} Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Quatre verres, pas plus - Ft Sangha
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

 :: Espace Détente :: RP terminés
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyJeu 19 Avr - 14:48
Quatre verres pas plus
Ft. Sangha Jani

Les malaises, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Généralement, ce n’est pas bien grave chez moi, le pire risque étant de tomber n’importe où ou alors sur n’importe quoi. Mais l’alcool en plus de la fatigue en plus du malaise font que je suis partie pour une bonne grosse nuit de sommeil. Ce n’est pas plus mal vu mon état.

En revanche, je sens que je suis partie pour une trop grosse nuit de sommeil. Demain – ou aujourd’hui, je ne sais plus – je suis censée travailler. L’infirmerie ouvre dès le début des cours, j’ai les mêmes horaires que les élèves et je ne me permettrais pas de les laisser sans personne pour les soigner. Mais le problème, c’est que je dors. Et même trop bien. Je ne sens absolument rien. Sangha qui me met dans la brouette ? Aucune idée. Le trajet retour le moins confortable au monde ? Rien senti. Moi qui valdingue sur le canapé ? Nada. Une chanson des plus étranges ? Rien entendu.
Je dors bien. Point.

Les soucis arrivent lorsque je commence à me réveiller… Lorsque je commence à me dire que je dors bien là, il faudrait peut-être que je continue… Et lorsque je commence à me dire qu’il fait quand même sacrément jour.

Je me redresse en sursaut.

- Keleurilé ?!

Ok. Ok. Où je suis ?
- Chez Sangha.
Ok, ça va alors. Il a rangé, non ?
Bref. Quelle heure il est ? Je suis en retard de combien de temps ? Parce que je suis forcément en retard, c’est pas possible autrement. Holalalala, je vais me faire virer. Je passe mes mains dans mes cheveux et me coince les doigts dedans. Maudits cheveux qui ne ressemblent jamais à rien le matin… !
J’essaye de me lever en catastrophe, me prends les pieds dans la couette, trébuche à moitié sur la table basse où je ne remarque même pas qu’un petit-déjeuner est prêt.
- Calme-toi, il est tôt. T’as le temps.
Ah. Je me calme, examine la situation.

Je suis chez Sangha. Je me souviens être tombée dans les pommes dans les bois. Entre ça et maintenant, rien. A part ma petite crise de panique de ce matin.
- Tu sais ce qui s’est passé ?
- Il t’a ramené dans une brouette parce que tu t’étais évanouie dans la forêt. M’enfin, c’est ce qu’il a dit.
- Une brouette ?
- Ouais, ta dignité en a pris un sacré coup, c’est moi qui te le dit.

Et il commence à se marrer. Maudit volatile.
Finalement, heureusement que je ne m’en souviens plus. Je recale la couverture sur mes épaules, en remarquant seulement que la fenêtre est grande ouverte. J’examine un peu mon état général. Outre le début de mal de crâne auquel je m’attendais forcément, mes fringues sont bons pour aller dans la catégorie “fringues sales à ne ressortir qu’en cas de jardinage ou de bricolage“, j’ai l’impression d’avoir des trous dans les genoux, des bleus sur les bras et des bouts de bois dans les cheveux.

Je dirais pas non à une bonne douche, là, maintenant.

Et puis, j’ai faim aussi. Le méga-dalle. Je n’ai pas mangé hier soir, voilà le pourquoi du comment. Mais pourtant, la vue de la nourriture sur la table basse me dégoûte légèrement. Je n’ai pas envie de manger, juste besoin. C’est ce que mon ventre me fait comprendre en se mettant à hurler comme si un monstre avait élu domicile dans la maisonnette. D’accord, j’admets que le manque de nourriture était peut-être la cause de mon malaise, en plus du gros bruit qu’a poussé Sangha en voyant la bestiole dans mes cheveux.

Je regarde autour de moi.
Douche… Douche…
Je me retourne vers Sangha, qui était assis sur le canapé lorsque je me suis réveillée en sursaut. Avec un peu de chance, ma crise de panique ne l’a pas réveillé, mais j’en doute étrangement.
Line Loisel
Line Loisel

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Une crécerelle d'Amérique mâle nommée Espilon

Situation
: Célibataire
Infirmière
Infirmière
Messages : 218
Points : 305
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyMer 25 Avr - 10:15
Keleurilé ?!

Demainlatartiflette... grognai-je en m'éveillant.

Il me fallut de longues secondes pour mettre à jour le contexte dans lequel j'étais plongé ; sans ouvrir les yeux bien sûr. Je sentais que si cela devait arriver, c'était la mort assurée, le cerveau grillé à l'ultraviolet et le pantalon tâché de dégueulis. D'ailleurs, ai-je bien un pantalon ? Je bougeai doucement une jambe... oui, le voilà qui frotte ma peau. Tout avait l'air tout à fait normal, hormis le dragon furieux qui s'était installé dans mon crâne et commençait à en attaquer les parois ; ainsi que la position dans laquelle mon lit me mettait. Parfaitement assis. J'avais la tête basculée en arrière et la bouche ouverte. Sur mon menton, un sillon de salive avait asséché ma peau. Je n'avais pas froid mais sentais une brise matinale me rafraîchir tout entier. Donc, pas de couverture.

J'avais du m'endormir sur mon canapé. Ce n'était pas la première fois. Je lis, je lis, et pouf ! Je m'endors. Parfois, une bonne nuit de sommeil sur un bon canapé vaut tout autant qu'une bonne nuit de sommeil dans un lit ! Bonne nuit de sommeil, hein ? Ce fut à cette pensée que la vérité me revint. Douloureuse et écrasante. C'était comme une machine en veille sur lequel on venait d'appuyer sur le bouton ON. Une machine programmée pour souffrir. Incapable de bouger mon corps, je restais comme un endormi d'un point de vue extérieur. Pourtant à l'intérieur, toutes les connexions se faisaient et toutes les conséquences d'un comportement déraisonnable venaient me mettre leurs listes de charges à mon encontre sous le nez.

Tous mes muscles étaient ankylosés. Ma cervelle fondait dans mon crâne qui se fissurait à mesure que je prenais conscience de la luminosité bien trop grande derrière mes paupières. J'avais les articulations endolories et certainement suffisamment de bleus sur tout le corps pour pouvoir prétendre être un schtroumpf. Mon estomac hurlait à l'agonie et renvoyait à ma bouche tous les arômes des mélanges effectués la veille. Ça et un léger goût de bile.

Selon l'analyse des différents symptômes évoqués, j'étais victime d'une bonne grosse gueule de bois. Mais cela restait une hypothèse à confirmer. Pourquoi je me serais saoulé tout seul chez moi ?

J'ouvris les yeux en sursautant, droit comme un pic sur mon canapé. Merde, mais je n'étais pas tout seul ! Je plissai les yeux, parce que la lumière me brûlait la rétine. Quel était l'abruti qui avait ouvert les rideaux et les fenêtres pour laisser entrer autant de lumière ? Ah, cet Oscar hein !

Face à moi, le visage incertain de Line me fixait. Incertain car elle était jolie, comme toujours. Mais en même temps, personne ne peut être vraiment joli après une soirée comme celle que l'on avait passée. Elle était habillée, bon point pour moi ça. Je restais respectueux même sous de néfastes effets. Ou trop timide. Ou alors... Non. D'après mon expérience, il restait toujours des indices d'une nuit qui dérape. Et là rien ; j'étais fier de moi. En plus, elle avait une couverture sur elle. J'avais pensé à prendre soin d'elle. L'image d'un baiser me revint aussi en mémoire, mais je préférai ne pas plus y penser pour ne pas me sentir mal à l'aise.

Sur la table basse, tout un plateau d'un copieux petit-déjeuner nous attendait. J'eus un sourire un peu crispé. C'était très gentil de la part d'Oscar de nous avoir préparé tout cela, mais je n'étais pas capable d'avaler quoi que ce fut. Mon œsophage avait barricadé sa seule voie d'accès pour empêcher toute intrusion de nouveau corps étranger. Ils ont été victime d'inondations, là-dedans.

Je...

… ne continuai pas ma phrase. Un haut-le-cœur m'en empêcha. Mon corps, réagissant comme il pouvait à cette situation catastrophique, se laissa tomber sur le côté, m'écrasant comme un vieux caca dans les coussins du canapé.

Priorité numéro une, passer la nausée avec une bonne petite potion. Priorité numéro deux, se requinquer. Priorité numéro trois, demander à Line quand on se remet ça. Euh non... priorité numéro trois... aller travailler, parce que les animaux n'allaient pas se nourrir tous seuls. Enfin si, mais plus maintenant. Pas quand on les a habitués à être nourris tous les jours à la même heure. Priorité numéro quatre, mais qui passerait avant la trois, mais comme je n'ai pas envie de tout renuméroter on va l'appeler la priorité un et demi parce qu'en fait elle passait aussi avant la numéro deux, demander à Line comment elle se sentait et de quoi elle avait besoin..

Je me levais. Vaguement. Difficilement. Réunissant toute la concentration qu'il m'était possible de réunir – donc pas grand-chose, si vous commencez à bien me connaître – pour parler sans dégobiller. Je marchais lentement, d'un pas lourd, vers la meuble dans lequel étaient réunis les ingrédients à potions. Au milieu de la pièce, ma table avait disparu, remplacée par une unique chaise. Impossible de me souvenir pourquoi.

Potion vomi, dis-je en pointant le coin cuisine du doigt. Manger là, le doigt vers la table basse. Douche en bas, en montrant cette fois-ci les escaliers derrière la plante. Comme chez toi.

C'était le maximum que je pouvais fournir. Je m'assis sur la chaise posée au milieu de la pièce, et restai là les yeux dans le vide, sans bouger. Oubliant complètement ce que j'étais venu faire.
Always try to be nice, but never fail to be kind.
Sangha Jani
Sangha Jani

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Oscar le manchot du Cap

Situation
: Célibataire
Professeur Garde-Chasse
Professeur
Garde-Chasse
Messages : 80
Points : 35
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyVen 27 Avr - 14:15
Quatre verre pas plus
Ft. Sagha Jani

Un étrange remake de The Walking Dead.
Voilà de quoi j’étais victime. Entre mon mal de crâne qui s’intensifie de minute en minute, ma capacité à parler autrement qu’à Epsilon par la pensé et ma démarche plus qu’incertaine, j’avais là toutes les caractéristiques du parfait zombi. Pourtant, quelqu’un dans cette pièce me bat à plat de couture : Sangha. Incapable d’aligner deux mots, des hauts-le-cœur à n’en plus finir, des pas trainants et des mouvements lents et lourds. Pas de doute, le parfait zombi dans la pièce, c’est bien lui.
Mes incroyables capacités à faire des diagnostics rapides me soufflent dans l’oreillette que nous sommes victime d’une bonne grosse gueule de bois. C’est vrai qu’après s’être enfilé une bouteille de whisky à deux, j’aurais dû m’en douter.

- Potion vomi.

Il me pointe vaguement un coin de la cuisine en ruine.
Comme si j’étais en état de faire des potions actuellement. Déjà, qu’en temps normal, ma capacité à mélanger des ingrédients sans faire de catastrophes est très limitée, alors je ne veux même pas imaginer ce que ça donnerait si je m’amusais à tenter l’expérience maintenant.

- Manger là.

Ah non. Pas manger maintenant.
Sinon potion vomi utile pour de vrai.

- Douche en bas.

Ah ! Là, ça m’intéresse !
Rien que l’idée de me laver les cheveux m’attire. Rien que d’être sous l’eau chaude. Rien que d’être dans une salle de bain. Encore un peu, et des frissons de plaisir me parcourraient le corps. Je suis du regard le doigt de Sangha. En bas. D’accord, je vais éviter de me paumer et d’ouvrir des portes que je devrais ouvrir.

- Comme chez toi.

Et le voilà qui s’assois sur une malheureuse chaise au milieu de la pièce.
Est-ce qu’il se souvient d’hier soir ? Parce qu’il parait que l’alcool a cette incroyable capacité d’effacer la mémoire des gens. Ça ne m’est jamais arrivé. L’alcool peut me faire dire ou faire n’importe quoi, peut me rendre totalement euphorique ou me donner un humour plus bas que terre. Mais jamais de black-out. Du coup, je ne sais pas ce qui est le pire. Faire des tas de trucs que j’aurais aimé ne pas faire ou s’en souvenir ? Je n’ai jamais su.
Mais je pense surtout que ce serait dommage qu’il ne se souvienne pas de la remise en liberté de Biscotte. Au pire, je pourrais toujours lui décrire.
- T’es nulle en description.
Ah oui, c’est vrai. Ben je pourrais lui dessiner.
- T’es nulle en dessin.
Ah oui, aussi.
Oui, ben je trouverai bien un moyen !

Puis je repense à quelques trucs auxquels je n’ai pas pensé en me réveillant, dans la panique.
J’étais allongée sur le canapé. Et apparemment, j’ai une couverture sur les épaules. Peu de chance que je l’ai trouvée par terre, quand même. Je fixe Sangha. Il tangue dangereusement, là, non ? Ah moins que ce soit mes yeux. Je lui maintiens les épaules en espérant qu’il arrive à se remettre droit, avant de lui laisser ma couverture sur ses épaules. De toute façon, sous la douche, je n’en vois pas l’utilité.
Puis je lui laisse un petit baiser sur la joue.

- Merci.

Je me retourne et me dirige vers les escaliers.
Une fois en bas, je n’ai finalement pas à chercher bien loin avant de trouver la salle de bain. Je rentre et là… Une douche à l’italienne. Bordel, j’espère qu’il ne paye pas l’eau parce que je risque de gonfler sa facture. Une fois en dessous, je repense à hier soir. C’était comme même une soirée foutrement chargée. Entre l’alcool, les commérages, le loup, les bonhommes de neige. Ah non, pas les bonhommes de neige, je suis tombée dans les pommes avant. Dommage. Moi qui adore la neige. Mais je me demande surtout comment je vais survivre à cette journée. Probablement à coup de paracétamol.
Line Loisel
Line Loisel

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Une crécerelle d'Amérique mâle nommée Espilon

Situation
: Célibataire
Infirmière
Infirmière
Messages : 218
Points : 305
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptySam 5 Mai - 11:04
Vide. Fatigue. Mal. Poivron. Vomi. Tête. Souffrance. Chaise ? Soleil. Yeux. Mal. Table ? Disparue. Tombe à droite. Tombe à droite. Tombe à droite ! Non, c'est bon. Tombe à gauche. Tombe à gauche ! Non, c'est bon. Instable. Bateau ? Maison. Infirmière ? Infirmière ! Debout. Couverture. Bisou... Bisou... Bisou... Bisou ?!

Un effet de chaleur se diffusait sur ma joue et m'extirpa des abysses sans fond dans lequelles j'étais en train de sombrer depuis quelques minutes – ou quelques heures, honnêtement je n'aurais pas vu la différence. Puis sur mes deux joues. Deux tâches rouges écarlates. Je levai mes yeux vitreux et larmoyants vers la jeune femme qui s'éloignait. Elle ne voulait plus faire de bisou ? On aurait pu continuer un peu plus longtemps. C'est dommage. Merci, qu'elle m'avait dit. Pour l'avoir ramenée à bord d'une brouette ou pour l'avoir entraînée dans une aventure irresponsable une veille de journée de travail ? Ah, la couverture. Le canapé moelleux. Le petit-déjeuner que personne n'avait touché.

Le silence tombe et je remarque enfin que je suis seul. Line est sans doute partie, laissant le déchet que j'étais seul avec ses introspections que lui-même n'entendait pas. C'était comme si une tribu africaine entière parlait et chantait en dedans moi. Sans le côté harmonique et mélodieux. C'était bruyant et les mots sortaient mais je n'en comprenais aucun. Ca n'avait rien d'une tribu africaine en fait. Oubliez la tribu africaine. J'aimais bien les chants africains. Et ce que j'avais là, ça n'y ressemblait pas du tout. C'était quelque chose que je n'aimais pas. C'était comme une bande de suricates surexcités. Ou de mangoustes. Celui que vous préférez. En plus, ils creusent des tunnels dans mon cerveau et ça fait super mal.

Le silence se prolongeait lourdement. Je n'entendais que le bruit du vent dans les rideaux, à travers la fenêtre ouverte. Et moi là, sans bouger. Comme une statue condamnée pour l'éternité.

Jusqu'à ce que je me lève brusquement. Je courus vers la porte que j'ouvris avec fracas, contournai la maison à l'extérieur pour arriver aux alentours de mon potager, là où personne ne pouvait rien voir, niché entre la cabane, la carcasse de fourgonnette et la forêt. Dans un tas de compost qui, par un habile tour de magie, ne dégageait pas la moindre odeur de décomposition végétale, je régurgitai tout ce qui m'était possible d'extirper de mon cadavre ambulant.

De rien, répondis-je en toussant, comme si c'était le moment.

Puis, après avoir extrait tous les restes de la veille et toute la bile que je possédais dans mon propre jardin, de retourner dans ma cabane comme si de rien n'était. Ça allait beaucoup mieux. Enfin, tout restait relatif. J'allais beaucoup mieux tout autant qu'on va beaucoup mieux quand une fracture ouverte n'est plus qu'une fracture. Mais j'étais conscient, debout et capable d'effectuer des mouvements plus évolués que ceux d'un enfant de trois ans. En plus, Line m'avait embrassé sur la joue. Si ça se trouvait, elle ne m'avait pas dit « merci » mais « au revoir », ou « adieu », ou même « ne t'approche plus de moi, tu es complètement fou », mais ce serait incohérent avec le fait de poser ses lèvres sur ma peau pleine de crasse, d'alcool et de terre.

Je me préparai rapidement une mixture à base de plantes et d'huiles essentielles en tout genre, permettant de contrer la gueule de bois. J'espérais qu'elle puisse se révéler efficace en quelques minutes, il me fallait absolument filer m'occuper des animaux. Le goût était amer et j'eus un nouveau haut-le-cœur. Mais pas de vomi. Juste une tentative de riposte face à l'ingurgitation forcée d'un élément extérieur, ce que mon corps n'était pas encore tout à fait prêt à accepter.

Prochaine étape d'une remise à neuf : la douche. Je pris difficilement les escaliers, trébuchai sur la dernière marche et me rattrapai à la plante en pot qui se trouvait là. Bien sûr, peut solide qu'elle était, je l’entraînai simplement dans ma chute. Trois feuilles en moins et de la terre renversée au sol. J'avais connu pire.

Lorsque je voulus entrer, la poignée me résista. Comme si la porte était fermée à clef... ou qu'elle était douée d'une conscience, et me refusait l'accès à la fontaine de jouvence se trouvant derrière. J'insistai quelques secondes, persuadé qu'elle finirait par céder à mon caprice, avant de me rappeler que généralement, une porte fermée à clef l'est par quelqu'un. Et que celle-ci avait été fermée de l'intérieur. Donc il y avait quelqu'un là-dedans ! Je soupirai en toquant.

Oscar, je t'ai dit de ne pas fermer à clef. La dernière fois que tu as fait un malaise en mangeant du shampooing devrait te servir de leçon, mon garçon ! C'est sympa de t'être occupé de nous hein, dis-je en ignorant complètement que j'étais l'auteur de toutes les attentions, mais je suis prio sur la douche, tu sais bien. Bon, faut que je te demande ton avis quand même : Line m'a embrassé sur la joue. Voilà, t'en penses quoi toi ? Tu crois que...
D'accord.

Je me retournai, interloqué. Oscar se trouvait derrière moi, dans les escaliers. Il me fixait de ses deux minuscules yeux noirs, qui ne reflétaient rien d'autre que le vide de son esprit. Je le pointai du doigt, puis pointai la porte du doigt, puis re-lui, puis re-la porte. Comme si ces mimes pouvaient avoir le moindre sens pour un autre que moi.

Je toquai à nouveau, avec bien moins de véhémence, et prit une petite voix hésitante, presque peureuse. Le souvenir d'une famille de Creuse-Tout nichée dans ma salle de bain et m'attaquant alors que j'y entrais innocemment, seulement vêtu d'une serviette autour de la taille, me hantait encore.

Euh... Biscotte ?
Always try to be nice, but never fail to be kind.
Sangha Jani
Sangha Jani

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Oscar le manchot du Cap

Situation
: Célibataire
Professeur Garde-Chasse
Professeur
Garde-Chasse
Messages : 80
Points : 35
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyMer 9 Mai - 19:23
Quatre verres pas plus
Ft. Sangha Jani

- Un… Deux… Troooo-aïe ! Il m’a fait mal c’con-là.

Je retire le dernier bout de bois que je trouve dans mes cheveux.
Etape douloureuse mais obligatoire afin que je puisse avoir ne serait-ce qu’un peu de crédibilité aujourd’hui. Parce que je me vois mal dire aux élèves, surtout aux plus âgés, que “ce n’est pas de boire, les enfants“ avec des brindilles, souvenirs de la soirée arrosée de la veille, dans les cheveux. Quoi que je pourrais parfaitement illustrer les effets ravageurs de l’alcool avec ma propre personne. Rien de tel que de leur montrer l’effets zombi du lendemain matin pour les décourager à aller se pinter la gueule les jeudis soirs.
Ainsi, me voilà donc occupée à me battre avec les branches coincées dans mes cheveux. J’ai toujours été très douillette des cheveux. Personne ne me les touche, exceptés ma coiffeuse et Epsilon. Mais voilà, le dernier bout de bois, profondément enfoncé, m’arrache une petite plainte de douleur lorsque je le retire.

- D’un autre côté, il était bien coincé, celui-ci.
- Ah !

Bordel de m…
Qu’est-ce qu’il fout là, Epsilon ?
Reflexes de pudeur habituels.

- Ok, ok… Je me retourne…
- Je t’ai déjà dit de ne pas venir quand je prends ma douche.

D’autant plus que je suis encore en dessous.
Du coup, je sors et m’enroule dans une serviette.
Je croyais qu’on s’était mis d’accord là-dessus, pourtant. Il pouvait bien rester à l’étage, non ? Pourquoi il s’est soudainement senti obligé de venir. Et comment j’ai fait pour ne pas le voir ? Gueule de bois sûrement. Il me montre son cul de piaf et commence à regarder le mur avec intensité.

- C’est au cas-où.
- Au cas-où quoi ?
- Au cas-où il descende.

Je lève les yeux au ciel.
Mais quelle idée. Il n’y a bien qu’Epsilon pour l’avoir.

- Tu te fais des idées. Il est pas comme ça.
- Tu te souviens de ton ex ?
- Oui, quand même.
- Ben non, justement.

Je lui jette un regard noir.
Je n’ai pas vraiment envie qu’il remette cette histoire sur le tapis.
Je fais signe à mon oiseau de se retourner tandis que je mets la serviette sur mes cheveux, avant de commencer à m’habiller. Tant pis pour les fringues, je passerai en vitesse dans ma chambre pour en changer avant d’aller travailler.
Puis on toque à la porte.
Je sursaute tandis que j’entends Epsilon jubiler.

- Ah ! Tu vois ? J’avais raison !
- Oscar, je t’ai dit de ne pas fermer à clef.
- Ouais, c’est ça ! Fais-nous croire que c’est ton canard !

Décidemment, il a l’art de s’inventer des histoires farfelues.
Je finis de me sécher les cheveux en vitesse avant de penser à sortir.
Tandis que je m’approche de la porte et que je m’apprête à l’ouvrir, j’arrête mon mouvement dans sa lancée, pour écouter ce qui se passe derrière le mur. Je mettrais presque mon oreille contre la porte.

-  Bon, faut que je te demande ton avis quand même : Line m'a embrassé sur la joue. Voilà, t'en penses quoi toi ?

Gros silence.
Epsilon se tourne lentement vers moi en me jetant un regard de fou-furieux.

- T’as fait quoi ?
- Eh oh, c’est bon, hein ? On n’est pas en couple toi et moi à ce que je sache.
- C’est pas une raison pour ne pas me prévenir de tes attentions !
- J’ai pas à te dire tout ce que je fais, quand même !

Il a toujours été beaucoup trop protecteur.
Et surtout jaloux comme un pou. Si la plupart de mes dernières relations se sont terminées, voire même n’ont jamais commencé, c’est à cause de lui. Interrogatoires, surveillance, nuisances, menaces parfois. Je rappelle particulièrement bien de la fois où un mec s’est littéralement enfui parce qu’Epsilon l’avait becté. J’avais dix-huit ans l’époque. Le mec en question ne m’a plus jamais adressé la parole, jugeant “mon maudit piaf trop instable“. En soi, il n’avait pas vraiment tort. Chez certaines de mes connaissances, le père jouait ce rôle. Moi, c’est mon animal de compagnie.

J’ouvre la porte avec rage et fureur.
Juste avant qu’Epsilon passe comme une fusée à côté de mon visage en hurlant, toutes serres dehors.

- A l’attaque !
- Mais arrête ça !

J’arrive à le rattraper à deux centimètres de la tête de Sangha.
Coincé dans mes mains, on l’entend toujours babiller comme un malade et se débattre. Quant à moi, je le maintiens difficilement.

-Je suis désolée… Il a tendance à être jaloux. En tout cas, la salle de bain est libre !

Grand sourire qui cache la gêne.
Maudit piaf.
Line Loisel
Line Loisel

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Une crécerelle d'Amérique mâle nommée Espilon

Situation
: Célibataire
Infirmière
Infirmière
Messages : 218
Points : 305
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyDim 13 Mai - 12:08
Je restais planté face à la porte comme un idiot – parce que j'étais un idiot – sans plus pouvoir bouger ni parler. J'aurais voulu fuir et me cacher, quelque part entre le Tibet et le Népal. Foncer dans une grotte de dragon et y élire domicile jusqu'à ce que le monde oublie mon existence. Ou du moins, Line. Cette petite seconde de tétanie, que l'on appelle aussi la crise du « oh merde, putain ! oh merde ! » me parut durer une éternité. Mais une demi-seconde s'écoula réellement avant que la porte ne s'ouvre avec fracas. Et de me trouver face au visage furieux de l'infirmière, dont les lèvres attirèrent immédiatement mon attention. De nouveau cependant, ceci ne dura qu'une demi-seconde. Une demi-seconde suffisante pour me faire imaginer les pires horreurs. Elle avait tout entendu, c'était un fait. Et sa réaction visiblement n'était pas celle que j'aurais pu attendre. Bien que je n'attendais aucune réaction puisqu'elle n'était pas censée entendre. Mais son regard noir et la violence avec laquelle elle s'en était prise à ma pauvre porte n'engageaient aucun pronostic favorable quant à la suite de cette aventure.

Mais arrête ça !

Ou bien j'avais tiré de mauvaises interprétations. Je levai les yeux juste à temps pour voir deux serres acérées à quelques centimètres de mon visage. Ce retour plus que brutal à la réalité – tandis que je me perdais à penser mille et une merveilles quant aux lèvres de Line – me tira un cri de surprise. L'oiseau battait des ailes, en position claire d'attaque, mais quelque chose l'empêchait d'avancer plus. Elle m'avait sauvée. Elle ne m'en voulait pas. Peut-être même qu'elle n'avait rien entendu ! Ou elle avait entendu mais aimait l'avoir entendu ! Peut-être qu'elle voudrait me faire un bisou de nouveau. Ou s'enfuir avec moi. Ou m'épouser. Voilà, je me perdais encore dans un labyrinthe secret de pensées puériles.

Je suis désolée… Il a tendance à être jaloux.

Je posai mes yeux dans ceux, enflammés, de l'animal, fronçant les sourcils pour traduire l'incompréhension qui m'habitait. Un familier jaloux... mais jaloux de quoi ? Line ne lui déposait peut-être pas de baiser sur la joue, mais qu'attendait-il donc de leur relation pour pouvoir en arriver là ? Je ne m'y connaissais que très peu en matière de lois, mais je savais qu'aucune n'autorisait ce type d'unions.

En tout cas, la salle de bain est libre !

D'accord.

Mais je ne voulais pas aller dans la salle de bain, si ? Qu'est-ce que je foutais là, déjà ? Qu'elle est jolie quand elle sourit, même quand ses joues sont toutes rougies par le malaise clairement posé entre nous. Moi je restais là, parfaitement stoïque. Depuis que j'avais toqué, je n'avais bougé que pour parler ou crier. Un zombi, ou l'œuvre particulièrement réussie d'un grand taxidermiste.

Gueule de bois. Goût de vomi entre les dents. Manque de fatigue. Voilà ! La douche ! Il est une vérité générale indéniable : une cabine de douche est un pur produit de science-fiction. On peut y fourrer un cadavre comme celui que j'étais à l'intérieur, et il ressort tout aussi frais qu'autrefois. Une renaissance.

Mais à quoi je pensais ? Je n'avais pas le temps. Les animaux attendaient, je devais aller travailler. La simple idée d'être, un peu plus tard, entouré de bouses et de fumier me donnait déjà la nausée. La journée allait être extrêmement compliquée. En espérant pouvoir me caler une petite sieste avant mes cours de fin de journée.

Me rappelant que j'avais un corps et la capacité à le mouvoir, tout autant que mon visage, je souris à Line en retour.

Ce sera plus tard pour moi. Pas de repos pour les héros, haha... Il faut que je me change et que j'aille voir les pégases et...

Et il faudrait qu'elle parte, que nos chemins se séparent. Ca faisait combien de temps que l'on vivait ensemble maintenant ? Dix-huit ans au moins. Ha non, on ne vivait pas ensemble, on s'était juste pinté la tronche dans mon canapé la veille au soir. Ce que cette nuit m'avait paru longue ! Dans le bon sens du terme, bien sûr. Du genre une vie de bonheur, alors que ce n'était qu'une soirée à peine inscrite dans ma mémoire. Mais si dans ma mémoire elle n'avait pas pu s'imprégner, sans doute à cause des parois couvertes d'alcool à l'intérieur de mon cerveau, dans mon cœur c'était autre chose.

Et ce cœur, qui en avait tant connu, il me demandait d'une voix attendrissante de la garder près de moi.

… et euh... je continuais d'une voix hésitante, les yeux fuyants. Enfin voilà quoi, je...

Ce fut Oscar, dans un éclair de lucidité et un élan de compassion, qui lui traduisit mon bafouillage, se tenant bien de m'inclure dans la discussion. Ce qui suit me fut donc parfaitement inconnu.

Il ne veut pas que vous vous quittiez... Il vous aime beaucoup.

Ouais, saleté de boulot. Vivement les vacances scolaires.
Always try to be nice, but never fail to be kind.
Sangha Jani
Sangha Jani

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Oscar le manchot du Cap

Situation
: Célibataire
Professeur Garde-Chasse
Professeur
Garde-Chasse
Messages : 80
Points : 35
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyDim 20 Mai - 13:34
Quatre verres pas plus
Ft. Sangha Jani

- Lâche-moi !
- Hors-de-question ! T’as voulu lui crever les yeux !
- Je vois pas de quoi tu parles.

Je le lâche après qu’il se soit enfin calmer. Décidemment, ce qu’il peut être teigneux parfois… Epsilon me lance un regard noir avant de s’envoler à l’étage, puis en profite pour me promettre qu’on en reparlera. Tu m’étonnes qu’on en reparlera ! Il va se prendre une sacrée rouste ! Nan mais oh. Il se prend pour qui ? Il va falloir que je remette les pendules à l’heure tout à l’heure.
Je reporte mon attention sur Sangha qui, depuis tout à l’heure, n’a pas bougé d’un pouce. Je serais presque tentée de passer ma main devant ses yeux, afin de voir s’il ne s’est pas rendormi debout. Mais finalement, il recommence à se mouvoir. Lentement, certes, mais il bouge. Bon point : il n’est pas mort.

- Ce sera plus tard pour moi. Pas de repos pour les héros, haha... Il faut que je me change et que j'aille voir les pégases…

Ah oui, c’est vrai.
C’est lui qui s’occupe de ces bourriques.
Je n’ai jamais aimé les cheveux, et encore moins lorsqu’ils ont des ailes sur le dos ou une corne sur le front. Je ne suis allée qu’une seule fois dans une écurie. J’ai essayé d’être gentille. L’un des canassons m’a mis un coup de boule, un autre m’a écrasé le pied avec son sabot. Je ne suis plus jamais retournée dans une écurie, et depuis, je maudis ces bestioles qui veulent toutes ma mort.

- … et euh…

Bafouillage.
J’entends vaguement Epsilon babiller à l’étage, sûrement déçu de voir que sa menace n’a pas vraiment marché. Voilà quelque chose qui va le vexer. Pauvre petit oiseau qui ne fait peur à personne. Difficile d’être crédible ou menaçant lorsque l’on fait moins de soixante centimètres d’envergure. Je souris en pensant que ça lui servira de leçon.
- Il ne veut pas que vous vous quittiez... Il vous aime beaucoup.
Pardon ?
Je baisse les yeux vers Oscar le pingouin.
Je souris toujours niaisement le temps que l’information arrive jusque dans mon cerveau légèrement embué par les vapeurs de whisky de la veille. Ensuite, il faut le temps que je l’analyse, que je le comprenne, que j’envoie les signaux réponses dans le reste de mon corps, et enfin que mon corps se décide à répondre. Autant dire qu’un tel processus peut devenir très long lorsque la dose d’alcool dans le sang n’est pas encore redescendue en dessous d’une certaine valeur.

- Quoi ?

Je me bafferais parfois.
Dix secondes de flottement pour cette réponse, c’est ridicule.
Surtout que je n’ai pas pris le temps de réfléchir et que j’ai répondu à haute-voix, dans le plus grand calme, alors que le début de conversation avec Oscar était parfaitement silencieux.

- Mais moi aussi. Enfin, moi non plus. Enfin…

Je réponds quoi à quoi, là ?
Et le pire, c’est que je continue de parler au haute-voix.
Boarf, au moins, ce n’est pas Epsilon qui l’aura appris à Sangha. Parce que mon oiseau aurait forcément tout déformé. Il lui aurait sûrement annoncé que j’étais une veuve noire qui mange les intestins de ses victimes, quelque chose dans ce genre-là… Ne rigolez pas, il l’a déjà fait. C’était d’ailleurs très gênant.
M’enfin, le fait est là : j’apprécie Sangha. Beaucoup.
Et je n’ai pas envie de partir.

- Mai-euuuh… Je dois aller travailler aussi. Les élèves ne vont pas se soigner tout seul !

Et maintenant ?
Je dois y aller. Lui aussi.
Les élèves ne vont pas se soigner tout seul, et les chevaux ne vont pas nettoyer leurs box tout seul. Ce serait tellement bien… On pourrait rester là, à décuver ensemble. Pourquoi on n’a pas fait tout ça un week-end déjà ? Ah oui, c’est vrai, c’est parce que je suis arrivée à l’improviste. Quelle idée, j’aurais dû mieux réfléchir au jour.
C’est drôle, à chaque fois que je viens, je n’ai jamais envie de partir. Il faudrait que j’aménage ici… Ah oui, mais non. J’ai oublié, c’est pas chez moi. Quelle cruche.

- Du coup, euh… Je vais devoir y aller ! Malheureusement… M’enfin !

Je pointe les escaliers derrière moi en bafouillant.
Il va bien falloir que je me décide à les monter, ces foutus escaliers, sinon, je vais finir par être vraiment en retard. Déjà qu’il faut que je repasse en vitesse dans ma chambre pour me changer…

- Il faudra qu’on se refasse ça ! Un jour, je sais pas quand… Mais il faudra ! Peut-être pas en finissant exactement dans le même état, mais tu vois l’idée, hein ?

Je commence à grimper les escaliers à l’envers.
Line Loisel
Line Loisel

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Une crécerelle d'Amérique mâle nommée Espilon

Situation
: Célibataire
Infirmière
Infirmière
Messages : 218
Points : 305
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptyDim 3 Juin - 10:20
Merde, on y était. Le season final où tout doit se jouer. Deux possibilités s'offraient à moi : finir par un fan-service assumé ou un gros cliffhanger. J'avais l'impression d'être dans Smallville. A la fin de la première saison, on en avait déjà marre de voir les deux petits jeunes se tourner autour sans conclure. Je n'ai jamais pu voir la fin de cette série, mais m'est avis qu'elle n'a pas du durer bien longtemps. Et le genre super-héroïque à la télévision comme au cinéma a du mourir avec cet échec.

Mais moi aussi. Enfin, moi non plus. Enfin…

Elle avait compris ce que je voulais dire ? Quel talent incroyable ! Moi qui n'avais baragouiné que quelques mots incertains. Tout ceci avait pourtant eu du sens en elle. Cela me réchauffait le cœur. Peut-être n'avions-nous plus besoin de mots pour parvenir à communiquer. Et ça, c'était beau. Peut-être aussi étais-je en train de me fourvoyer et quelque chose dont je n'étais pas au courant s'était produit sous mon nez encore groggy par la gueule de bois. Mais ceci était trop gros pour être plausible.

Les élèves n'allaient pas se soigner tous seuls... Saloperies d'élèves ! Pourquoi on était obligé de s'occuper d'eux, déjà ? Ah oui, c'était notre métier. Mais pourquoi on n'a pas plutôt choisi d'être secrétaires ou caissiers ? Peu d'ambitions, mais l'espérance d'une vie confortable. Sauf pour moi. En fait, je ne pouvais pas faire grand-chose de plus que ce que je faisais ici : vivre comme un ermite et cultiver mes choux. Je pourrais les revendre, ceci étant dit. Être un exploiteur agricole et vivre des cadeaux de la nature, et du fric que cette dernière me rapporterait. Je pourrais emmener Line vivre en pleine cambrousse, là où j'ai grandi. Après quelques semaines sans électricité, elle me quitterait pour une vie meilleure et me laisserait patauger dans ma solitude ; ou bien deviendrait-elle folle et se suiciderait avec un grille-pain dans la baignoire. Et finalement je laisserais les potagers faner, les animaux reprendre leur liberté, et la vie m'abandonner. Ce serait beau. Les premières semaines en tout cas. Peut-être que ça valait le coup ?

–  Il faudra qu’on se refasse ça ! Un jour, je sais pas quand… Mais il faudra ! Peut-être pas en finissant exactement dans le même état, mais tu vois l’idée, hein ?

J'acquiesce d'un signe de tête sans ouvrir les lèvres. J'avais peur de ce qui pouvait en sortir. Des mots qui pouvaient en sortir, je voulais dire. Rien d'autre. J'avais peut de faire une bêtise. De paraître ou trop froid en essayant de ne pas être trop avenant, ou trop avenant en essayant de ne pas être trop froid. Merde, les itérations sociales étaient d'une complexité ! Il fallut qu'elle eut presque fini de monter les marches à reculons pour que je me décide à la suivre. J'allais, après tout, la raccompagner jusqu'à la porte. La laisser s'envoler jusqu'à son infirmerie, et regretter avec des étoiles plein les yeux.

Une fois devant la porte ouverte, tout devenait encore plus difficile. Le temps s'étirait infiniment. Les au revoir les plus longs de l'histoire des au revoir. On était deux gamins capricieux qui n'avaient aucune envie de retourner à leurs vilaines responsabilités. En tous les cas, je l'étais. Mais j'avais l'impression que cette émotion déchirante était partagée. C'était stupide, après tout. Nous pouvions nous revoir quand cela nous chantait.

Bon bah... bonne journée, Line... La porte sera toujours ouverte. Et je... euh... enfin merci, quoi.

Le pire instant de gêne au monde. J'allai pour lui poser mes lèvres sur la joue, puis me ravisai au moment où j'entamai le mouvement, conscient de la bêtise que j'allais sans doute entreprendre. Faire comme si rien ne s'était passé. Faire comme si rien ne s'était passé. Peut-être qu'elle n'avait rien remarqué. Ça avait été très rapide, après tout. Je me contentai de sourire, à moitié caché derrière ma porte. J'aurais aimé qu'elle l'ouvre en fracas et se jette dans mes bras... mais je ne pensais pas que les choses allaient se passer comme cela.

Dix saisons.
Quoi ?
Smallville a duré dix saisons.
Et combien avant que Clark et Lana finissent ensemble ?
Ils ne finissent pas ensemble.

Eh merde.

Attend ! lançai-je à Line.

Je me posai devant elle et me penchai en avant. Quand mes lèvres effleurèrent le coin des siennes, je crus exploser. C'était à ça que ça ressemblait, alors ? Ça m'avait manqué. Même si ça ne durait qu'une seconde, et qu'il n'y eut qu'un vague effleurement. J'aurais voulu sourire, parce que ça méritait que je sourisse. Mais j'étais bloqué par ma propre audace.

Sans plus un mot ni aucun autre signe, je lui tournai le dos pour rentrer chez moi.

Je déteste les cliffhangers.
Always try to be nice, but never fail to be kind.
Sangha Jani
Sangha Jani

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Oscar le manchot du Cap

Situation
: Célibataire
Professeur Garde-Chasse
Professeur
Garde-Chasse
Messages : 80
Points : 35
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 EmptySam 9 Juin - 14:56
Quatre verres pas plus
Ft. Sangha Jani

Ainsi donc, c’était la fin.
J’allais devoir retourner à ma petite vie monotone, seulement réglée par le rythme des élèves qui passaient me voir pour un mal de ventre ou pour une cheville foulée. J’avais aimé cette soirée. Elle avait pendant quelques heures bousculé ma petite vie tranquille, et ça m’avait fait un bien fou. Maintenant, plus rien… Jusqu’à la prochaine soirée, j’espère. Je suis sur le pas de la porte, la mine basse. Epsilon s’est déjà envolé au loin, pestant toujours contre le monde entier. Je ne m’en occupe pas, il finira bien par arrêter de bouder un jour, comme il la fait toujours. Mais pourquoi je me comportais de la sorte ? Après tout, ce n’est pas comme si Sangha et moi habitions à cinquante mètres de l’un de l’autre. Ben si pourtant. J’habite au château, et lui habite ici. On pourrait se voir n’importe quand. J’ai juste à traverser la pelouse et paf ! Je suis chez lui. C’est incroyable mais vrai.

- Bon bah... bonne journée, Line... La porte sera toujours ouverte. Et je... euh... enfin merci, quoi.

Je lui réponds d’un vague signe de tête, les yeux fixant mes pieds comme si j’étais une enfant qui venait tout juste de faire une connerie.
Bon. Il est temps. La marche funèbre commence doucement à se faire entendre dans mon esprit, tandis que je fais demi-tour pour me diriger vers le château. Epsilon est introuvable, il a est sûrement parti se cacher dans la forêt. Il reviendra quand il fera semblant d’avoir faim pour que je lui donne quelque chose à manger, me rassuré-je. Je ne m’en occupe pas pour le moment.
Je m’éloigne donc de quelques mètres.

- Attend !

Hum ?
Je me retourne.
Et Sangha m’embrasse.

Ok. Ok.
Qu’est-ce qui vient de passer ?
C’était tellement rapide que je m’en suis à peine rendue compte.
Sangha. Moi. Bisou.
Ok. Tout va bien.

Je reste tétanisée, les yeux ronds comme des billes.
Je bouge pas. Je dois avouer que si ça avait été quelqu’un d’autre, il se serait pris la baffe de sa vie, en moins de temps qu’il faut pour le dire. Mais là… Je bouge pas. J’oublie de réfléchir aussi. Les questions se bousculent dans mon esprit, mais je ne trouve de réponse à aucune d’elles.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Pourquoi ?
Qu’est-ce que je fais ?
Voilà, les trois principales questions que je me pose sans pour autant réagir.
Je cligne vaguement des yeux, signe que je reprends lentement mais sûrement mes esprits. Il faudrait que je réagisse non ? Pour ne pas le laisser comme ça. Je me sens rougir comme une adolescente. Roh, génial. Combien de temps que ça ne m’était pas arrivé ? Cinq ans, quelque chose comme ça. Ça doit être ça, ouais…

- Sangha !

Je l’appelle.
Qu’est-ce que je suis en train de faire, là ?
Je me rapproche de lui. Je le saisis par le col parce que, putain, il est grand. Ou je suis petite. Ou les deux, ce qui n’arrange vraiment rien.
Et je l’embrasse aussi. Plus longtemps qu’une demi-seconde.

Au bout de ce qui me semble être une éternité, je me recule.
Je le fixe. J’attends quelques secondes. Et puis…

- Je suis désolée, je dois y aller.

Je fais demi-tour vers le château pour m’enfuir.
Line Loisel
Line Loisel

Profil


Espèce
: Sorcier

Familier
: Une crécerelle d'Amérique mâle nommée Espilon

Situation
: Célibataire
Infirmière
Infirmière
Messages : 218
Points : 305
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Quatre verres, pas plus - Ft Sangha Quatre verres, pas plus - Ft Sangha - Page 3 Empty
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Quatre verres, pas plus - Ft Sangha
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 3 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
Sujets similaires
-
» Lac et confidences - Ft Sangha
» Jack et sa peluche se séparent |Pv Sangha
» ▬ Don't feed the fear • Sangha
» Meet me in the woods ★ Sangha
» Le jour le plus important. - Sangha Jani

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sainte Catherine's School  :: Espace Détente :: RP terminés-
Sauter vers: