les sortilèges mais tout de même. Tu imagines aisément que nombre d’élèves sont comme toi, c’est-à-dire peu à l’aise avec cette discipline, au point d’en faire des catastrophes. Par conséquent, ils finissent par la détester et ils te le font bien savoir. Quant à toi, tu les écoutes sans rien dire, déjà parce que tu es de mauvais conseil concernant les potions, et parce que tu sais parfaitement que leur maladresse est l’unique cause de leurs blessures, et non pas une intervention divine.

« … Ils s’en donnent à cœur joie. »

En revanche, ce que tu ne voudrais pas que M. Bartosz apprenne, c’est la manière dont tu as parlé de sa personne en compagnie de Sangha. La faute à quelques grammes dans le sang et quelques verres dans le nez, te rassures-tu. Et il n’a pas été la seule cible, très loin de là. Si tous les concernés apprenaient cette histoire, Sangha et toi seriez bon pour être catégorisés comme étant des langues de putes pour le restant de l’année scolaire. Mais normalement, ça ne devrait pas sortir de la cabane de Sangha. Sauf si vos familiers décidaient de se liguer contre vous et d’aller tout balancer à tout le monde, ce qui ne devrait pas arriver.
« Fais gaffe quand même. »
Tu toussotes en buvant ton thé, désormais assez refroidi à ton goût. Il faudra que tu penses à lui demander la marque de son thé… Tu ne bois pas du Eco+ mais tu es loin d’être assez riche pour acheter du thé de qualité tous les jours.

« Visiblement, vous avez fait un travail remarquable pour le refroidissement. On a gagné deux minutes. »

Tu hausses les épaules.
Au moins, il y aura quelque chose que tu auras fait correctement aujourd’hui. Parce qu’entre galérer à verser du miel dans une éprouvette et martyriser une pauvre feuille d’aloès-vera qui n’avait rien demandé à personne… Au moins, refroidir l’atmosphère ambiant n’est pas bien compliqué et ne demande pas un stock ahurissant de magie. C’est faire du froid, quoi. Tu aurais tout aussi bien pu le mettre au frigo.
M. Bartosz te tend le pot de crème anti-inflammatoire. Tu ne vérifies pas l’intérieur, tu lui fais bien assez confiance pour l’avoir fait avant de le confier. Et contrairement à toi, il a l’œil pour ce genre de chose. Puis tu remarques que ta tasse de thé est loin d’être finie. La terminer en vitesse serait malvenu, ne serait-ce que par la qualité du thé utilisé. Tu restes donc assise quelques secondes en sirotant ton thé, avant de te lever pour finir de faire le ménage. Voilà. Tu fous le bordel et ensuite seulement tu ranges. Et tu n’allais pas partir de la salle en laissant tout en foutoire.
Tu saisis donc la terrine dans laquelle se trouvait la mixture avant qu’elle ne soit transférée dans un pot adapté, la nettoies – pour de vrai cette fois, avec du produit vaisselle et tout – et l’essuies. Tu fais de même avec la cuillère en bois avant de tendre le tout à M. Bartosz.

« Par contre, je sais pas où vous ranger votre matériel… »

Et tu ne vas pas t’amuser à aller fouiller dans tous les placards.
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MessageSujet: Re: Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz - Page 2 EmptyDim 29 Avr - 21:37
dans lequel un gars pourrait jouer dans Monk

Décontenancé. Rien de plus, rien de moins, lorsqu'il entendit Loisel pouffer. Une fois n'est pas coutume, Frédérik ne parvenait pas à identifier ce qui avait provoqué cette réaction dans son intervention précédente. Comme si la cause aboutissait à une conséquence parfaitement insensée, logique que son esprit de rouages ne réussissait pas à reconstituer. Bon. Peut-être que l'aide de Derrick n'aurait pas été superflue dans le cas présent. Juste cette fois. Ne vous enflammez pas. Si cette idée fantaisiste lui effleura l'esprit, il la rangea bien profondément dans un coffre gardé jalousement par sa mauvaise foi sur le sujet. Il n'avait pas besoin de Derrick. Mieux, il n'avait jamais eu besoin et n'aurait jamais besoin de Derrick. Fort de ce constat, préférant laisser de côté cette étrange réaction qu'il ne parvenait à appréhender, il se consacra à la suite. Ah. L'histoire de la relation conflictuelle entre élèves et potions. Vaste sujet.

Un brin déçu de ne pas avoir eu le droit à quelques ragots de l'infirmerie même s'il ne doutât pas de la véracité des propos de sa collègue sur son sujet, apprendre que certains pestaient contre sa matière le laissa de marbre. Emprunt de réalisme sur la question, il savait pertinemment que beaucoup n'appréciaient pas les potions. Que voulez-vous qu'il y fasse. Pas la peine de se lancer dans de grands discours sur les professeurs capables de faire aimer leur matière envers et contre tout, même aux élèves les plus réfractaires. Balivernes. Quand quelqu'un haïssait vraiment un enseignement, l'enseignant importait peu. Quand on méprisait les chiens, on ne se mettait pas subitement à en idolâtrer un parce qu'on estimait son propriétaire.

Il n'y avait pas de demi-mesure concernant cette matière ; soit on l'adorait, soit on la détestait, elle ne laissait personne insensible. Elle n'était pas comme les sortilèges, la métamorphose ou le latin où on pouvait rester parfaitement neutre et se contenter de pratiquer dans la moyenne. Exigence, rigueur, précision, perfectionnisme, autant de qualités qu'elle nécessitait et origine traditionnelle du désamour. Résultat, les trois quarts de la salle se contentaient de subir sans faire aucun effort. C'était déplorable. Quitte à choisir, il aurait préféré n'avoir que les motivés. Hélas, il restait impuissant.

« C'est une matière difficile, très exigeante, elle ne convient pas à tout le monde.»

Traduction : c'est une matière pas très fun à leur niveau quand il faut ingurgiter les bases, surtout quand le type qui l'enseigne personnifie la minutie qu'elle requiert. Quand on montait en grade et qu'on commençait à manipuler des composés précieux pour des potions improbables, là, on s'amusait. A leur stade cependant, Frédérik devait se restreindre à poser grossièrement les fondations, ce qui le désolait un poil puisqu'il appréciait plutôt les manipulations complexes. Au moins, il n'avait pas complètement abandonné son activité de recherches. Heureusement. Se cantonner à un niveau si bas pour le restant de sa vie vu sa passion l'aurait profondément déprimé sinon. Quand on pouvait mettre la gloire en bouteille, distiller la grandeur et même enfermer la mort dans un flacon et qu'on se retrouvait à faire des engrais, il y avait de quoi se sentir démoralisé.

En parlant de passion, le deuxième grand amour de sa vie ne tarda à se rappeler à son bon souvenir : le rangement. Que fichait Loisel ... ? Il la vit se lever, saisir leur récipient puis commencer la vaisselle tranquillement. En deux temps, trois mouvements, il se retrouva avec le contenant et la cuillère en bois dans les mains. Euh. L'intention qui compte comme on disait. Elle le privait néanmoins de son instant de détente favori : nettoyer, balayer, astiquer. Sachant par ailleurs qu'elle allait le faire à sa manière, ce qui, par définition, signifiait un procédé différent du sien, il sentait qu'elle se lançait dans une entreprise dangereuse. Etant donné qu'il se fréquentait depuis quarante-et-un ans, il était prêt à parier qu'il ne parviendrait pas à s'empêcher de tout relaver une fois qu'elle serait partie. Il le voyait venir gros comme une maison. Bref, elle aurait perdu son temps à faire le ménage juste pour qu'il repasse derrière et recommence à sa sauce. Quand on était un poil maniaque ... Au moins, il en avait conscience.

Il la remerciait tout de même de ne pas s'être lancée à la recherche de l'endroit où il rangeait son matériel. Clairement, il n'aurait pas pu supporter de la voir fouiller dans ses placards pour, au final, le harceler toutes les secondes sur la localisation de tel ou tel objet. Une nouvelle pure perte de temps. Pourtant, il n'était pas spécialement obsédé par l'écoulement du temps malgré l'impression que tous ces développements véhiculaient. Il voulait simplement se montrer efficace, nuance.

« Voilà ce qu'il va se passer : vous allez nettoyer, ça ne va pas me plaire, je vais m'agacer et vous faire une remarque alors que votre geste partait d'un bon sentiment. J'apprécie votre sollicitude et vous remercie, mais pour notre bien à tous les deux, laissez tout en plan. Je m'en occupe. »

Et il ne disait pas ça juste par politesse, il préférait vraiment que Loisel abandonne avant que ses manies l'emportent sur sa lucidité. Frédérik luttait déjà contre son envie irrépressible de vérifier que le pot ne comportait plus aucune trace.  C'était sûrement la seule fois dans sa vie où elle tomberait sur une bonne poire qui ne demandait qu'à se taper le ménage, activité que tout être normalement constitué abhorrait. Si elle était si bordélique qu'il le pressentait, elle n'avait qu'à sauter sur l'occasion qu'il lui offrait gracieusement. Enfin, il ne comptait pas la mettre à la porte manu militari si elle persistait ... Il posa les deux objets sur la paillasse puis entreprit de rassembler tout le matériel sale restant, allant de la planche à découper au couteau qui avait servi deux secondes. Pour marquer sa volonté, il mit le tout dans l'évier.

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MessageSujet: Re: Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz - Page 2 EmptyDim 6 Mai - 14:54
Un cheveu dans la potion
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« C'est une matière difficile, très exigeante, elle ne convient pas à tout le monde. »

Tu ne peux qu’acquiescer en écarquillant légèrement les yeux.
Tu es bien la preuve vivante que les potions ne conviennent pas à tout le monde. Te reviennent en mémoire les nombreuses catastrophes que tu as provoquées, le regard terrifié de tes binômes imposés et bien sûr l’air désolé que te lançaient tes professeurs. Certains, courageux, ont eu un vague espoir concernant ton cas. Espoir qui s’est envolé dès la première séance en ta compagnie. Tu en es même venue à te demander si tu n’allais pas en rendre certains dépressifs, mais ce n’est fort heureusement jamais arrivé. Disons qu’il y a juste eu quelques craquages, notamment lorsque la potion à concocter était censé avoir une belle teinte bleu turquoise avec une consistance de crème anglaise. Et que la tienne ressemblait à du sable mouillé couleur et odeur vomi. Ta capacité à faire n’importe quoi t’avais impressionné ce jour-là.
Mais le fait est là : tu n’as jamais pu apprécier les potions et ces dernières te le rendaient plutôt bien. Peu importe la patience ou la gentillesse des professeurs qui étaient obligés de te supporter.

Tandis que de mauvais souvenirs te reviennent en mémoire, tu fourres tout ce que tu viens de nettoyer dans les mains de M. Bartosz. Hors de question d’aller fouiller dans ses placards. Tu l’imagines déjà faire un AVC suivi d’un arrêt cardiaque rien qu’en pensant à cette idée. Et de toute façon, tu ne vas tout simplement pas fouiller dans des placards qui ne sont pas les tiens. Simple question de politesse. En retour tu espères que les gens n’iront pas fouiller dans tes placards à toi à l’infirmerie, histoire d’éviter les meurtres qui pourraient se produire à la suite de cette malheureuse action.
Mais Freddy – on va l’appeler Freddy – ne semble pas apprécier l’aide que tu lui as apportée.
« Fallait s’y attendre. »
Tu ignores royalement ton familier, sachant déjà que les évènements de cette fin d’après-midi vont le conduire à te faire la gueule toute la soirée.

« Voilà ce qu'il va se passer : vous allez nettoyer… »

C’est déjà fait, à vrai dire.

« …ça ne va pas me plaire, je vais m'agacer… »

Tu t’en doutais déjà.

« …et vous faire une remarque alors que votre geste partait d'un bon sentiment. »

Ah ?
Tu hausses les épaules.
Ma foi, si ça peut lui faire plaisir.

« J'apprécie votre sollicitude et vous remercie, mais pour notre bien à tous les deux, laissez tout en plan. Je m'en occupe. »

Comme pour appuyer ses paroles, il remet tout dans l’évier.
Tout. Absolument tout. Même la planche à découper et le couteau qu’il avait pourtant déjà lavé.
Tu le regardes en fronçant les sourcils, te demandant s’il est du genre à relaver régulièrement le contenu de ses placards.  Toi aussi, lorsque tu n’habitais pas encore au château, tu vidais tes placards pour les laver. Mais que quand tu faisais le ménage à fond. Pas une fois par semaine. Ton passe-temps favori, ce n’est clairement pas faire le ménage et la vaisselle. Disons que tu vois des activités bien plus intéressantes que de rester enfermée dans une maison, un torchon à la main. Tu préfères aller te promener par exemple.
D’ailleurs tu regardes l’heure. Il n’est peut-être pas trop tard pour aller rendre visite à Sangha. Si Freddy veut s’amuser à faire le ménage seul, grand bien lui fasse. Tu ne vas certainement pas l’en empêcher.

« Bon, ben je vous laisse vous en occuper, de ce cas. »

Tu ravales ton “vu que vous avez l’air d’y tenir“ en finissant ton thé.
Une fois fini, tu récupères tes affaires, reprends la crème que tu avais laissé sur une table en attendant de faire le ménage puis salues M. Bartosz.

« Merci de votre aide, en tout cas. Je vous revaudrai ça… Je sais pas quand ou comment, mais je le ferai. »
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MessageSujet: Re: Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz Un cheveu dans la potion - Ft. Frédérik Bartosz - Page 2 EmptySam 12 Mai - 23:08
dans lequel un gars range

Merci. Juste, merci. Rassuré, Frédérik était presque prêt à lui exprimer une gratitude sans fond pour son geste. On ne voyait peut-être pas son contentement sur son visage, mais il était présent. Sa névrose en était toute soulagée. Une bonne soirée qui s'annonçait. Lui, le ménage, le calme : la dream team. Parfois, à tête reposée, sa propre maniaquerie l'exaspérait. Mais, dans la mesure où il ne pouvait pas faire grand chose contre, il avait appris à composer comme s'il s'agissait d'une fatalité.

Il appréciait l'absence d'hypocrisie dans les réponses de Line. Elle ne se perdait pas dans des circonvolutions inutiles ; il lui disait quelque chose, elle répondait sans ambages, sans se perdre dans un échange de politesses usant et creux. Elle ne jouait pas avec sa patience. Par le créateur, il lui en était tellement reconnaissant. Peut-être l'avait-il jugé un peu hâtivement au départ. Pendant qu'elle terminait son thé, il entreprit de rassembler l'intégralité de ce qu'il restait sur la paillasse. En déposant son fardeau dans le lavabo, il se souvint subitement qu'il avait déjà lavé certaines pièces quelques minutes auparavant. Et s'il ne les avait pas bien lavés, justement ? Tout à l'heure, il avait été rapide, trop, la probabilité d'avoir mal fait son travail lui mit un doute. Sa manie obscurcissait sa sacro-sainte capacité de jugement. Derrick allait râler. Grand bien lui fasse.

Quand Loisel le remercia, il haussa légèrement les épaules. Il n'imaginait pas spécialement ce qu'elle pouvait faire en retour. Il n'attendait pas ce qu'elle lui rende la pareille de quelque manière que ce soit pour tout avouer. Il lui avait proposé son aide parce qu'il lui semblait tout à fait légitime de concourir au bon fonctionnement de l'établissement à l'échelle de sa compétence. Et puis, maintenant qu'il avait cerné l'ampleur de la compétence de l'infirmière dans la confection de potions, son intervention se voulait nécessaire dans l'intérêt de tous. Pour éviter l'empoisonnement des élèves, déjà. Remarquez, elle pourrait aussi s'approvisionner dans le commerce. Frédérik jugeait la qualité des mélanges de médiocre à modeste par rapport à ses propres préparations, sauf à mettre un prix exorbitant. En résumé, peu importe sous quel angle il envisageait la chose, il devait s'impliquer, même si ce genre de soirée devait sûrement enjouer Loisel autant qu'une virée chez le dentiste. En fait, si elle pouvait oublier qu'il lui avait promis qu'il passerait un jour boire un coup à l'infirmerie, c'était le plus beau remerciement qu'elle pouvait lui faire.

« Bonne soirée. » se contenta-t-il de répondre.

La porte se ferma derrière elle et Epsilon. Enfin seul. Frédérik laisse un échapper un long soupire, ouvrant l'eau courante pour s'atteler à la tâche qui lui tenait tant à cœur. Dans le silence le plus complet. Un vrai bonheur. Comme d'habitude, Derrick allait se ramener pour lui demander pourquoi il n'utilisait pas la magie pour tout boucler. Comme d'habitude, Frédérik lui répondrait qu'il n'aimait pas gâcher son énergie magique pour ce genre de trivialités. Tandis qu'il aspergeait la vaisselle de produit, il préparait déjà sa réponse. Rien. Quelle agréable surprise pour finir la journée. Malgré tout, un peu étonné de ne pas entendre de remarque, il regarda brièvement à ses pieds. Pas de chien. Nouvelle surprise, moyennement agréable. Aaah, mais oui ! La fameuse culpabilité disproportionnée du basset ! Il avait presque oublié qu'il devait lui passer un savon.

Le concerné se traîna honteusement.

Est-ce que tu es toujours fâché ? Line et Epsilon n'ont pas été gentils avec moi, je crois que j'ai assez pris.

Pas de réponse. Frédérik fut intrigué par cette histoire avec Line et Epsilon, mais il se retint de tout commentaire. Pourquoi ? Parce que la pire punition pour Derrick, c'était de l'ignorer, tout simplement. Il savait parfaitement alimenter sa culpabilité tout seul, comme un grand. Par ailleurs, le professeur lui avait annoncé qu'ils règleraient leurs comptes à la maison. En l'occurrence, ils n'y étaient pas encore. Sans un regard, Frédérik acheva sa vaisselle qu'il entreprit d'essuyer.

Je voulais te faire une petite blague, pour te détendre, je ne pensais pas à mal ...

Toujours pas. L'homme se contenta de vérifier qu'il n'y avait plus aucune trace sur son précieux matériel. Derrick se mit à fixer ses pattes avec insistance. Le dédain de Frédérik le blessait tellement. Bien fait pour sa tronche ; Frédérik n'appréciait pas qu'on se paie sa tête de base, et encore moins qu'on lui mente. La confiance devait régner entre eux deux, et il ne tolérait pas que le chien le dupe, même pour une plaisanterie. S'il laissait ce genre d'incartade se produire, ce serait ouvrir la boîte de Pandore.

Prenant tout son temps dans un lourd silence ponctué de temps à autres par une excuse du cabot, il rangea chaque objet à sa place avec minutie puis se dirigea vers la sortie une fois qu'il eut récupéré sa veste et ses affaires. Le chien se hâta de lui emboîter le pas avant qu'on ne le laisse sur le carreau. Comme dans un épisode de Fort Boyard, il accéléra avant que la porte ne se referme sur lui. C'était toujours marrant de le voir courir : on aurait dit une patate galopant lourdement. Il se glissa dans l'interstice juste à temps. Bien entendu, le magicien ne comptait pas vraiment enfermer son familier dans la salle, il avait fait attention à ne pas lui claquer la porte dessus. Il fallait lui donner l'impression qu'on l'ignorait.

Une nouvelle journée bouclée, plus qu'à enguirlander ce crétin d'animal pour son mensonge en rentrant. Entre l'homme qui voulait éduquer le chien et le chien qui pensait éduquer l'homme, on s'en sortait plus.

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